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Chronique19/08/2017 à 10:06

Esquisse d’un paysage politique pour le proche avenir

Esquisse d’un paysage politique pour le proche avenir

Par Mansour M’henni 

Les réseaux sociaux tendent à devenir un agent déterminant dans la construction, la destruction et la recomposition du paysage politique tunisien. La raison en serait le dialogue de sourds qui a mis ce paysage sous le couvercle bas et lourd d’une cacophonie caractérisée, sans rime ni raison, du genre à donner l’illusion d’un « rime à rien ».

Certes, c’est un fait des « temps modernes » et il n’y a qu’à s’y adapter ou mourir (au sens de l’effet) ! Mais cela ne devrait pas faire oublier aux responsables des partis politiques que le contact direct avec les citoyens est le principal garant d’une quelconque perduration dans l’action politique crédible et un tant soit peu soutenable. Malheureusement, la cacophonie post « révolincendiaire » (en attendant un changement des mentalités qui rendrait approprié l’emploi du mot « révolutionnaire ») a tout fait pour rendre impossible toute conversation autour des idées et des projets pouvant édifier un avenir meilleur pour notre pays.

En effet, la plupart des sensibilités politiques participant à la cacophonie tonitruante ont fondé leurs discours sur la négation du réel, sans même esquisser un semblant de configuration d’un projet alternatif (même si les mots sont utilisés, sans vraie valeur signifiante), que dire alors d’un quelconque idéal à rêver ! Très peu expérimentés en termes d’action concrète et de rendement effectif sur le terrain, certains leaders politiques (d’aucuns n’ayant jamais travaillé de leur vie) ne sauraient concevoir leur action en dehors de la démagogie et de la manipulation des semblants de foules qu’ils imaginent avec les yeux et les oreilles collées à leurs lèvres à eux, crachant des idéologies périmées et les critiques les moins appuyées, parfois même plus proches de l’insulte ou de la diffamation que de l’analyse sereine et constructive.

Force est de reconnaître que les médias, dont le rôle est ici on ne peut plus grave (dans les deux sens du mot), se laissent souvent aller à la complaisance ou au parti-pris dont les motivations sont diverses et les raisons complexes. Cela aidant, les acteurs politiques attrapent vite, quand ils ne l’ont pas au départ, la maladie du narcissisme qui les traîne jusqu’à la fatuité et à la vulgarité, en en faisant des marionnettes ridicules incapables de prendre vraiment conscience de cet état avant qu’ils ne chutent du haut de leur chimère. Pire encore, à la chute, croyant pouvoir facilement se redresser, ils se pressent de constituer un parti dont ils font valoir le nombre de partisans au Like pointé sur la page facebook de la nouvelle structure. Quand un brin de conscience vient leur apporter un quelconque soupçon sur leurs aberrations, ils se mettent à chercher un parti assez bien constitué, relativement au moins, pour s’y faire remorquer dans un semblant de coalition et non dans une fusion pure et simple, juste pour spéculer sur un fallacieux statut de chef de structure !

C’est tout cela qui pousse la plupart de nos concitoyens à désespérer des politiques, tout en y voyant un mal nécessaire, et à essayer d’intervenir à leur manière, parfois avec le même esprit anarchique et cacophonique, pour changer un tant soi peu le fonctionnement des choses. Ces citoyens ont de fait envie d’un paysage politique convenablement structuré dans le sens de la transition démocratique et ils y ont foi ; mais ils ont peur de voir la démocratie se laisser piétiner par l’égoïsme, le narcissisme et l’abus de confiance.

A examiner de plus près notre situation en la matière, cela devrait nous amener à comprendre que, pour les plus proches échéances, si la corruption financière et médiatique est évitée, les acteurs politiques qui seraient vraiment en course crédible ne dépasseraient pas les doigts d’une main ou presque. Il y aura évidemment l’extrême droite qui sera représentée par Ennahdha, même avec tout son discours néo-centriste qui ne convainc pas grand monde : ce parti a ses partisans incorruptibles qui constituent son capital de base, il est bien organisé et il cherche à séduire la plus large part de la masse non alignée ou prête à un nouvel alignement. Il y aura aussi l’extrême gauche, incontournable mais en perte de vitesse, son destin est auto-tracé : l’opposition systématique et à outrance ; elle espèrerait dans une éventuelle alliance avec les perdants d’hier, mais là aussi rien n’est garanti. La droite libérale aussi trouvera son petit strapontin de service si elle sait s’organiser : Slim Riahi semble être dans de mauvais draps qui pourraient faire le linceul de son parti ; Yassine Brahim risque de voir l’horizon d’Afek se rétrécir du fait de conflits internes dont il aurait des difficultés à saisir les tenants et les aboutissants, tellement il est en inquiétude devant la poussée envahissante d’un concitoyen concurrent Mehdi Jomaâ. Celui-ci fonce avec cran jouant le jeu d’un libéralisme centriste, mais tout confiant dans son principal allié de coulisse, Ennahdha qui, le cas échéant, en ferait son cheval de course dans l’une des compétitions, après qu’il aura fait son effet dans l’ensemble de la boule centriste.

Restera le vrai centre, jusqu’à ses limites les plus étendues à droite et à gauche ! Par une inéluctabilité historique, cette tendance restera dominante en Tunisie et ne sera pas représentée par un seul parti, même si sa configuration doit se dessiner autour du document de constitution de Nidaa Tounès en 2012. Ses deux pôles majeurs seront, d’un côté Mohsen Marzouk, avec tout le regroupement qu’il pourra réaliser, de l’autre Youssef Chahed, avec un appui citoyen qui paraît lui être acquis au-delà de toute structure partisane, même si quelque peu en gravitation autour du Nidaa. En tout cas ce dernier ne reprendra pas ses forces par les coups de tête et les coups bas des « fondateurs », devenus des « frondeurs », et les nouveaux venus, perçus comme des « arrivistes » et des « envahisseurs ». Ce sont ces deux jeunes leaders qui vont devoir s’allier pour sauver et renforcer le centrisme tunisien. Les Bourguibiens de tous bords, destouriens et centristes de gauche, dits « démocrates socialistes », n’ont pas d’autre choix pour l’instant que de s’intégrer dans cette mouvance.

Et pourquoi pas même un nouveau nom pour une telle alliance, ce qui présagerait d’une nouvelle et importante structure politique à même de sauvegarder la tunisianité de la Tunisie, tout en la mettant solidement sur les rails de la démocratisation constructive ?

Economique Jawhara FM

jmc
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