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Communiqué09/07/2018 à 12:27

EmpowerHer : La jeunesse et la technologie au service de l’autonomisation économique et financière des femmes des régions

EmpowerHer : La jeunesse et la technologie au service de l’autonomisation économique et financière des femmes des régions

Les premières startups et le premier incubateur virtuel

La Banque mondiale a mis en place, en Tunisie, avec le gouvernement tunisien et à travers un don, un projet innovant et unique en son genre, alliant traditions, jeunesse et technologies, baptisé “EmpowerHer.” Il s’agit, pour les femmes artisanes en milieu rural, de faire équipe avec des jeunes diplômés de filières technologiques à la recherche d’emploi et d’agir de concert pour mettre au point des applications à même de les aider à faire connaitre et à commercialiser les objets d’artisanat qu’elles fabriquent et à pouvoir accéder, par là même, aux prestations de couverture sociale et de santé.

Ces deux groupes de population – les femmes rurales, d’une part et les jeunes diplômés à la recherche d’emploi d’autre part – déplorent un sentiment d’exclusion que l’on pourrait très bien comprendre, notamment pour ceux issus des régions de l’intérieur du pays. En dépit de l’énorme potentiel dont ils disposent, leur accès aux opportunités reste très limité : les jeunes pâtissent du chômage de plus en plus prononcé et les femmes artisanes déplorent un certain manque d’accès aux marchés, aux matières premières, aux services sociaux et à l'information. 
Par exemple, Hayet vit aux alentours de Sejnane, dans une zone rurale nommée Elgedma. Tous les membres de sa famille sont potiers, depuis des générations. A Sejnane, le travail de l'argile est l'un des plus vieux métiers du village et l'une des plus anciennes formes d'expression d’art populaire. Les poteries de Sejnane font désormais partie de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, mais un patrimoine malheureusement voué à disparaître.  Il fut un temps où les poteries de Hayet étaient prisées par de nombreuses ONGs et associations internationales qui se les procuraient afin de les exposer lors d’évènements culturels.  Ses œuvres ont même été exposées en Allemagne. Mais aujourd'hui, face au déclin du tourisme, Hayet est de moins en moins sollicitée et est, de ce fait, obligée de vendre ses produits, bien en-deçà de leur valeur réelle, à des intermédiaires qui vont les écouler lors du salon annuel de la création artisanale à Tunis. 
Grâce à EmpowerHer, beaucoup d’artisanes comme Hayet, issues des régions de l’intérieur du pays, vont pouvoir faire connaître leur patrimoine au monde entier et proposer leurs produits à des prix équitables, dans le plein respect qu’elles méritent, en leur qualité d’ambassadrices de traditions ancestrales.
Cibler ces deux groupes de population, que rien ne semble à prime abord unir, est au cœur de la stratégie de la Banque mondiale pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. 
Le programme EmpowerHer a débuté en 2016. Des consultations et tournées d’écoute ont été organisées dans les régions intérieures du pays, afin d’approcher les femmes artisanes et de sonder les difficultés auxquelles elles sont confrontées. S’en est suivi un atelier de mise en contact des femmes artisanes avec des experts en technologies, des représentants d’institutions gouvernementales, d’associations de femmes et des acteurs locaux partenaires, en vue d’identifier les principaux défis à traiter et d’exploiter, au mieux, le savoir-faire des jeunes.   
A la suite de quoi, EmpowerHer a posté une invitation en ligne à l’égard de nombreux jeunes à la recherche d’emploi, les incitant à soumissionner au concours de développement d’applications. Des 300 jeunes postulants pour la Tunisie, 87 ont été sélectionnés pour assister à une série de “Hackathons” régionaux, débattre des défaillances à combler et concevoir des applications, en conséquence. Tout au long du processus, les équipes en lice ont bénéficié de sessions de formation, de mentorat et de coaching. 
L’un des défis majeurs qui s’est posé aux équipes a été de veiller à ce que leurs applications puissent être utilisées par des femmes pratiquement analphabètes. Dans les régions de l’intérieur à fort potentiel, il n’est pas rare que les femmes ne bénéficient d’aucune éducation formelle, même si la plupart d’entre elles possèdent un smartphone. De ce fait, des fonctions telles que l’activation vocale ou le recours aux ambassadrices, ou des associations de femmes doivent être stratégiquement prises en compte. Suite à ce processus cinq équipes ont été sélectionnées lors d’un Hackathon final à Béja en avril 2017. Ces équipes ont été encadrées et accompagnées par la Banque mondiale depuis leur sélection.
Le mois de juin 2018 marque le début de la phase de lancement des Startups, avec des applications fonctionnelles et prêtes à être diffusées et ayant une visibilité aussi bien au Maghreb que partout ailleurs au monde. Les applications sont : 
Ahmini : plus de 90% des travailleuses rurales n’ont pas accès à la couverture santé. Ahmini est un service en ligne qui permet aux femmes rurales d’adhérer au système de services sociaux via le téléphone portable, sans avoir à se déplacer et grâce à la fragmentation de payements.  Pour la plupart de ces femmes, c’est la première fois qu’elles vont avoir accès aux services sociaux et de santé, auxquels elles et leurs familles sont éligibles. 
