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Chronique25/03/2017 à 15:10

Crimes contre l’Histoire et théâtre de la vérité

Crimes contre l’Histoire et théâtre de la vérité

Par Mansour M’henni 

On a toujours dit que c’est les vainqueurs qui écrivent l’Histoire et que, de ce fait, l’Histoire est toujours en écriture et n’échappe pas à la relativité des interprétations.

C’est pourquoi, me semble-t-il, une Instance de la Vérité et de la Dignité est une piètre machination de manipulation. On l’aurait appelée « Instance de la quête de la vérité » ou franchement « Instance pour une autre perception de la vérité » que cela passerait encore ! Mais le plus révoltant, c’est l’arrogance avec laquelle cette structure au statut suspect s’est affirmée comme l’organe de la Vérité, contre la Justice même, qui ne nie pas la possibilité pour elle de se tromper !

On a beaucoup glosé sur la présidente de l’IVD et sur l’inadéquation de son profil avec les nobles objectifs qu’on pourrait attribuer à l’instance. En fait, pour ceux qui détenaient les ficelles de cette structure, dès sa conception, Sihem Ben Sedrine représentait le profil idoine parce qu’elle était la plus à même de négocier avec eux les compromis nécessaires et les marchés envisageables, surtout en matière de dominance idéologique et de stratégie politique.

En effet, la « bande à l’IVD » cherchait à dévider certains moments préalablement sélectionnés pour aboutir à une diabolisation de soixante ans de l’Histoire de la Tunisie. Il fallait donc charger de cette tâche, non pas des gens neutres maîtrisant les droits et les obligations, mais des opposants classiques remplis de dépit et coulés dans le moule de certaines zones d’influences étrangères. Et puis, si l’on se trompe sur l’un des membres, la présidente, inconditionnellement acquise à « la bande », est là avec tous les pouvoirs pour exclure les indésirables, sans nulle imputabilité.

Dans le corpus de la soixantaine d’année à « juger », il y a évidemment Bourguiba, Ben Ali et la période dite « postrévolutionnaire », ajoutée à la dernière heure comme la poudre aux yeux. Pour celle-ci d’ailleurs, il s’agira de tout arranger de façon à ramener la faute et les abus dans le clan de ceux qu’on continue de désigner comme « les rescapés du Régime déchu » (Baqaya Annidham El Bayed), jusqu’à l’actuel Président de la République. Pour ce qui concerne la période de Ben Ali, les intéressés savent qu’il y a deux volets : celui de la corruption entourant le cercle familial de la tête du pouvoir et qui ne concerne qu’un nombre limité d’impliqués ne pouvant suffire à condamner un quart de siècle de gouvernance aux résultats, malgré qu’il en ait, assez probants sur plusieurs plans ; et celui des jeux et des enjeux politiques qui se déroulaient sur des rings particuliers entre le pouvoir en place et une certaine opposition, à coups de flux et de reflux, selon le prix mis à lâcher ou à distendre le fil de la tension, jamais totalement rompu, grâce aux tiers interposés. De fait, bêtement ou à bon escient, Ben Ali faisait bien l’affaire de nos anciens opposants devenus maîtres de céans. Il ne continue d’être diabolisé que parce qu’on a besoin de ce discours pour un autre tronçon du parcours. Mais l’ennemi irréductible de ces gens-là, c’est Bourguiba !

Il est à signaler que la gauche centriste de la Tunisie n’a jamais été en rupture avec la pensée bourguibienne, qu’elle plaçait au centre du mouvement réformiste tunisien. Il y avait juste une divergence sur la gouvernance, une vraie opposition politique. Et c’est ce que Mohamed Sayeh ni Mohamed Mzali n’avaient bien compris, au temps de leur puissance et de leur influence, en préférant encourager l’islamisme pour contrer la gauche. C’est sans doute pour cela que, plus tard, des gens de la gauche centriste sont entrés sincèrement dans le système du Changement de 1987, avec l’espoir d’y redresser la barre et de retrouver le chemin initial du modèle civilisationnel tunisien.

Bourguiba est donc l’ennemi juré des islamistes et des pan-arabistes, ces derniers se reconnaissant surtout dans le Yousséfisme, le Néo-yousséfisme et autres variantes de la même mouvance idéologique, comme le baâthisme. En tout cas, personne n’ignore ni n’ose plus nier le parrainage extérieur de ces deux tendances politiques mues par un arrière-fond idéologique visant l’assujettissement de la société tunisienne à des modèles préétablis et directement ou indirectement commandés de directions centralisées en dehors de la Tunisie. On comprend alors pourquoi l’IVD s’acharne contre le bourguibisme, ce qui d’ailleurs donnerait à repenser l’attitude de souplesse exprimée dernièrement à son égard par certains symboles politiques. En tout cas, s’il est jugé urgent ou au moins utile de revenir à ces débats aujourd’hui, il conviendrait de le faire dans les lieux convenables et avec les compétences attitrées, et non en contexte de tiraillements politiques et de règlements de comptes caractérisés.

C’est d’ailleurs dans la même perspective que l’on prendrait les dernières déclarations de Moncef Marzouki sur une chaîne de télévision qui a l’exclusivité de sa promotion en vue de son retour envisagé à la présidence de la Tunisie. En effet, nullement remis de la blessure ressentie d’un témoignage de ses concitoyens, dans sa région natale, faisant état du statut de « goumi » attribué à son père, obligé pour cela à l’exode au Cap Bon avant l’émigration au Maroc (nullement réceptif du Yousséfisme), Moncef Marzouki construit aujourd’hui une fiction dont le protagoniste est son père représenté en militant yousséfiste, réprimandé par le bourguibisme au point de devoir fuir le pays pour le Maroc ! Je rappelle que quand Marzouki avait été attaqué par l’histoire de son père, nous avions écrit pour critiquer la démarche invitant à faire la part des choses. Mais que Marzouki se mette maintenant à réécrire l’Histoire, par la petite histoire, et qu’il le fasse dans des intentions politiques probablement risquées pour le pays (à preuve sa dernière déclaration devant des étudiants en Amérique), cela ne laisse plus indifférent !

Surtout que cela paraît en cohérence avec la démarche de l’IVD totalement mobilisée pour cette stratégie de torture de l’Histoire sur la scène théâtrale d’une farce de la vérité. 

Economique Jawhara FM

jmc
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