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Chronique21/06/2017 à 09:36

Le Macronisme, un phénomène à étudier et des leçons à tirer

Le Macronisme, un phénomène à étudier et des leçons à tirer

Par Mansour M’henni 

Le phénomène Macron ne cesse de susciter les commentaires les plus variés modulant des attitudes allant de l’admiration quasi-systématique à une méfiance chargée jusqu’à l’animosité.

Ce qui est indiscutable cependant, c’est que le nouveau et plus jeune président de France représente un phénomène politique à ce point typique que d’aucuns commencent déjà à le prendre pour un cas d’école. Et des questions de grande acuité restent posées à son propos, dont voici quelques unes :

1 – Comment ce jeune homme, un bleu ou presque en matière de politique politicienne, a-t-il réussi en si peu de temps à renverser toutes les vapeurs en sa faveur et à réussir ce que l’on pourrait considérer, malgré toutes les précautions de relativisation surtout du fait du taux des abstentions, comme un raz-de-marée électoral ? Ceux qui chercheraient à en faire seulement un fait de hasard ou un pion entre des mains expertes et des lobbies de coulisses iraient peut-être trop vite en besogne et passeraient à côté d’une appréciation rationnelle des contraintes et des déboires du paysage politique français actuel, qui peuvent d’ailleurs croiser ceux d’autres pays.

Le plus important à retenir, c’est la défaillance caractérisée des partis politiques classiques, notamment ceux de gauche (force est de le constater en France comme ailleurs) qui n’arrêteront d’ailleurs pas de se proclamer seuls vrais porte-paroles du peule. De ce point de vue, des révisions s’imposent à tous les acteurs politiques, en vue des conclusions qui se dégageraient, et Emmanuel Macron semble avoir anticipé cette révision évaluative et prospective.

2 -  Maintenant qu’il en est ce qui a été, quel capital de confiance peut avoir Macron et quelles sont ses chances pour l’avenir ? Qu’on le veuille ou pas, le jeune président jouit d’un préjugé largement favorable, qui n’ôte pourtant pas toute méfiance et un tant soi peu de scepticisme. C’est dire donc que ses chances de réussir un nouveau projet politique (c’est ce qu’il annonce) sont aussi nombreuses et aussi solides que le savoir-faire, la détermination et la clairvoyance qu’il devra savoir mettre dans sa gestion des affaires de l’Etat. Jusque-là, il fait preuve d’une forte personnalité et d’un tact certain dans la conduite relationnelle. Toutefois, il doit savoir que faire bonne figure ne suffit pas et que les Français, d’abord et surtout, mais d’autres gens un peu partout dans le monde aussi (au moins là où la France peut être présente), attendent de lui des résolutions, des solutions et des actions en faveur d’une (re-)construction sociétale (nationale ou internationale) à la mesure des espoirs qui renaissent sur les décombres des idéaux bafoués.

Est-ce là vraiment la tâche exclusive de la politique politicienne ? Il y aurait tout lieu d’en douter, mais celle-ci, avec une restauration de sa dimension éthique, pourrait largement y contribuer et je crois que si la bonne volonté de Macron finit par convaincre, on ne lui reprochera pas de n’avoir fait que ce qui était dans ses moyens. La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a.

3 – Macron peut-il inspirer d’autres initiatives dans d’autres pays ? A coup sûr ! Sans doute sont-ils nombreux ceux qui sont tentés par l’exemple, encore faut-il que la personnalité et le contexte soient favorables.

Pour sortir des généralités, on serait tenté d’en établir le parallèle dans notre pays. En effet, à la sortie de l’actuel mandat, autrement dit en 2019, le phénomène des « deux vieux » aura fait son temps : Béji Caïd Essebsi est assez intelligent pour savoir sauver une sortie historique qui était inespérée, voire inimaginable il y a seulement une décennie. Quant à Ghannouchi, il comprendra à temps que ni le contexte tunisien, forcément ramené à sa réalité civilisationnelle objective, ni le contexte international, déjà remis sur ses gardes à l’égard de l’islamisme, ne rendront possible une nouvelle dominance du politique par le religieux, surtout quand ce dernier est à tendance extrémiste.

Quant aux autres classiques de la politique tunisienne, ces lutteurs contre la perduration à la tête du pouvoir qui ne se regardent jamais dans le miroir de leur histoire, on les imagine mal reprendre du poil dans un champ politique douloureusement affecté par les parasites de leur démagogie et de leur narcissisme exacerbé. Ainsi, dans l’absolu, on penserait à une demi-douzaine de figures à même d’entrer dans le casting : Youssef Chahed, Mohsen Marzouk, Yassine Brahim, Mehdi Jomaa et Abir Moussi.

Cette dernière, qui a gagné pour un temps beaucoup de sympathie pour son courage et sa persévérance, a deux handicaps : celui des reproches mis au débit de son parti d’origine, le RCD, et celui de son mot d’ordre inscrit dans une orthodoxie destourienne rigide pouvant paraître anachronique pour certains. Yassine Brahim est limité par une idéologie libérale qui aura toujours sa place dans la distribution des pouvoirs (et l’opposition en est un), mais qu’on imaginerait mal très tôt accéder au statut d’une majorité, même relative. Mehdi Jomaa, qui, sur le papier, peut se voir ou être perçu comme un profil assez semblable à Macron, porte encore trop de charges suspectes pour aspirer prendre la relève à la prochaine échéance politique.

Tout pousse à croire donc que l’enjeu de demain se jouerait entre Mohsen Marzouk et Youssef Chahed, même si dans ce domaine rien n’est mathématique. Malgré certaines apparences, les deux hommes ont plus de points communs que de divergences, je l’ai souvent dit. Pourtant, ils vont devoir s’opposer, d’une façon ou d’une autre. A moins d’un compromis et d’une coalition savamment et intelligemment tressée, mieux même que celui monté par Macron avec un Beyrou qui commence à montrer les revers de son profil.

Attendons voir, pour les uns et pour les autres, ceux de chez nous et ceux de chez les autres ! Et qui vivra verra.

Economique Jawhara FM

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