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Chronique17/03/2015 à 13:23

Actualités arabes, positionnements, repositionnements.

Actualités arabes, positionnements, repositionnements.

Par Khalifa Chater

Nouveau fait marquant de l'actualité arabe, Bachar al-Assad  est désormais l'interlocuteur des USA. Dans une interview accordée à CBS News, le 15mars 2015, le secrétaire d'Etat américain a annoncé que les Etats-Unis devraient "au final" négocier avec le président syrien Bachar al Assad pour une transition politique en Syrie.

L'administration américaine soutient de longue date qu'Assad doit quitter le pouvoir au terme d'une transition politique négociée, mais l'émergence d'un ennemi commun, l'Etat islamique (EI), semble atténuer l'attitude de Washington vis-à-vis du président syrien au moment où le conflit syrien entre dans sa cinquième année. Le chef de la diplomatie américaine ajoute que les Etats-Unis et d'autres pays, qu'il ne nomme pas, explorent les moyens d'une relance du processus diplomatique pour mettre fin au conflit (agence Reuters, 15 mars). Bachar al-Assad a répondu aussitôt à John Kerry en affirmant que son avenir dépendait uniquement du peuple syrien et que les déclarations venues de l'extérieur ne le regardaient pas. "Nous sommes encore au stade des déclarations et nous devons attendre des actes avant de décider", a-t-il affirmé dans une interview à une télévision iranienne. Mais ce qui se passe dans les coulisses ne correspondrait pas nécessairement aux discours dans l'avant-scène.

Autre conséquence non explicitée, Barak Obama met à l'ordre du jour une possible révision de sa politique iranienne: Il estime que Téhéran, principal allié de Damas, peut aider à rétablir la paix, en Syrie et en Irak. A cet effet, le groupe 5+1 (les membres du Conseil de Sécurité de l'Onu et l'Allemagne)  ont revu, vraisemblablement à l'initiative américaine,  leurs exigences à la baisse   Ils ont abandonné leur leur "scénario idéal", qui prévoyait l'arrêt du nucléaire iranien. Le nouvel accord se résume désormais à essayer    d'obtenir "un état du seuil nucléaire" – au moins un an- pour que les puissances aient le temps de réagir si l'Iran ne respectait pas sa promesse et lançait la fabrication de la bombe. "Les Etats-Unis auraient soumis à l'Iran, un projet de règlement du contentieux nucléaire, avec l'aide de la Russie" (titre de l'article, Isabelle Lasserre,  Le Monde, 11 novembre 2014).

La France ne partage pas ce point de vue. Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré lundi 16 mars qu'il regrettait les déclarations du secrétaire d'Etat américain John Kerry sur la nécessité de négocier avec le régime du président syrien Bachar al-Assad. "Il n'y aura pas de solution politique, il n'y aura pas de solution pour la Syrie tant que Bachar al-Assad restera, et John Kerry le sait", a-t-il ajouté. La politique française  vis-à-vis de la Syrie a toujours été complexe. Elle traite volontiers la question, d'après sa politique libanaise. Beyrouth constitue tantôt un attrait  tantôt une répulsion.

Une telle volte-face occidentale inquiète la résistance syrienne. La guerre en Syrie a fait plus de 215.000 morts, dont 66.109 civils,  depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad le 15 mars 2011. 20.000 personnes sont dans les prisons du régime  (déclaration de  l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). http://www.huffingtonpost.fr, 15 mars 2015). Est-ce à dire que l'Occident a trompé l'opposition syrienne ? Ach-Charq al-Awsat, proche des vues de l'Arabie Saoudite l'affirme (titre de l'article, Michel Abou Nejma, Charq awsat, 16 mars 2015). Conséquence grave, à court terme, les conséquences de cette guerre pour les Syriens sont terribles. "Le niveau de scolarisation des réfugiés et déplacés est très bas. Toute une génération ne connait comme perspective que l'exil ou la guerre. Il faut tenir compte, au passage, que le recrutement des jeunes dans les groupes armés n'est pas toujours idéologique. Dans un pays dévasté par une guerre durable, l'engagement dans un groupe armé devient un gagne-pain. On va avoir une génération sacrifiée" (interview de Youssef Courbage par Catherine Gouëset, "Syrie: On va avoir une génération sacrifiée", in L'Express, 15 mars 2015). Perspicace, l'expert  se montre plutôt optimiste :

"Je crois, dit-il, que le conflit syrien va devenir plus endogène. Le rôle des acteurs extérieurs va diminuer. Le conflit dure parce que la Syrie a été inondée de capitaux étrangers qui ont permis d'acheter, de part et d'autres une  quantité inouïe des armes à bon marché, ou de les recevoir gratis. Aujourd'hui, avec la baisse des cours du pétrole, la Russie est en difficulté économique. Peut-elle continuer longtemps à alimenter les arsenaux syriens? Jusqu'à quand l'Iran, qui doit satisfaire les attentes de ses presque 80 millions d'habitants, peut-il continuer à déverser des moyens pour soutenir à la fois le Hezbollah libanais, l'Irak, les Houthis au Yémen et le régime syrien?"

Le nouveau contexte, qui favoriserait un retrait international de la scène, laisserait les loyalistes et l'opposition face-à-face. L'irruption sur scène de Daeche rapprocherait leurs points de vue. M. Abdel Rahmane, Directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) déclarait le 15 mars 2015 : "Le peuple syrien s'est révolté en mars 2011 pour parvenir à l'Etat de droit et à la liberté et non pas pour passer de l'oppression de la dictature à l'oppression du groupe Etat islamique". Des opposants sont devenus des terroristes, brouillant les cartes, de la résistance, imposant une fragmentation territoriale insoupçonnée et même dans le cas du discours de Daeche une transgression de l'Etat-nation.

La Syrie et l'ensemble du Moyen-Orient sont profondément ébranlés par la guerre. Avec un éventuel rapprochement irano-américain, disons plus tôt une volonté de coexistence pacifique et une prise de distance des pays du Golfe, conséquence certes de la chute du prix du pétrole, les alliances bougent. La carte politique du Moyen-Orient  semble se redessiner, mais les essais de prospective ne peuvent prendre la mesure de l'ampleur des changements et l'identification des scénarios les plus probables.

Economique Jawhara FM

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