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CAR: 20 pays procurent des composants de bombes à Daech


Selon un rapport publié aujourd'hui et réalisé par l'organisme Conflict Armament Research (CAR) pour le compte de l'Union Européenne, une cinquantaine de sociétés de 20 pays différents fournissent à l'Etat Islamique (EI) les composants nécessaires pour fabriquer des bombes.
Au terme de 20 mois d'enquête, l'étude affirme que 51 sociétés turques, chinoises, brésiliennes, russes, américaines,indiennes, japonaises, suisses, autrichiennes ou néerlandaises ont fourni des câbles, des composants électroniques ou des produits chimiques dont les djihadistes de Daech se servent pour fabriquer des explosifs.
L'étude a révélé que l'EI produit des explosifs à "une échelle quasi-industrielle" et parvient assez facilement à se doter de ses besoins en évitant le plus possible d'utiliser des composants militaires ou sensibles et en se servant des composants à usage civil tels que les engrais chimiques, les téléphones mobiles ou bien encore les câbles et autres transistors électroniques, qui sont moins surveillés que les transferts d'armes.
Pour parvenir à déterminer les fournisseurs directs ou indirects de l'EI, les auteurs du rapport ont analysé l’origine des composants découverts dans des fabriques d’explosifs de l’Etat islamique ainsi que des bombes non explosées retrouvées sur place ou sur les champs de bataille.
Parmi les pays qui fournissent le plus de composants à l'EI figure la Turquie en tête des fournisseurs avec 13 sociétés, l'étude attribue cette prédominance à la proximité géographique.
L’Inde arrive en seconde position avec sept sociétésSelon James Bevan, directeur exécutif de CAR, inciter les fournisseurs à avoir des systèmes de comptabilités efficaces pour établir le lieu de destination des marchandises aurait un effet dissuasif.
Mais les réticences ou tout simplement l’absence de suivi reste un obstacle.
Selon lui, le gouvernement turc a refusé de coopérer avec l’enquête menée par CAR, de sorte que le groupe n’a pas pu déterminer l’efficacité de la législation turque sur le suivi des composants.
De même, les auteurs du rapport affirment avoir tenté de contacter les sociétés liées aux composants, mais ajoutent qu’elles ne répondaient pas ou n’étaient pas capables de dire où étaient passées les marchandises une fois vendues.



