Médiation de Tunis, la cohérence effective
Pr. Khalifa Chater
Postulat adopté par la réunion des ministres des Affaires étrangères de Tunisie, d'Algérie et de l'Égypte (Tunis, 19-20 février 2017),
la médiation doit promouvoir l'accord entre tous les protagonistes, sans exclusion, faisant valoir une solution politique. La déclaration de Tunis a pu poursuivre et transgresser les entretiens préparatoires d'Ankara (8-9 février 2017) et du Caire (13-14 février). D'ailleurs, les différents ministres ont communiqué les résultats de leurs entretiens. Au cours de leur séance de travail, ils auraient formulé la plateforme de la médiation et ses axes, en connaissance de causes. La déclaration de Tunis devait être mise en œuvre par le prochain sommet d'Alger.
La rencontre de la délégation du Mouvement du Projet pour la Tunisie (MPT), avec le maréchal Khalifa Haftar, le 22 février courant, a suscité un lever de bouclier. Mais l'entretien de Mohsen Marzouk, le secrétaire général du Mouvement du Projet pour la Tunisie (MPT), vendredi 24 février 2017, avec le Président de la république aurait dissipé ou plutôt relativisé le problème. Mohsen Marzouk a indiqué que la réunion a porté « sur les diverses rencontres effectuées par son parti », ajoutant que les discussions avec le chef de l’Etat ont été « très fructueuses ». Dans les mêmes conditions, le président de la République avait réagi aux entretiens du président de Nahdha, avec des acteurs politiques libyens et expliqué qu'il n'avait pas chargé de le représenter. Promoteur de la médiation, le chef de l'Etat devait affirmer sa neutralité, alors que le président de Nahdha semblait plus proche du pouvoir de Tripoli et que le Mouvement du Projet pour la Tunisie (MPT), aurait des préférences pour le pouvoir de Benghazi, idéologie obligé.
Ce jeu d'acteurs, qui relève de l'activité courante des partis, ne devrait guère être culpabilisé. Il ne pouvait ni bouleverser l'échiquier politique tunisien, ni porter atteinte, à la médiation. L'heureuse liberté implique la diversité. Néanmoins, la grave situation de la Libye et ses implications sécuritaires sur les pays du voisinage devraient inciter à la prudence et à la mise en œuvre d'une mobilisation d'union, affirmant la prééminence de l'initiative présidentielle.
