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Chronique22/05/2020 à 11:38

Puis le Corona la raviva..

Puis le Corona la raviva..

Par Mohamed Ali Dhraief


6 h 05. L’alarme retentit, annonçant le début d’une journée parmi tant d’autres. Avant même de me lever, je me voyais déjà beaucoup trop fatigué vers 18 h pour sortir alors je m’affaisserais sur ce même lit à 20h attendant que Morphée me prenne dans ses bras. 

Je faisais face à une réalité pénible, prévisible voire pitoyable. Et face à cette routine que je n’aimais qu’à moitié, je me levai lentement, sans aucune hâte.
Si la vie était un océan, je ne savais pas si j’étais en train de nager volontairement, intentionnellement ou si inconsciemment, mon corps se retrouvait à suivre aveuglément le courant.
Tout ce que je savais, c’est que ces 5 minutes sur mon lit, ce tant soi peu de répit, ce peu de temps à moitié éveillé se présentait comme l’expression ultime de ma liberté. Je me levai alors et me dirigeai aux toilettes.
Ma femme me croisa sur le couloir. Sans la regarder, je la saluai machinalement tel un robot conditionné à le faire.
Je m’habillais et allai la rejoindre pour partager notre petit déjeuner. Elle était déjà dans la cuisine, à boire son café et à fumer sa cigarette. Sans la regarder, je lui dis qu’elle était belle aujourd’hui.
J’espérai que ces mots que je prononçais, bien que par coutume, allaient égayer sa journée.
Cependant, elle aussi me remercia avec un sourire petit et sans regard, instinctivement peut- être. Nous parlions, mais nous nous écoutions à peine, trop occupés à faire taire les voix qui hurlaient dans nos têtes. Nous prenions ce repas par envie de partage, mais nous ne partagions que l’espace et le temps.
En cette matinée, nous étions tout seuls ensemble. Une matinée pareil au début n’était que circonstancielle, le circonstancielle s’installe et devient provisoire, puis le provisoire dur et perdure jusqu’à devenir routine.
6h05. L’alarme retentit, annonçant une ère nouvelle. Aujourd’hui, je ne me levais pas lentement de mon lit.
Mes yeux étaient entrouverts, mais cette idée, froide et glaçante, de routine n’était pas de vue.
Cette constante d’autrefois se retrouvait remplacée par une vague d’incertitude : le confinement : une sentence qui nous éloignait d’un présent qu’on détestait à moitié.
Aujourd’hui, je ne faisais pas face à la routine, mais à ma femme. Calme et apaisé, je me retournais dans mon lit, en la serrant. J’aspirai une douce brise, une odeur de Jasmin légère, une senteur corporelle séductrice qui montait de sa nuque et de ses cheveux pour m’enivrer. Ce réveil olfactif fit retentir en moi une autre alarme.
Avant d’être mon compagnon de vie, ma femme était une femme. « Ma femme était une femme », murmurai-je.
Cela paraît comme une évidence, mais plongé dans les profondeurs de cette routine, j’ai oublié de regarder la surface. Mon envie d’assouvir mes ambitions, mon désir de voir le fond de l’océan devint si profond que j’en oubliais de respirer, et le confinement me rappeler que ma femme était mon oxygène.
Paradoxalement, le Corona devint une chance de respirer un coup d’air frais.
Aujourd’hui, dans les temps de confinement, nous parlons comme si on parlait la première fois. Nous riions comme si on n’avait jamais ris avant. Nous nous rencontrions de nouveau, comme si nos personnes étaient nouvelles.
Tout devint rire et plaisir. On se souvenait de nos souvenirs tout en créant de nouveaux. On se félicitait d’avoir dépassé les orages les plus sombres dans l’humour et la félicité.
Ainsi, pendant que je remontais à la surface, mon cœur retombait amoureux.
Aujourd’hui, dans les temps de confinement, je la saluais avec un sourire, non pas parce que j’étais programmé à le faire, mais parce que sa présence est une joie dans ma vie.
Je lui dis qu’elle est belle, parce qu’elle l’était. Je lui dis « je t’aime » parce que je le pense. La vie est peut- être un océan.
Certains s’efforcent et décuplent d’effort pour vaincre le courant avec un amour du contrôle, d’autres s’abandonnent à l’amour et laissent leur corps onduler côte à côte avec les ondes des vagues.
Mais l’incertitude qui règne dans le monde entraîna une certitude inexpliquée en moi : l’idée que les vagues et mes efforts me mèneront à un endroit nouveau que j’aime totalement et non à moitié, parce que ces vagues m’ont poussé à redécouvrir ma femme, parce que aujourd’hui en ces temps de confinement, l’incertitude de la mort nous a réunis plus que la certitude de la vie.
Les années ont éteint notre flamme, puis le Corona la raviva.

Economique Jawhara FM

jmc
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