She Shares : il s’agit d’une plateforme de mutualisation qui permet aux femmes artisanes vivant en milieu rural d’acheter les matières premières nécessaires à leurs activités de tissage ou autres et de se les faire livrer aux meilleurs couts. Il peut s’agir de laine, de cuir, de peaux, de bois d’olivier, de fils, halfa, ou encore du matériel de production. Cette plateforme leur permet de réduire les coûts en éliminant les intermédiaires. Elle leur fait également gagner du temps et éviter les déplacements vers des marchés éloignés à la recherche de matières premières et de matériaux. 
Carpet Plus : il s’agit d’une plateforme web dédiée à la conception et à la vente de tapis personnalisés, faits à la main. Les clients peuvent concevoir eux-mêmes les motifs de leurs tapis et disposer de produits finis uniques en leur genre, grâce aux logiciels de pointe développés par l’équipe technique de Carpet Plus. Ainsi, les hôtels, restaurants et entreprises peuvent disposer de tapis uniques portant leurs noms ou logos. Aussi les particuliers peuvent imprimer les citations de leur choix sur leurs tapis, choisir la couleur, dimensions ou autres.   
Auction it 4 Her : il s’agit d’une plateforme d’enchères en ligne spécialement dédiée aux produits authentiques, fabriqués à la main par des femmes artisanes. Les femmes des régions mettent leurs produits aux enchères, imposent leur prix et les proposent directement aux clients, sans avoir à payer de commissions aux intermédiaires. 
Hand & Crafts : il s’agit d’une plateforme e-commerce accessible via le web sur laquelle il est possible de vendre des produits artisanaux fabriqués en Tunisie grâce à la technique du « storytelling ». Pour les femmes artisanes, c’est un marché équitable, leur permettant de préserver l’unicité de leurs œuvres et pouvant leur rendre leur dignité. 
Il s’agit là d’un développement pour les jeunes, par les jeunes et pour les femmes, par les femmes. Le projet EmpowerHer vise à faire évoluer les équipes gagnantes en entreprises, à proprement parler. La Société d’investissement Moderne SICAR a déjà convenu d’offrir le financement de démarrage aux cinq startups.  Ces nouvelles applications sont censées être des produits économiquement viables et rentables qui vont au-delà de la relation fournisseur-client. Elles ont un impact sur l’autonomie économique et financière des femmes, améliorent l’inclusion sociale et aident les cultures locales à s’épanouir. C’est une configuration gagnant-gagnant. L’objectif ultime reste celui de convaincre un plus grand nombre d’investisseurs de propulser ces start-ups à un niveau supérieur.   Force est de constater que ce concours a été bénéfique même pour les jeunes dont les projets n’ont pas été retenus : le simple fait d’avoir participé a complètement transformé ces jeunes qui, plutôt que de rester dans l’attente d’un poste de travail, ont été enthousiasmés par le coaching et la formation dont ils ont pu bénéficier et sensibilisés à l’importance d’aider les autres. Certains d’entre eux ont pu bénéficier de stages rémunérés susceptibles d’être couronnés par des emplois permanents. Ils sont désormais conscients de disposer d’un savoir-faire qui peut être mis au service de la société. Eux aussi ont été autonomisés et portent maintenant un nouveau regard sur l’avenir. 
“C’est la première fois que j’ai le sentiment de pouvoir faire partie de la solution et l’opportunité de faire connaître mes potentialités”. Nous confie un des participants.  
EmpowerHer a permis de réfléchir à de nouvelles méthodes éducatives. L’apprentissage par la résolution des problèmes, les concours, les groupes de travail guidés par le coaching, la stimulation par l’innovation…autant de nouvelles approches à même de faciliter le décrochage d’un emploi, une fois le diplôme en poche.  
EmpowerHer met également l’accent sur la formation des femmes artisanes quant à l’utilisation et le fonctionnement des applications développées. Beaucoup d’associations de femmes et d’ONGs se sont attelées à dispenser des formations et à pourvoir des informations en ce sens. Il est attendu que ces applications puissent aider les femmes artisanes à accéder à davantage de prospérité.  
Pour Najla, qui dirige une coopérative de fabrication de tapis à Ain Draham, au nord-ouest du pays, le travail n'est à l’évidence pas seulement une question d'argent. Ses sept employées partagent avec elle sa passion pour le tissage. “Il s’agit de notre patrimoine,” nous explique-t-elle. Bientôt, ces nouvelles applications vont lui permettre de partager son patrimoine avec le monde entier.
Et, comme soulignée par Hayet, la potière de Sejnane, le travail est, parfois, “le prix à payer pour être autonome.” 
Afin que les jeunes et les femmes puissent développer leur projet sans soucis de déplacements, la Banque mondiale lance prochainement le premier incubateur entièrement virtuel en Tunisie TwinOuin. C’est l’unique incubateur virtuel dans la région MENA et Afrique, un incubateur inspiré de l’expérience du premier incubateur mondial Canadien (2015) Entreprenariat Laval.
Cet incubateur sera un vrai catalyseur d’entreprenariat, de développement local et aura la capacité de promouvoir l’esprit d’entreprise.
Un des grands avantages d’une telle structure virtuelle est de pouvoir y trouver des conseils pratiques, des aides au financement, et de pouvoir rejoindre un véritable réseau d’entreprenariat national et international. Cet incubateur virtuel permettra ainsi aux jeunes Tunisiens où qu’ils soient, zone rurale en développement ou régions mal desservies mais à fort potentiel d’être accompagnés par un réseau de mentors et de coaches en ligne, de trouver des formations et de trouver les services nécessaires sans se déplacer. Il permettra aussi à la diaspora qui désire se lancer ou développer son projet, de contribuer au développement des régions par des investissements à forte valeur ajoutée, ou à servir de mentors ou coaches.


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