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Chronique07/11/2016 à 09:28

Tahar Chériaa face à la menace de l’oubli

Tahar Chériaa face à la menace de l’oubli

Par Mansour M’henni 

Je n’avais pas l’intention d’écrire sur feu Tahar Chériaa, baptisé « le père du cinéma tunisien et africain »,

le fondateur de la Fédération Tunisienne des Ciné-club (FTCC, après un long parcours aussi fondateur dans le ciné-club de Sfax, qui a porté son nom en 1999) et des Journées Cinématographiques de Carthage, et j’avais encore moins l’idée d’écrire sur une quelconque tendance à oublier cet homme exceptionnel. Force est de reconnaître certes que quelques détails sont critiquables, ici et là à ce propos,  mais que l’essentiel est sauvé. L’association des réalisateurs de films tunisiens (ARFT) n’a pas démérité, lors de sa quatrième édition de la Rencontre des réalisateurs de films en février 2015 ; Dorra Bouchoucha, de son côté, aura été d’une grande fidélité et Brahim Ltaïef, son successeur et ancien collaborateur, a au moins le mérite, dans la lancée, de concrétiser en 2015 le projet de création d’un prix portant le nom de Tahar Chériaa (Prix de la première œuvre) ; et cela indépendamment de toute évaluation des JCC de 2016, qui n’est pas de mon propos.

Ce qui m’a poussé cependant à écrire sur cette question, c’est la réaction, sur les réseaux sociaux, d’un jeune concitoyen de Tahar Chériaa et de moi-même dont voici approximativement le contenu :

 «Remarque, en signe de  fidélité à l’âme de feu Tahar Chériaa :

En ma qualité de citoyen et de jeune sayadien, j’ai remarqué qu’il y avait une campagne systématique d’assassiner Tahar Chériaa après son décès. Cela se confirme par l’enterrement de sa bibliothèque dans le sous-sol de la maison de la culture, par l’absence de programmation de manifestation, au moins annuelle, dans sa ville natale, Sayada. Même le Club Audiavisuel Tahar Chériaa (CATAC), c’est à peine s’il se manifeste, au maximum, une fois par an.

Sortez la bibliothèque Tahar Chériaa au grand jour afin que tous en profitent, créez une compétition annuelle des courts métrages portant son nom, donnez son nom à l’une des rues de sa ville et soyez « des jeunes en cinéma » pour que Tahar Chériaa demeure un symbole indélébile. (Lettre de A.M. aux pseudo-intellectuels dans la ville de Sayada). »

Voici ma réponse, mon jeune concitoyen :

Je suis rassuré que votre remarque porte sur la responsabilité des Sayadiens et non sur une quelconque institution, bien que quelque chose ait pu se concevoir entre Sfax et Carthage, deux pôles très chers et très représentatifs des actions initiées et conduites par Tahat Chériaa. Cela est d’autant plus vrai que les deux manifestations cinématographiques ont en commun, à la fin des travaux de l’une et au démarrage de l’autre, le 4 novembre, jour anniversaire de la mort de Tahar Chériaa.

Je suis rassuré parce qu’il revient aux Sayadiens d’initier des actions et des manifestations à même de faire perdurer l’esprit et la mémoire de cet intellectuel de grande renommée, ayant contribué d’une façon ou d’une autre au rayonnement de sa ville natale. J’adhère à la déception que vous ressentez, à condition que vous y mettiez une part de votre propre responsabilité et de la plupart de vos congénères.

Pour avoir suivi de près, dans l’amitié qui m’a lié à ce grand homme, au point d’avoir été choisi par lui comme confident et, en quelque sorte, comme un exécuteur testamentaire de sa bibliothèque qu’il a décidé d’offrir à sa ville (il était partagé entre en Sfax et Sayada) sur mon engagement à la protéger. Il m’a laissé deviner également qu’il serait heureux de voir naître dans sa ville, mais avec une ouverture internationale, une structure associative oeuvrant à la promotion, en son nom, de la création et de la production cinématographiques.

