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Chronique28/03/2016 à 09:35

Des enseignements de l’émission de Samir El Wafi avec Tahar Ben Hassine

Des enseignements de l’émission de Samir El Wafi avec Tahar Ben Hassine

Par Mansour M’henni 


Au-delà de tout jugement qu’on peut avoir sur certains plateaux médiatiques, ceux-ci continuent de nous renvoyer une image assez représentative de notre société, souvent par les insuffisances mêmes qu’on peut leur trouver ou par les manipulations et les manigances qu’on peut y déceler. 

De ce point de vue, celui d’essayer de raisonner et de repenser les vérités acquises en s’interrogeant sur les effets et les causes, j’ai trouvé un intérêt certain dans la dernière émission de Samir El Wafi, « Seulement pour celui qui ose » (Liman yajroo fakat), celle du dimanche 27 mars dont l’invité principal était Tahar Ben Hassine.

Ce dernier, on le sait, est, à tous points, provocateur de certains inconditionnels de la rigidité idéologique même s’il reste, lui aussi, intraitable sur certaines de ses idées inébranlables. On peut donc ne pas être d’accord avec lui, mais on ne peut rester indifférent à son franc parler qui fait de lui moins un acteur de la politique politicienne qu’un agitateur politique et un objecteur de conscience, autrement dit un poète politique. A ce titre, il constitue un bon profil pour l’esprit de l’émission et fait l’affaire de sa production. Ce qui ne semble pas être le cas des autres invités dont je dirais volontiers quelques mots, en premier.

Abderraouf Ayadi est désormais un vrai cliché, totalement coupé de l’Histoire et de la société, si bien que l’on se demande si l’animateur de l’émission ne l’avait pas invité essentiellement pour son prévisible retrait spectaculaire de l’émission, comme quelqu’un qui n’a plus rien à présenter que cet acte de refus catégorique de la conversation. Il reste cependant représentatif de certains politiques et de plusieurs citoyens imperméables à la différence et à l’altérité, ceux-là qui n’acceptent l’idée de démocratie que comme voie d’accès à la domination discursive, cet autre visage de la dictature. Libre est-il donc de ses opinions, mais intéresse-t-il vraiment les téléspectateurs par ce comportement ? A la production de faire sa propre évaluation.

Je pense que, de son côté, le journaliste Mokdad Méjri a donné lui aussi un autre aspect du refus de la conversation en ravissant tout le temps de parole à tous les intervenants, l’animateur compris. Il est évident qu’il portait une cause ou une mission et qu’il la défendait avec un acharnement qu’on lui connaît, pour s’acquitter de sa charge avec un sentiment de devoir accompli. Reste à se demander si, professionnellement, cela est réussi. Il est permis d’en douter, car ce n’est pas en empêchant les autres de parler qu’on réussit à convaincre. Au contraire, de cette façon, on donne plutôt la preuve qu’on est incapable de se convaincre soi-même de ce qu’on dit. Tahar Ben Hassine l’a bien compris qui a fini par ne lui répondre qu’en toute brièveté, juste pour ne pas paraître refuser un échange qui, en fait, n’en est pas un.

Peut-être conviendrait-il à la production, si elle veut s’inscrire dans la vraie logique de la conversation, d’installer des chronomètres ou un pendule qui comptent le temps de parole de chacun, comme dans le jeu d’échecs au mode blitz.
Sans doute n’est-ce pas cela l’esprit de l’émission ; on ne peut que respecter ce choix en essayant d’en tirer ce qui paraît utile et intéressant à tirer.

J’en viens maintenant à l’invité principal, Tahar Ben Hassine, dont le calme et l’assurance ont renforcé la crédibilité intellectuelle, même si du point de vue de l’argumentation, il n’a pas su conduire efficacement son raisonnement de façon à le sortir des canevas classiques manichéens, surtout quand il s’est embourbé dans la question de la prohibition ou non du vin. Cette crédibilité a sans doute pu toucher certains téléspectateurs surtout par l’audace qu’il a eue à juger certaines figures politiques, ben que son jugement soit souvent excessivement subjectif, ce qu’il ne nie d’ailleurs pas en relativisant souvent son propos par « à mon avis », après des opinions dites de façon on ne peut plus tranchée.

Tahar Ben Hassine reste intraitable dans son opposition à Ennahdha, à l’Arabie Saoudite, à Slim Riahi, à Moncef Marzouki, à Sihem Ben Sedrine, etc. Il paraît cependant moins incorruptible, malgré un dépit certain, dans son avis sur Béji Caïed Essebsi, Habib Essid, Mohsen Marzouk. Force est toutefois de lui reconnaître un changement caractérisé à l’égard de Ben Ali, de son parti, de son régime et de ses hommes. Sur ce point, TBH a laissé voir clairement le sens de l’Histoire et l’inéluctable correction que celle-ci commence à apporter, et continuera, à propos de certaines personnalités et compétences de la patrie, de leur façon d’être et de faire dans la conscience d’engagement au service du pays, loin de tout « révolutionnisme » de surface et d’apparat et de tout dogmatisme de propagande et de manipulation. Sur ce plan, certains des propos de TBH susciteront encore plusieurs colères mais, chargés du poids de la raison, ces propos s’avèreront prémonitoires et visionnaires, bien inscrits dans la logique du progrès civilisationnel et de l’instinct de vie des sociétés bien constituées, comme est et restera pour nous la société tunisienne.

Finalement, il y a toujours du positif à tirer des médias pour ceux qui sont dotés d’un esprit critique rôdé aux bonnes questions et tenté par l’inépuisable et l’interminable quête de la vérité, même si elle reste toujours inaccessible au-delà de toutes les vérités relatives. Car là est peut-être le sens de la vie, dans les deux sens du mot « sens ». Là est peut-être la façon d’en faire un adjuvant de la démocratisation de la société.

Economique Jawhara FM

jmc
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