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Chronique15/04/2014 à 16:54

La HAICA comme elle va, dans tous les sens des débats

La HAICA comme elle va, dans tous les sens des débats

Par Mansour M’henni

On n’aura pas de sitôt fini de discuter la HAICA, surtout depuis sa publication du cahier des charges relatif au fonctionnement des radios et télévisions privées et associatives, ce texte fixant les règles d'octroi d'une licence de création et d'exploitation d'unechaîne de radio privée ou chaîne de télé privée, ou des chaînes associatives, sur le territoire tunisien.

D’aucuns, parmi le commun des citoyens et surtout parmi les journalistes, ont salué ce pas franchi vers la transparence de l’attribution des licences. Mais certains points jugés positifs n’ont pas empêché des réserves soulignées. En effet, qui ne saluerait pas la mesure de séparation nette entre la responsabilité dans la direction d’un parti politique et le droit de possession d’une chaîne de télévision ; mais le texte semble chercher à le faire en interdisant le droit de possession partielle d’un organe audiovisuel à tout partisan politique, responsable ou pas. Est-ce à dire que lorsque tous les citoyens se répartissent entre les partis, on n’aura plus de radios et télévisions en Tunisie ? Cependant, il n’y a peut-être là qu’une terminologie à ajuster. D’ailleurs les responsables de la HAICA sont désormais de plus en plus ouverts à un débat franc qui aurait dû, peut-être, précéder l’élaboration des cahiers.

Non moins importantes aussi les règles déontologiques à observer et l’engagement à promouvoir la culture en général, et la culture nationale en particulier. La régulation limitative de l’espace publicitaire aussi a conforté les consommateurs, surtout pour les émissions à grande audience pendant le mois de Ramadan ; mais elle a révolté les directeurs des entreprises audiovisuelles. Le débat à ce propos reste tendu et ne sera pas clôt de sitôt.

C’est que, de fait, plusieurs personnes n’ont pas caché leur déception à la parution des cahiers des charges et ont trouvé, dans ces nouveaux textes de référence dans le secteur, des anomalies qui ne peuvent rester totalement cachées derrière l’impression positive qu’ils ont pu laisser chez les citoyens.

La réaction de la présidente du Syndicat tunisien des dirigeants des médias, Amel Mzabi, et sûrement avec elle tous ses collègues, n’a donc pas tardé à prévenir : «L’instance joue un rôle de régulation et ne peut pas assurer de contrôle sur le paysage médiatique surtout après la révolution ». Un communiqué du même syndicat a, lui aussi, précisé : « Le gouvernement, la classe politique et la société civile doivent assumer leurs responsabilités devant les menaces que constituent les cahiers des charges pour le secteur de l’audiovisuel et leurs conséquences sur la qualité du produit et l’avenir de la profession ». Il semble même qu’un procès devant le tribunal administratif soit en passe d’être intenté contre ce texte de « régulation » qui serait plutôt perçu comme un texte de nouvelle répression.

Faut-il souligner ici la position du président d’Ennahdha qui, dernièrement sur Nessma TV, s’est prononcé contre ce texte et s’est aligné, implicitement, sur la position des directeurs des médias ?C’est donc un jeu de pouvoir qui semble déterminer la réaction des uns et des autres : les uns craignant de sombrer dans l’ancien dirigisme qui obnubilait la liberté d’expression; les autres appréhendant un nouveau dirigisme qui risque de mater l’esprit d’initiative et de création. Les uns ayant l’espoir de voir la HAICA limiter la prolifération hiérarchique des stations et chaînes audiovisuelles ; les autres pensent que cela risque de s’aggraver au vu de ce qui est attendu en termes de régularisation des entreprises nées dans l’anarchie absolue et l’irrespect des règles en vigueur, y compris les décisions de l’ancienne INRIC, et qui vont voir leur esprit mutin récompensé au détriment de ceux qui étaient en règle avec l’Etat. Sans oublier que ces chaînes nées de l’anarchisme ont pu perdurer grâce à des appuis politiques et financiers très suspects.

A ce propos, il serait bon de signaler une maladresse de langage dans une interview de RiadhFerjani, membre de la HAICA, qui dénote presque d’un positionnement politique inapproprié pour sa nouvelle qualité, à moins que le journaliste n’ait déformé ses propos (auquel cas il aurait dû rectifier). L’objectif des cahiers des charges, dit-il, « est de mettre fin aux inégalités et d'en finir avec le fait du prince, car nous sommes face à trois types de diffuseurs , 5 diffuseurs qui ont été autorisés avant le 14 janvier 2011, 5 télévisions et 12 radios disposant d’une licence provisoire accordée par le chef du gouvernement intérimaire M. Caïd Essebsi et une quinzaine de diffuseurs pirates ».

Non M. Ferjani, souvenez-vous, sans nulle intention de défendre Essebsi ni de l’enfoncer, car ce n’est ni mon rôle ni le vôtre, la licence provisoire des 5 télévisions et 12 radios n’est pas accordée par le chef du gouvernement intérimaire M. Caïd Essebsi (bien qu’il en soit le signataire) ; elle a été décidée par vos collègues de l’INRIC (vos homologues), de façon d’ailleurs on ne peut plus arbitraire. Et c’est ce qui explique les difficultés où toutes ces entreprises (ou presque) croupissent, les obligeant aux irrégularités les plus intolérables. Et c’est ce qui explique sans doute aussi la négociation imposée par l’attitude du nouveau Chef du gouvernement, peu enclin à se limiter au formalisme des signatures, sans avoir droit au chapitre.

En tout cas, NouriLajmi, président de la HAICA, se défend d’un quelconque retour à la dictature et à la censure et souligne que le cahier des charges est l’émanation d’un esprit participatif, ayant associé des représentants de la société civile, des journalistes et des experts tunisiens et étrangers en la matière. Il n’a pas manqué d’ajouter : « la culture de la régulation est une idée neuve en Tunisie, et nous devons prendre le temps de l’ancrer dans le tissu audiovisuel ».

Sur un plateau de la Télévision nationale, le représentant de la HAICA, M. Snoussi, a pointé du doigt un mouvement délibéré et franchement malintentionné, comprendrait-on de ses propos, en vue d’essayer d’empêcher le principe même de la régulation. Pourvu que ces propos ne creusent pas davantage le fossé entre les deux parties ; pourvu que la sérénité demeure le seul baromètre des débats les plus passionnés !

Disons-le sans ambages, le pas franchi est très louable dans l’esprit de son élaboration et dans ses intentions, un peu comme notre nouvelle constitution ; mais la pratique va forcément en laisser paraître les lacunes ou les pièges. Il faudra donc rester attentif à l’application de ces textes et maintenir une tradition de dialogue et d’évaluation régulière pour parer au plus pressé et repenser ce qui nécessitera le temps nécessaire à la modification.

Le tout est de s’engager, de tous les côtés concernés, à œuvrer pour l’édification d’un système médiatique à la hauteur de nos ambitions d’ériger une société fondamentalement démocratique, capable de se défendre contre toutes les forces d’assujettissement abusif et d’exploitation irrégulière.

Economique Jawhara FM

jmc
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