facebbok

Youtube

Rss

Web Radios

Français|

Accueil >Actualité >Chronique

Chronique29/07/2017 à 10:28

Où allons-nous ? Parlons-en !

Où allons-nous ? Parlons-en !

Par Mansour M’henni 


Le Deuxième « Salon de Hammamet » s’est tenu jeudi 27 juillet 2017 au Centre culturel International de Hammamet et la séance, 

modérée par Noureddine Kridiss, a été meublée par les interventions de Fredj Chouchane, Ridha Kéfi, Mansour M’henni (de Tunisie) et Hassen Hamed (d’Egypte). Dans le prolongement de l’intéressant débat suscité par cette rencontre, je voudrais revenir ici sur la question générique conduisant la réflexion, celle-ci : « Où allons-nous ? ».

Notons d’emblée que telle que formulée en français, la question s’inscrit dans un engagement collectif (nous) qui aurait pu ne pas paraître avec l’infinitif (« Où aller ? »), celui-ci lui permettant alors de rejoindre la question arabe, dépersonnalisée : « Ila Aïn ? ». Or, sous cette forme neutre (Où aller ?), le champ d’exploration paraît essentiellement ontologique et l’inquiétude qui motive l’interrogation prend une dimension existentielle. On pense alors à un poème comme celui de Baudelaire (Any where out of the word, Partout ailleurs hors de ce monde), ou au poème de Mikhaïl Nouayma (At-Talassem), plus connu sous le titre « Lastou Adri » chanté par Abdelawahab et Abdelhalim Hafedh.

N’empêche que cette question, donnant suite à d’autres (D’où suis-je venu ? Comment ? Où aller ?), et surtout donnant naissance à un excellent poème, n’a pas empêché, dernièrement surtout via les réseaux sociaux, de déclencher une cabale contre l’athéisme du poète, et des textes, poétiquement médiocres, prennent vent pour répondre au « mécréant ». Notre époque a tout l’air de vouloir ranimer on ne peut plus rigidement le fanatisme religieux, et notre monde n’en pâtira que toujours plus.

N’empêche que, dans l’esprit des Salons de Hammamet, la question « Où allons-nous » est implicitement pensée en termes de sociétés humaines, donc en rapport à « mon semblable, mon frère » dans la responsabilité citoyenne plus que dans la condition d’humanité, pour autant qu’il soit possible de les dissocier. « Où allons-nous, mon concitoyen, inévitable compagnon de voyage ? » Telle est notre question ! De fait donc, la conscience du problème est en même temps une conscience de l’altérité.

« Je est un autre », disait Rimbaud. Mais quel statut a l’autre, dans mon entendement ? Force est de constater que souvent l’autre est pour moi un objet de méfiance et non de confiance, un foyer d’hostilité plus qu’une promesse d’hospitalité, une menace d’exploitation plus qu’une poignée  solidaire. La tradition nous a coulés dans le moule conflictuel de ce couple antinomique, si bien que l’amour-même finit par se transformer en un duellum, du titre d’un autre poème de Baudelaire à ce propos. Dans le même ordre de la déformation de notre perspective, il importe sans doute de remarquer combien très vite une question comme « Où allons-nous ? » tourne de façon quasi-automatique en une question d’identité : Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Et c’est alors que les problèmes commencent et qu’on finit dans la logique du « tourner en rond ».

Malheureux est ce constat, humain trop humain, nous dirait-on ! Mais si l’on n’en sort pas, nulle issue heureuse n’est envisageable, à quelque niveau que se pose la question « Où allons-nous ? ». Or, changer l’image de l’autre pour en faire un compagnon solidaire plutôt qu’un rival hostile passe d’abord par un changement du mode d’intercommunication avec lui, un changement impossible sans l’esprit de conversation.

Communiquer avec l’autre, fût-il dans son apparence d’ennemi, d’arriéré ou de mineur, c’est d’abord s’inscrire à son égard dans une compétence d’écoute et de compréhension, hors de toute intention de manipulation de n’importe quel ordre. Le jour où cela règnera dans toutes les configurations sociétales, de la plus petite cellule familiale à la communauté humaine, on aura de l’espoir à mettre sérieusement dans la gent humaine.

Depuis le plus vieux temps, on nous a inculqué l’idée que l’humanité progresse en maîtrisant trois choses : le comportement, l’environnement et la question. A la bonne heure, à condition de remplacer « maîtrise » par « compétence de gestion interactive » !

Avoir la compétence interactive du comportement, c’est penser celui-ci dans ce qu’il pourrait ne pas nuire à autrui. C’est par là que passe une phrase comme : « Ta liberté finit là où commence celle d’autrui ».

Avoir la compétence interactive de l’environnement, c’est ne pas penser l’opération en termes de soumission de l’environnement à ma volonté égoïste et cupide, mais en termes de respect mutuel et d’un relationnel de propreté et, dirais-je, d’un vivre-ensemble.

Avoir la compétence de la question, c’est ne pas en faire une fausse question dans un quelconque but d’endoctrinement ou de manipulation, c’est ne pas en faire un outil du discours de domination, c’est en faire au contraire un contexte de relativisation de la vérité de chacun, et d’approfondissement partagé de la pensée et des modes de construction.

J’entends déjà, et encore et toujours, le même reproche : Idéalisme ! Utopie ! Rêve ! Et pourtant, le bonheur, le bien-être au moins, sont au bout de ces initiatives rêveuses et de ces idéaux qui nous appellent.  

Economique Jawhara FM

jmc
Voir tous les PODCASTS

PODCASTS

Economica du jeudi 15 Février 2021

Economica

Economica du jeudi 15 Février 2021

L'artisanat tunisien : La plupart des sociétés se trouvent dans une situation critique, 40% ont déjà déposé la clé sous la porte

Business News du lundi 15 Février 2021

Business News

Business News du lundi 15 Février 2021

Les préparatifs du ministère du Commerce pour le mois de Ramadan

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Business News

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Le taux de change du jour

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Journal Info

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Protestations nocturnes : 50 éléments arrêtés dont un enfant

  Economica du lundi 18 Janvier 2021

Economica

Economica du lundi 18 Janvier 2021

Les répercussions du Confinement total et ciblé sur l'économie tunisienne

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Economica

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Appréciation du Dinar tunisien par rapport au dollar

voir tous les sondages

sondage

Pensez-vous que la situation épidémiologique va s'améliorer ?

46%
107 votes
22%
50 votes
32%
74 votes
Nombre total de votes : 231 Retour Voter Voir le résultat
horoscope.jpg