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Chronique19/09/2018 à 09:27

Ecoles pilotes et pilotage institutionnel

Ecoles pilotes et pilotage institutionnel

Par Mansour M’henni

Hier encore, j’écoutais le ministre de l’Education reparler de l’affaire des écoles pilotes et répondre de nouveau aux parents manifestant pour revendiquer une place à leurs enfants dans ces établissements d’excellence sur la base d’une moyenne inférieure au seuil exigé pour y accéder.

 Il faut dire que le débat autour de cet apparent incident de parcours relèverait d’interrogations plus profondes et plus déterminantes non seulement pour notre système éducatif mais aussi pour une bonne gouvernance du pays.

Disons-le d’emblée, le comportement des parents est des plus compréhensibles et des plus nobles, car rien de mieux que de voir des parents se soucier de l’avenir de leurs enfants et faire tout leur possible pour leur préparer le chemin vers l’excellence. Reste à souligner que de telles intentions louables doivent s’accompagner d’une mobilisation inlassable à toutes les étapes du cheminement des enfants vers la consécration de leur carrière scolaire avec en point de mire l’objectif de l’excellence.

Cependant, l’attitude du ministre de l’Education est en plein dans ses devoirs de bonne et juste gestion d’une aussi importante et aussi déterminante institution que celle de l’Education. Souvenons-nous, c’est par là que Bourguiba a commencé pour édifier un Etat moderne et une société alphabétisée d’abord, du savoir ensuite : ce qui explique le passage, dans ce domaine, de la généralisation d’abord de l’enseignement gratuit comme signe de démocratisation du secteur, pour chercher ensuite à atteindre « la société du savoir » dans laquelle se justifie la formule des établissements pilotes de l’enseignement.

On peut discuter de la pertinence ou non de cette formule, déjà adoptée et régularisée par des textes juridiques clairs et précis ; mais il serait fâcheux d’enfreindre ces textes pour une quelconque raison, sous prétexte de compassion ou de complaisance, car c’est là aussi que se concrétise la notion d’un Etat de droit.

Il y a bien eu un certain laxisme à gérer cette affaire, surtout après 2011 ; ceux qui en sont responsables, de tous bords, peuvent avoir eu des raisons de le faire, mais dans tous les cas, on ne peut pas affirmer qu’ils ont eu raison de le faire. On n’améliore pas le fonctionnement d’un secteur en tordant le cou aux textes des lois qui le commandent. Au contraire, on les applique d’abord et on pense à les changer si l’on juge, rationnellement et démocratiquement, qu’ils sont anachroniques ou inadaptés à notre société. En cela donc, le ministre de l’Education a raison d’adopter une attitude ferme quant à l’application des textes et de ne pas se soucier du langage populiste qui n’est pas forcément la meilleure entrée pour une réforme ou une mise à niveau de notre système éducatif.

Cette réforme est pourtant nécessaire, urgente même, et ce n’est pas contre l’application des lois qu’elle doit se faire, mais dans l’application des lois et dans l’étude objective du changement qui devrait se faire pour le faire adopter par les instances de décision démocratique et passer ensuite à leur application sur le terrain.

De ce point de vue, il est urgent de laisser le ministère gérer le fonctionnement du secteur selon les lois en vigueur et d’ouvrir un vrai débat et une vraie consultation renseignée pour mettre en place une authentique réforme du système éducatif tunisien qui, dans tous les cas, ne doit pas être en rupture ni en déphasage par rapport aux systèmes les plus réussis dans le monde. Et c’est une fois bien élaborée et bien préparée que cette réforme entre en jeu avec les transitions nécessaires, elles aussi convenablement prévues et nécessairement bien gérées.

Finalement, cette micro-situation, en apparence circonscrite dans le cas de quelques élèves, dénote d’un état d’esprit à ancrer dans notre citoyenneté : ou bien défendre un système applicable à tous selon une juste application des lois et œuvrer ainsi à donner à l’Etat son importance et sa vigueur, parce qu’un Etat de la conscience et de l’implication citoyennes, ou bien rester dans un arbitraire qui a cherché, un moment, à commander notre comportement autour de la devise « après moi le déluge », et dans ce cas il serait difficile de parler d’un Etat, avec tous les aléas qui découleraient de cela.

Economique Jawhara FM

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