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Chronique11/01/2014 à 18:46

Bourguiba face à ses juges par Boubaker Ben Fraj

Bourguiba face à ses juges par Boubaker Ben Fraj

Dans  sa livraison du 31 décembre dernier, le Journal officiel -JORT- a publié dans sa version intégrale et définitive, le texte de la loi organique qui venait d’être adoptée par l’assemblée constituante, portant  sur l’organisation de la justice transitionnelle et l’institution de l’instance «  vérité et dignité » qui sera chargée de la mettre en œuvre.

Commentant  sur un ton triomphaliste la promulgation de cette loi qu’il a qualifiée d’historique, Samir Dilou ministre des droits de l’homme et de la justice transitionnelle, du gouvernement aujourd’hui démissionnaire de Ali Laraiedh, déclare «  que cette loi, n’est pas un règlement de compte avec l’époque bourguibienne, ni avec Bourguiba lui-même ; et qu’elle n’est pas destinée à réécrire l’histoire »

En fait, la  jubilation  face à la promulgation de cette loi, peut facilement se comprendre, de la part d’un ministre, beau parleur peut-être, mais qui a  partout ailleurs  peu convaincu, face  aux grands dossiers auxquels il a été confronté tout au long de son exercice.

 Je ne voudrais pas revenir sur les conditions hâtives qui ont entouré l’adoption de cette loi par l’assemblée constituante ; tard dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 décembre, par 125 voix seulement sur les 217 constituants que compte cette assemblée, et en l’absence de tous les élus de l’opposition ; même si en elles-mêmes, ces conditions anormales ne manquent pas de  soulever de légitimes interrogations.

   Regardons-la uniquement sous l’angle du contenu et à ce sujet,  je me limiterai ici à   parler d’un seul aspect parmi plusieurs autres dans cette loi qui me semblent soulever de  sérieux problèmes :

   Cet aspect, c’est  le fait d’avoir considéré que la justice transitionnelle s’appliquerait à toutes les  infractions commises contre les droits de l’homme, Commises depuis le premier juillet 1955, c-à-d,  depuis  la date où le pays a recouvré son autonomie interne, avant même de reconquérir son indépendance finale, et d’instaurer sa première république.

Et sur ce point, on   est en droit de s’interroger sur les véritables motivations qui ont poussé  ceux qui ont pensé cette loi, et ceux qui  viennent aujourd’hui de la légiférer, à faire étaler si loin dans le temps -une soixantaine d’années- l’applicabilité de cette loi.

 Nulle-part dans le monde où ce genre de justice dite transitionnelle a eu lieu, on n’a creusé à ce que je sache aussi loin dans le temps! Pourquoi l’a-t-on fait chez nous?

 Au cours des trois premières décennies de son indépendance, la Tunisie sous Bourguiba  avait-elle à ce point,  bafoué les principes des droits de l’homme reconnus en son temps, pour qu’on  ressente aujourd’hui le besoin d’en faire le procès, dans le cadre d’une  instance d’exception,  dotée du pouvoir illimité, de départager entre les coupables, les bourreaux, les victimes et les innocents, d’une époque où les grilles de valeurs et les expériences  se rapportant aux respect et irrespect des droits de l’homme, étaient différentes de celles d’aujourd’hui ?

 

 Pour cette raison, j’estime que ce qu’avait fait Bourguiba pour son pays et pour l’émancipation politique, culturelle et sociale de ses compatriotes, et même les bavures et les erreurs qu’il a commises  dont  le traitement pas toujours tendre qu’il a réservé à ses ennemies et ses adversaires politiques; ne peuvent être de nos jours du ressort d’aucune  juridiction, quelle que soit la nature, et d’aucun juge, quelque soit la probité et la neutralité supposées.

 Pour Bourguiba, seule l’Histoire est désormais en mesure de dévoiler les vérités, d’en  faire le bilan de manière objective et sereine, et de juger avec la rigueur et le recul de la science, les actes, bons ou mauvais, justes ou injustes, de Bourguiba et de ses contemporains,  loin de toute velléité  de revanche  ou de volonté de règlement de compte, avec un géant aujourd’hui absent d’une arène politique occupée surtout par ses ennemis .

Pour Bourguiba et la période qu’il a marquée de son emprunte, seule une réécriture lucide et sereine de l’histoire,  est en mesure  d‘édifier les Tunisiens sur leur passé, de  sauvegarder leur mémoire collective, et de préserver leurs symboles d’une profanation qui a tout l’air d’être programmée.

Aucune juridiction  autre que l’Histoire ;  aucun juge ou groupe de juges, aussi neutres  et sans parti-pris soient-ils,   n’ont ni la capacité, ni la légitimité, d’ouvrir la boite de Pandore et d’exhumer aujourd’hui un si lourd héritage pour en  fabriquer un simulacre de procès.

 Boubaker ben fraj

Economique Jawhara FM

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