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Chronique07/06/2016 à 14:35

Ahmed Hdhiri et sa mort qui interpelle

Ahmed Hdhiri et sa mort qui interpelle

Par Mansour M’henni

Au rythme où disparaissent des amis très chers et des compétences certaines, dans un domaine ou dans un autre, je me sens de plus en plus proche et de plus en plus concerné par l’appel inéluctable de l’ultime sortie.

A en perdre le goût d’accompagner les cortèges funèbres au risque de me faire dénigrer par certaines pointeurs des listes de présence ! Je me contenterai donc, quand un décès me parle profondément, de me faire le chroniqueur des disparitions.

Il n’y a pas longtemps, cinq mois, Néjib Ayed disparut dans une discrétion qui n’a de pareille que celle d’Ahmed Hdhiri, alors que dans le cours de leurs activités passées, ils étaient tous les deux d’une éloquence plaisante, persuasive au besoin, interrogative quand nécessaire. Tous deux ne manquaient ni de savoir ni de méthode ; ils en avaient l’étoffe et l’esprit. Je les ai connus tous les deux assez tôt, l’un à l’entrée du lycée, l’autre aux premières années de la faculté, en tant qu’étudiant. Plus tard, la fondation de la Faculté des Lettres de Sousse nous a mobilisés pour son projet alors que nous étions collègues et amis à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kairouan. Le département d’arabe de la jeune faculté, le premier car le seul de l’année de la fondation, celle de 1989-1990, Ahmed y était sous la direction d’Ahmed Hizem, avant de prendre lui-même sa direction.

Ce qu’il importe de rappeler en hommage et à la mémoire d’Ahmed, c’est cet élan spontané pour la vie, la joie de vivre, comme s’il la pressentait toujours trop brève pour l’attente et les désirs des humains. Or la joie de vivre pour Ahmed, et c’est sans doute le cas pour tout notre groupe, c’est d’abord la participation à l’action et à l’édification. C’est aussi l’amour de la ville natale même quand elle boude, et l’amour de la patrie même quand on s’y sent dans l’oubli. Dans cet esprit, des choix devaient être faits et assumés et c’est ce qu’il en fut pour nous. Comment s’en étonner, nous étions de l’école Haj Ali Soua auquel il rendit hommage en dirigeant l’organisation du premier (le seul ?) colloque international dédié à cet homme exceptionnel à bien d’égards !

Par ailleurs, Ahmed ne renonçait jamais, sauf empêchement majeur, à une conférence ou une communication dans les champs académiques et culturels. Quand le sujet ne l’inspirait pas, il assistait, participait à la discussion et s’enrichissait de la confrontation des idées.

Très tôt aussi, Ahmed s’éprit des médias, la presse écrite d’abord, en tant que rédacteur et chroniqueur. Puis vint la radio, la production radiophonique. Nous étions tous deux, avec d’autres collègues, à Radio Monastir, dans une belle ambiance où le respect réciproque rendait futile toute hiérarchie et où l’amitié et la sympathie alimentaient l’esprit de famille.

Comme attendu, avec un tel sens du don, un tel esprit de l’action et une intelligence certaine des enjeux, la responsabilité vient à toi sans que tu lui coures derrière. Ainsi, à la création de la Radio Culturelle, c’est Ahmed Hdhiri qui est nommé à sa tête. Les conditions étaient difficiles dans l’ERTT et les moyens limités. Comme j’étais en ce temps-là à la direction de Canal 21, je lui fis don d’un lot de mon personnel pour l’aider à démarrer et il en fut toujours reconnaissant, jusqu’à récemment dans un statut sur sa page facebook (pourquoi l’a-t-il écrit ?) à l’occasion de l’anniversaire de cette radio, un peu son enfant aussi, d’un certain point de vue. Malheureusement, ma nomination en tant que premier PDG de la Radio tunisienne dans son nouveau statut, en 2007, coïncida avec le remplacement d’Ahmed à la tête de la Radio Culturelle. Son aventure dans la presse continua dans la production et dans la responsabilité jusqu’à son départ en coopération pou l’Arabie saoudite. A peine y resta-t-il un semestre qu’il découvrit son cancer. Il rentra au pays pour se faire soigner, avec à la fois la résignation et l’espoir du croyant.

Je ne sais si l’amitié me soumet au devoir de présenter mes condoléances ou si elle me donne le droit de les recevoir. Au-delà de ces formalités, une chaleur chatouille mon cœur à la lecture des témoignages de respect et d’appréciation exprimés par ceux qui ont connu cet homme de grande foi dans l’humanité des hommes et de grand engagement pour servir ses valeurs.

Avec des mots d’Alfred de Vigny, je dirais que mon ami Ahmed a fait « énergiquement sa longue et lourde tâche dans la voie où le sort a voulu l’appeler » puis il a souffert et il est mort sans parler. Mais en bon stoïcien, son silence est une autre parole, pour celui qui sait écouter. Car après, et celle fois comme disait Verlaine, « tout le reste est littérature ».

Economique Jawhara FM

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