En signe de fidélité à cette promesse, nous avons organisé à son premier anniversaire à titre posthume (le 5 janvier 2011), malgré les conditions difficiles dans le pays, les Premières Journées Audiovisuelles Tahar Chériaa, à Sayada même, comptant sur des promesses de soutien que des amis de Tahar Chériaa n’ont jamais satisfaites. En même temps, un dossier de création d’association, le Club Audiovisuel Tahar Chériaa (CATAC), a été déposé et est officiellement créée en mars 2011. Nous lui avons construit un site et nous avons entamé l’organisation des Deuxièmes Journées Audiovisuelles Tahar Chériaa pour janvier 2012.

Vous êtes sans doute au courant de la façon dont le complot a été réalisé par vos concitoyens, de la façon la plus irrégulière, avec la complicité de certaines personnes très proches du défunt et contre sa volonté même, et comment le CATAC a été réduit à la situation que vous avez décrite et contre laquelle vous vous révoltez. Vous avez, vous-même, en 2014 si je ne me trompe, pris l’initiative de faire quelque chose pour un quelconque redressement de la situation, et vous avez trouvé du soutien ; mais vous vous êtes vite éclipsé, peut-être à votre corps défendant !

Sachez que les associations ne sont pas au-dessus des lois et que les bonnes volontés de la ville peuvent redresser la barre si elles se mobilisent à cet effet. Heureusement que la bibliothèque Tahar Chériaa est bien répertoriée et conservée là où vous l’avez indiqué, sous la responsabilité d’un des pionniers de l’action culturelle locale, un retraité digne de respect et de confiance, M. Abdelfettah Mustapha. Quand il était ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk a essayé de s’enquérir de la situation, par le billet de la bibliothèque régionale de Monastir ; mais le dossier a vite été abandonné, sans doute sur le constat de la précarité de ce patrimoine livresque de Tahar Chériaa.

En effet, il était vraiment précaire, ce patrimoine, mais son importance ne réside pas dans le nombre de livres, car un sponsor ou des donations pourraient multiplier largement leur nombre. L’importance est dans les dossiers et les boîtes d’archives de Tahar Chériaa, pouvant constituer des objets d’étude et des mines de propositions.

La bibliothèque devait partir dans un pavillon de la bibliothèque publique de la ville, pour la construction duquel la sommé de 100.000 DT a été décidée par Raouf Basti. Mais très vite, on a dû renoncer à cette somme pour autre chose.

Pour l’essentiel, Tahar Chériaa mort, tout le monde veut bien en tirer le profit qu’il peut, si bien que des trois films qui ont été tournés sur lui, avec lui, au prix de plusieurs efforts, d’une grande disponibilité de sa part et même parfois de difficiles peines, vu son état de santé, il aurait souhaité au moins en voir un de son vivant. Hélas, ils sont plus rentables à titre posthume et de ce point de vue, l’intelligence lucrative attitrée a dicté ce qui convenait à leurs auteurs et producteurs.

J’apprends qu’une nouvelle association est en création autour de Kaïsser, son fils qui a fait l’épanouissante expérience de la création du CATAC et la douloureuse épreuve de son étouffement. Je lui souhaite plein succès et beaucoup de courage. Cependant, je crois que ces nobles tâches autour de la mémoire de Tahar Chériaa seront efficaces et concluantes si les structures les conduisant se mettent en fédération, dans un esprit de variété et de complémentarité, non seulement pour la mémoire, mais aussi et surtout pour l’avenir du cinéma dans notre pays et ailleurs aussi, pourquoi pas !

Voici bientôt une opportunité à saisir, le 5 janvier 2017, le 90ème anniversaire de Tahar Chériaa. Pensez à quelque chose dans ce sens et faites le nécessaire, les responsables n’hésiteront pas à vous appuyer et vous direz alors, dans dix ans, pour son centenaire, que vous aurez édifié quelque chose de probant. 

Economique Jawhara FM

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