Riadh Sidaoui : Il faut tenir le pouvoir judiciaire aussi loin que possible des tiraillements politiques

Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales a déclaré sur Jawhara Fm, en réaction à la grève des magistrats les 19 et 20 novembre 2013, qu'il est impératif de séparer les pouvoirs, s'appuyant sur la citation célèbre de Montesquieu "Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir".

"Il faut qu'il y ait une certaine concurrence positive entre les pouvoirs afin que la démocratie et la liberté s'en sortent gagnantes", dit-il. Par ailleurs, concernant l'audition du ministre des Droits de l'homme, celui de l'Intérieur et celui de la Justice, il a indiqué qu'il y a une certaine "complicité" entre le pouvoir législatif et celui exécutif contrairement au pouvoir judiciaire qu'il faut, précise-t-il, tenir aussi loin que possible des tiraillements politiques.

"Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatifs se protègent l'un l'autre, cela dit il y a dans tout parlement des éléments de l'opposition, qui peuvent munir publiquement les médias d'informations et de données importantes en rapport avec l'audition", dixit M. Sidaoui avant d'ajouter que ce serait un moyen "d’affaiblir le gouvernement moralement".

Évoquant les accusations proférées contre le ministère de l'Intérieur en rapport avec la torture de certains prisonniers, M. Sidaoui a tenu à insister sur le caractère sacré de l'intégrité de tout un chacun, peu importe ce dont on l'accuse, même quand il s'agit d'une affaire de terrorisme. Et de préciser que le phénomène de la torture marque sa présence même dans les démocraties les plus anciennes, mais à des degrés moindres. Néanmoins, notre invité semble croire que la situation s'est nettement améliorée par rapport au régime de Ben Ali.