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Chronique30/07/2019 à 16:02

BCE, l’école et la leçon

BCE, l’école et la leçon

Par Mansour M’henni

Le Président Béji Caïd Essebsi est sous terre, mais sa mémoire continuera longtemps à flotter dans les airs, tel le drapeau dont il a toujours fait le principal repère et l’objectif essentiel de toute action conséquente.


Ses funérailles ont été une réussite exceptionnelle, à tous points de vue, et le signe éloquent des magnifiques performances d’un pays et d’un peuple très tôt rôdés à l’esprit de la constitution, au sens de l’organisation et à l’art des bonnes manières. Mais ces qualités ont pris corps dans un Etat moderne et indépendant au milieu du XX° siècle, avec un nom symbolique pour icône, Habib Bourguiba. Ce dernier a su initier et mettre en pratique une vision politique faisant la synthèse d’une histoire trois fois millénaire, à l’aulne de la pensée réformiste tunisienne des XIX° et XX° siècles. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui parlent de « l’Ecole de Bourguiba » en la matière : Al-Bourguibia.

Il va sans dire que ses opposants acharnés, jusqu’à la haine parfois, ne voudront jamais lui reconnaître ce mérite, même dans les moments de la plus grande hypocrisie politique. N’empêche que l’Histoire retient le fait, et c’est ainsi que Béji Caïd Essebsi est reconnu comme un pur produit de l’école bourguibienne. La caractéristique première de celle-ci, c’est le patriotisme, la primauté de la Tunisie dans ce qui la fait ce qu’elle est, une synthèse de son histoire et un vivier des ambitions de son peuple dans ce qu’il a de spécifique et qui le prédispose à toute interaction avec l’altérité. Quand d’aucuns parlaient d’une tendance de BCE à imiter Bourguiba, en tout, jusqu’à vouloir passer pour son sosie, ils ne voulaient en fait que minimiser l’impact de cette école en réduisant son effet à une manie personnalisée, à la limite des situations maladives.

L’école bourguibienne est en vérité une démarche éthico-politique ayant pour plateforme le patriotisme unificateur et pour dynamique le sens du progrès et non celui des bouleversements brusques. C’est pourquoi elle croit au réformisme plutôt qu’à l’idée de révolution telle qu’entendue par d’autres politiques dites d’inspiration marxiste. Elle ambitionne la cohésion du peuple dans le principe de « l’unité nationale » pour aller outre le conflit de classes, et selon cette logique, les autres conflits dualistes entre races, sexes, religions, régions, etc. Elle se place ainsi au centre de la pensée humaniste et de l’idéal du vivre-ensemble. Toute la démarche de BCE s’inscrivait dans cet esprit de l’école bourguibienne qu’il a fait évoluer grâce à une relecture évaluative de l’étape passée pour en tirer les leçons de l’Histoire et l’adapter à l’air du temps en y ancrant le processus démocratique qui en a toujours été le talon d’Achille.

Désormais que BCE est dans le Royaume des Cieux, aux côtés de son maître à penser, le principal leader de l’histoire contemporaine de la Tunisie et le fondateur de son Etat moderne, sa mort nous donne à repenser notre présent dans la perspective de l’avenir.

Réalisme oblige, ce n’est que de la pure démagogie que de s’obstiner à parler de « révolution tunisienne » à l’entrée de 2011, dans le sens classique de « révolution ». Il y a eu le déclenchement d’un processus révolutionnaire en tant que dynamique de changement des mentalités et des comportements, autrement dit d’une culture de la citoyenneté démocratique, grâce surtout à la libération de l’expression et de l’information : un paramètre que l’école bourguibienne avait tardé à engager, plus d’un demi-siècle durant. BCE a compris la leçon et a œuvré à l’actualisation de son école. Le mot de révolution ne le dérangeait plus et il s’y inscrivait, même avec sa propre conception de la révolution. Non sans rester attaché à ce que son école rénovée présuppose de fondamental : le refus de toute exclusion, de toute ségrégation et le respect de tout engagement tant qu’il est sincèrement au service de la patrie selon les règles requises par l’éthique du respect, les principes de la démocratisation et les lois de la République.

Finalement, c’est cette grande leçon que le Premier président élu de la Seconde République a fait de son mieux pour la partager avec son peuple et surtout avec ses acteurs politiques. Ce ne fut pas pour lui tâche facile, mais sa mort a largement contribué, me semble-t-il, à relancer cette dynamique, tant elle a redonné au peuple tunisien une conscience vive de sa force, de sa maturité, de sa rationalité aussi qui sait bien s’adapter à son lyrisme méditerranéen.

Economique Jawhara FM

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