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Chronique21/09/2020 à 09:27

Feu Ali Chaouch, justice posthume pour une âme peinée mais reposée

Feu Ali Chaouch, justice posthume pour une âme peinée mais reposée

Par Mansour M’henni

Dimanche 20 septembre 2020 au siège de la mutuelle des anciens de l’ENA, a été commémoré le 40ème jour du décès d’Ali Chaouch, incontestablement une des personnalités les plus brillante de l’Etat tunisien, un patriote sincère et dévoué et un homme de hautes qualités, comme on en voit peu par les temps qui courent. Malgré le stade 3 attesté en Tunisie de l’épidémie du covid 19, la cérémonie a tenu ses promesses et a honoré la mémoire d’une personnalité nationale qui mérite de grands égards, plutôt que les enquiquinements gratuits et malintentionnés dont on l’avait chargé, juste pour lui empoisonner la vie, par rancune et esprit de vengeance, dirait-on, jusqu’à lui épuiser cette vie et lui ôter son dernier souffle.

Je ne voudrais m’attarder ici sur les détails de la cérémonie, les médias présents s’en chargeront. Je voudrais plutôt ajouter mon modeste témoignage à tous ceux qui se sont succédé depuis son décès et jusqu’au jour d’aujourd’hui.

Personnellement, j’ai connu si Ali Chaouch sans le connaître pendant plusieurs années, avant même mon engagement au parti en 1993, quand j’étais encore un responsable local à titre d’intellectuel indépendant. Des amis communs m’en disaient beaucoup de bien et petit à petit me parvenaient des informations faisant état d’un grand respect qu’il avait pour ma modeste personne. Cela le conduisit, à la fin des années 90, à vouloir me nommer secrétaire général de coordination régionale du parti. Je lui fis porter mon message que je le remerciais mais que je ne me voyais pas dans une responsabilité partisane et que je ne pouvais être qu’un responsable administratif avec des projets d’intellectuel engagé et militant. Il tint bon un moment et, heureusement, un concours de circonstances vint mettre fin à cette option.

Ce que je retiens depuis, c’est que si Ali ne m’a jamais affublé du pseudonyme que me donnaient de nombreux responsables du parti, celui de « militant », et qu’il disait toujours « Notre Professeur » (ostadhna). Là m’est apparu clairement le fond éthique de cet homme plein d’humilité et de respect pour le savoir et la culture, au-delà de toute politique et de toute conjoncture. Cela s’est confirmé davantage à partir de 2011, avec des échanges de vœux pour toutes occasions et surtout avec des rencontres, certes de plus en plus espacées depuis 2005 pour des raisons de déménagement, mais toujours aussi affectueuses.

Nous avions en commun la marche quotidienne, ou presque, sur le parcours d’El Menzah VI, avec d’autres amis. L’occasion nous était alors fournie d’échanger, tristement mais sereinement, nos opinions et nos idées sur l’évolution en dégringolade du pays, sur la danse folle des partis et sur le démantèlement de la base destourienne au gré des vents du pouvoir et des humeurs des gens, responsables compris. Je l’ai informé, dès le début, de ma décision de revenir à mon statut de départ, celui d’intellectuel libre et indépendant, mais ne refusant mon appui à aucune partie ni aucun parti d’orientation civilisationnelle conforme à ma pensée, autrement dit moderniste et foncièrement démocratique, pour une société de la conversation, du respect et de la solidarité.

Il a compris ma position et m’a expliqué la sienne qu’il allait développer d’ailleurs dans un meeting pour l’examen d’un regroupement de la famille destourienne. Il proposait (et cela je l’ai écrit dans le temps) une direction de jeunes pour conduire l’opération de renouveau de la pensée destourienne conformément aux déterminants conjoncturels et à l’inéluctabilité du progrès et du changement. Pour assister ces jeunes, les vétérans feraient fonction de conseil consultatif, une sorte de comité de sages, aidant à éviter les dérapages et les dissensions et confortant les pas franchis dans le bon sens. Lui qui avait l’intention de rester en dehors de tous les partis, n’aurait pas refusé de faire partie de ce comité des sages.

Malheureusement, le culte du moi, chez la plupart des dirigeants, a empêché l’aboutissement d’un tel projet. Si Ali en était triste, aussi triste qu’il l’était des calomnies et des poursuites judiciaires qui le poursuivaient et dont certains avaient fait leur pain quotidien. En vrai stoïque, il supportait en silence, ne ratant nulle occasion de sourire, en toute dignité. Il était la concrétisation même du loup d’Alfred de Vigny dans son poème « La Mort du loup » : « Gémir, pleurer, prier, est également lâche. / Fais énergiquement ta longue et lourde tâche / Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler, / Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »

Tous les témoignages ont souligné, depuis son décès et aujourd’hui encore, la compétence de si ALI, son intégrité et son humanité dans la gestion des secteurs dont il avait assumé la responsabilité. Je voudrais cependant ajouter, me concernant, qu’après 2011, j’ai pu échanger avec lui sur des questions de culture large et l’homme s’est avéré bien curieux et bien renseigné à ce propos. C’était surtout lors de soirées, ramadanesques et autres, dans un café à la frontière de Menzah VI et de ManarII ; mais aussi lors d’agréables rencontres à Kélibia, en présence des deux Grands Sammoud (Noureddine et Hamadi), de Faouzi Zmerli et, épisodiquement, Adam Fethi. Je me suis rendu compte alors pourquoi, en tant que secrétaire général du parti, il avait initié une dynamique culturelle exceptionnelle pour une structure partisane.

Mais pour conclure, il importe de retenir de la personnalité de feu Ali Chaouch la force de caractère et l’ambition constructive, acquises dans l’école de Bourguiba et sa fonction d’ascenseur social. Retenir aussi la dimension sociale dans l’éthique, la pensée et la politique d’Ali Chaouch. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a commencé sa carrière gouvernementale dans la Santé et qu’il l’a achevée dans les Affaires sociales et la Solidarité. Il y aurait toute une étude à faire sur cet aspect de sa carrière qui, je dois l’avouer, actualise toujours dans ma tête le profil du ministre actuel des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, présent dans cérémonie.

  Repose en paix si Ali, tu es parti avec le sens du devoir accompli.

Economique Jawhara FM

jmc
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