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Chronique05/07/2015 à 19:23

Chronique : Les deux faces du théâtre de la démocratie

Chronique : Les deux faces du théâtre de la démocratie

Par Mansour Mhenni

Je me souviens avoir écrit, il y a un certain temps déjà, que la place culturelle tunisienne, après 2011, n’avait plus besoin d’asseoir une politique de promotion de notre théâtre puisque tout était devenu théâtre dans notre vie quotidienne.

Cela aurait pu constituer une étape intéressante d’initiation à la théâtralité comme espace d’esprit conversationnel et de cheminement vers la démocratie. En effet, le théâtre authentique est une dynamique d’échange et de partage, d’interrogation fondamentale et de recherche de la vérité. Chacun y communique plus pour se reconnaître dans le miroir de l’Autre que pour chercher à le dominer et à lui imposer son semblant de vérité à coup de procédés rhétoriques et de circonvolutions discursives, quand ce n’est pas carrément à coup d’agressions verbales caractérisées allant de l’ironie sournoise à l’insulte à peine déguisée.

Malheureusement, ce théâtre de la vie a souvent été de cette seconde nature, fonctionnant plus comme une arène que comme un forum, à telle enseigne que, sous les simagrées d’un masque de civisme, c’est la haine et la rancœur, la revanche et la violence qui commandaient les rapports entre les gens, les politiques surtout.

C’est surtout sur les plateaux de télévision que cela paraît le plus clairement, parce que chacun y vient avec sa petite stratégie et ses grands stratagèmes pour se faire valoir aux dépens des autres, même les condescendants, et de tout le reste aussi, y compris les valeurs dont il dit se prévaloir. C’était à se demander si les acquis de la liberté d’expression étaient mis en fonctionnement pour servir l’éthique du respect, qui est au fondement de la démocratie, ou s’ils étaient utilisés pour asseoir les fondements de l’anarchie, et delà les conditions de la « sauvagerie créatrice » qui titre désormais les manifestes du daéchisme.

Du coup, les intellectuels n’ont pu trouver la place qui leur est due dans ces espaces désormais monnayés pour des agendas contradictoires, rarement concentrés sur l’intérêt de la patrie et sur celui de ses citoyens. Les rares intellectuels qui avaient cherché à faire de la résistance s’étaient trouvés rapidement marginalisés ou ridiculisés, car non habilités à s’adapter à ce nouveau théâtre du sens dessus dessous. Le plus souvent, ils sont tout simplement ignorés car jugés trop soft pour le folklore cacophonique qu’on voulait produire en vue de cultiver le sensationnel et d’attiser les passions. Sait-on pourtant que ce faisant, c’est peut-être le tissu social qu’on cherche à défaire ? A moins que l’on ne soit dans la stricte logique du « Après moi le déluge » !

Aujourd’hui, on est en droit de se demander si la nouvelle situation, où les instances dirigeantes sont démocratiquement élues et où elles sont de ce fait stabilisées pour un mandat constitutionnellement défini, a changé quelquechose dans cette théâtralité de « divertissement » au profit d’une représentativité démocratique dans les débats publics.

Il y a tous lieux de croire qu’il n’en est rien : l’espace professionnel devient plus un espace de boycottage que d’action, les voies publiques deviennent davantage des impasses de communications que des réseaux de circulation, les mosquées aussi continuent de réunir les gens plus pour l’endoctrinement et pour la contestation que pour la communion dans la prière de Dieu pour son amour et celui de l’humanité. Dernière trouvaille : on fait la grève de la prière et du jeûne pour essayer d’imposer un quelconque imam de fortune soudain et paradoxalement promu à une vénération qui semble dépasser celle vouée aux figures les plus charismatiques de la religion.

Sur ce fond de confusion préméditée et sournoisement commandée à distance ou sous cape, il est légitime de s’interroger sur la part d’implication positive et constructive de nos acteurs politiques, de nos structures associatives et de nos médias. Force est de constater qu’à ce propos un seuil de discipline est à établir comme un minimum nécessaire au bon fonctionnement de la transition démocratique, car ni la discipline ni le respect ne sont contradictoires de la démocratie, sauf si l’on veut associer celle-ci à l’anarchie. De là peut-être l’état d’urgence récemment décrété par le président de la République comme un moment de grande conscience contre le danger ravageur du terrorisme aveugle et envahissant.

Reste que par-delà toutes les décisions institutionnelles, la vraie démocratie se nourrit d’abord de la personnalisation de la conscience citoyenne de telle façon que chacun intériorise, à la conviction et à la pratique, l’éthique du respect et de la discipline comme condition sine qua non de la démocratie, le sens du devoir indissociable de celui du droit, notamment le devoir de donner la primauté à l’intérêt de la patrie et de la collectivité par rapport à l’intérêt personnel.

 

 

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