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Chronique10/11/2017 à 10:25

Que cache la mendicité ?

Que cache la mendicité ?

Par Mansour M’henni

J’ai souvent été interpellé par la double question que suscite en nous le phénomène de la mendicité, sur les routes, dans les rues, et dans les lieux publics. S’agit-il d’une misère sociale qui se cherche une issue « honnête » dans un monde insensible à son malheur ? Ou s’agit-il d’un réseautage malicieux et malhonnête, totalement intégré dans la frénésie de l’argent, du pouvoir et de la corruption ?

Il est évident que la mendicité est éternelle et générale : il y en a toujours eu et il y en a partout. Elle s’organise ou on l’exploite, à chaque fois, selon les contextes et les circonstances. Depuis 2011 en Tunisie, le phénomène est devenu envahissant, dans tous les sens, surtout qu’à la situation issue de la révolte dans le pays, s’est ajouté le flux des ruées des populations étrangères amenées par un séisme régional trop tôt baptisé « Printemps arabe ». Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de mendiants sous Ben Ali ; mais des mesures auraient été prises, selon l’opportunité ou la politique du moment, soit pour mieux les cacher, soit pour autrement les traiter.

Après 2011 donc, cette catégorie sociale a servi d’instrument politique utilisé pour diaboliser l’ancien régime et pour pousser à ne lui reconnaître aucune réalisation sociale. Le jeu, sans doute de bonne guerre, avait tellement bien pris qu’il a rempli l’essentiel des programmations médiatiques, réussissant à substituer à leur fonction de reportage et d’investigation, une fonction de charité dont il conviendrait d’interroger les tenants et les aboutissants. Ils ont donc fait le bonheur de quelques citoyens, il faut le reconnaître ! Mais ont-ils servi comme il se doit le sens de l’engagement citoyen et l’éthique du travail et de la responsabilité ? C’est à discuter.

Ce qui est facilement observable, en dehors de cela, c’est donc le nombre ahurissant de gens qui mendient aux feux de circulation et dans ou devant les espaces publics et qui sont souvent repoussés par des citoyens se sentant agressés par cette manière de faire. Néanmoins, le phénomène n’est pas spécifique à la Tunisie ; il est presque aussi fréquent en France, à Paris même, dans les rues ainsi que dans les gares et dans les wagons du métro. Leur écrasante majorité est d’origine « multinationale », cependant, la population autochtone y est représentée également.

Il est évident que c’est l’argument d’immigration et de situation précaire qui est le plus évoqué en relation directe avec des zones de tension dans le monde, notamment avec la guerre en Syrie. On trouve alors ceux qui, comme chez nous, exhibent leurs bébés pour amadouer les passagers, susciter leur compassion et provoquer leur sentiment de charité solidaire ; mais il y a aussi des cas curieux qui poussent à s’interroger sur la face cachée de la mendicité dans tous les pays du monde, en relation peut-être avec des affaires très peu liées à la morale de solidarité.

En effet, au moins une question se pose lorsqu’on voit couramment, dans les métros par exemple, de jeunes garçons de près de vingt ans, mis sur leur trente-et-un ou presque, dans le style de la jeunesse à la mode, propres et élégamment coiffés, distribuant des cartes soigneusement imprimées des deux côtés, l’un en langue française et l’autre en anglais, où c’est écrit : « Je suis un immigré sans travail, j’ai quatre frères à ma charge, je dois les nourrir ; un euro, deux euros, cinq euros, cela peut aider. Merci ». C’est donc à se demander si, derrière cette logistique, il n’y a pas une machine qui exploite le phénomène à d’autres fins et si, de fil en aiguille de cette action apparemment sociale, il n’y a pas l’intervention et la commande secrète des réseaux de corruption et de terrorisme.

C’est pourquoi, je le répète encore, à mon avis, l’Etat doit reprendre, à ce propos, ses droits et ses devoirs d’arbitrage et de régularisation, en exigeant que les prises en charge sociales soit totalement soumises à sa supervision et à son contrôle et qu’elles soient strictement d’ordre civil, c’est-à-dire en déconnection absolue avec la politique politicienne, y compris celle de l’Etat lui-même, et avec la religion, toute religion.

A ceux qui cherchent à capitaliser les bienfaits pour l’au-delà de comprendre que Dieu n’a pas besoin qu’on fasse la parade de ce qu’on réalise par piété, car il en sait les intentions et les motivations.

Peut-être est-il temps de penser à une ligue internationale pour une telle mission, à condition qu’elle ne tombe pas, elle aussi, dans les jeux et les enjeux pervers d’autres ligues supposées du même ordre des valeurs humaines et de l’éthique d’une authentique citoyenneté solidaire.

Economique Jawhara FM

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