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Chronique20/04/2017 à 10:57

La Présidentielle de cette France à laquelle nous ressemblerions !

La Présidentielle de cette France à laquelle nous ressemblerions !

Par M’henni Mansour 
 

Il va de soi que les regards du monde entier, ceux des Tunisiens aussi, sont déjà tournés vers cette France qui vivra dimanche le premier tour d’une présidentielle déterminante peut-être d’un certain avenir du pays du point de vue de sa politique intérieure, mais surtout de ses rapports à la communauté internationale.

Sur les onze candidats en course, il ne resterait que quatre concurrents assez crédibles, électoralement, pour passer au second tour, étant entendu qu’on verrait mal les Français livrer, à 50%+1 de voix, leur destin aux mains d’un candidat, n’importe lequel, dès le premier tour. Après la perte de vitesse de Benoît Hamon, le candidat socialiste, finalement incapable de rassembler les siens, les quatre favoris seraient alors Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Marine Le Pen.

E. Macron semble être le favori du Français moyen et des principaux sondages malgré le reproche que lui fait Fillon d’être un simple continuateur du mandat socialiste de François Hollande, jugé comme un échec flagrant. L’angle d’attaque de Fillon se comprend bien puisqu’il attaque ainsi le slogan de base de son adversaire : « Bâtir une France nouvelle ». L’avantage de Macron est aussi de pouvoir mobiliser les mécontents et les déçus du parti socialiste et son candidat B. Hamon. Le « vote utile » auquel il appelle serait alors une voie possible d’un nouveau socialisme plus centriste et à même d’envisager une nouvelle cohérence adaptée au présent et à l’avenir.

F. Fillon est conscient de cet enjeu et son parti aussi. C’est pourquoi les figures symboliques de ce dernier, en l’occurrence Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, n’ont pas hésité à afficher leur rassemblement autour de leur candidat officiel, F. Fillon, pour représenter les Républicains et les centristes de droite, voire même une droite assez large pour grignoter une bonne partie du lectorat de Marine Le Pen, à qui il serait difficile de confier majoritairement l’avenir de la France. De ce point de vue, l’entretien Fillon-Sarkozy de 40 minutes et la photo qui en est diffusée jeudi matin, sont assez représentatifs. Ce rassemblement serait-il suffisant pour convaincre d’une « volonté pour la France » à laquelle appelle le candidat F. Fillon ? On le saura dimanche.

Nous le disions ci-dessus, il paraît peu probable que les Français votent majoritairement Marine Le Pen, malgré le premier engouement très médiatisé, car ils se détourneraient ainsi d’un système de valeurs dont ils se sentent fiers et qui fait historiquement leur rayonnement international, malgré les parenthèses noires intercalées dans ce parcours. Cela n’empêche pas la candidate de l’extrême droite de jouer la trouble-fête et même de pouvoir passer au second tour, en profitant de la dispersion des voix ou de certaines abstentions annoncées. Fillon dit que « voter Le Pen, c’est favoriser Macron » ; il ne croit pas si bien dire, surtout que cela se ferait à ses dépens !

Reste J-L. Mélenchon dont on aurait imaginé le handicap que constituerait pour lui l’étiquette communiste. Il faut d’abord souligner que ce candidat, qui conduit sa campagne sous le label « La force du peuple », ne s’affiche nullement comme un communiste, mais son programme politique axé sur « un protectionnisme solidaire » laisse deviner sa parenté certaine à ses origines politiques. N’empêche que la personne Mélenchon suscite la sympathie et que certains indécis, assez nombreux surtout dans une partie des immigrants, pourraient basculer en sa faveur, ce qui lui donnerait des chances de passer au second tour. Dans ce cas, tout dépendra de celui qu’il aura en face. Si c’est Marine Le Pen, il serait assuré de la présidence !

Pour tout dire, même dans les quatre candidats apparemment les plus proches du second tour, il resterait trois à pouvoir donner le duo du podium, sans doute dans cet ordre aussi : Macron, Fillon, Mélenchon. Mais les urnes ont parfois des surprises qui peuvent prendre les diagnostics à contre pied.

Reste peut-être, pour nous, à méditer ce qui se passe aujourd’hui en France et à imaginer le parallèle tunisien en 2019, cela pourrait s’avérer bien instructif.

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