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Chronique25/10/2017 à 12:31

Chronique : La Cité de la culture, un grand acquis quand même !

Chronique : La Cité de la culture, un grand acquis quand même !

Par Mansour M’henni 


   Après les commentaires à chaud ayant accompagné, le 20 octobre 2017, la réception, par le ministère des Affaires culturelles, de la première tranche et la plus importante (80 %) de la Cité de la Culture, en présence du président du Gouvernement, on pourrait en raisonner les différents aspects dans une sérénité qui donnerait à César ce qui est à César, dans la libre appréciation des choses. A ce propos, il serait utile de lever un malentendu ayant causé le débit de plusieurs figures de la culture et des médias, ceux qui, comme moi, n’ont pas été invités à cette opération de réception partielle que d’aucuns auraient prises pour une inauguration. Ce n’était donc pas le cas et, personnellement, bien que me considérant comme une figure non négligeable des secteurs du savoir, de la culture, des médias et de l’action civile, je ne crois pas avoir été lésé d’une quelconque manière parce qu’on ne m’avait pas invité à cette petite cérémonie accompagnant ce qui ne constituait qu’un acte de pointage et de transfert techniques et administratifs.

   D’un autre côté, il faut bien reconnaître à ceux qui avaient ressenti un quelconque dépit, le mérite de l’engagement culturel et la légitimité de revendication d’un statut d’appartenance à ce secteur dans lequel, souvent, certaines personnes se permettent de mettre et d’exclure qui ils veulent, d’autant qu’ils sont pour la plupart les moins habilités à le faire. A ces mécontents d’une petite circonstance, je dirais qu’il ne faut pas perdre confiance ni diminuer d’espoir dans l’institution culturelle pour la démocratisation de laquelle il conviendrait de ne jamais cesser d’œuvrer.

   Mais il y a une autre attitude qui me paraît par trop discutable du fait de certains aprioris idéologiques considérés comme non négociables. Or nulle idéologie ne pourrait à elle seule soutenir éternellement et incontestablement la marche et l’auto-structuration d’une société. Et c’est là que la culture intervient pour jouer son rôle de pilier central dans la consécration de l’être en liberté, sans porter préjudice à la liberté d’autrui. L’attitude que je me permets de critiquer ici est donc celle qui remet en question l’importance et la pertinence de la Cité de la culture, à partir de trois griefs avancés : D’abord, c’est un projet de Ben Ali. Ensuite, cette cité est trop coûteuse. Enfin, elle consacrerait le centralisme culturel.


   « C’est un projet de Ben Ali », nous dit-on ! Que je sache, des démarches sont entreprises pour confisquer, au profit de l’Etat, tous les biens de Ben Ali, même ses biens personnels. Que dire alors d’un projet national ? D’ailleurs, à l’enseigne de certaines gens, la plupart des projets en reprise de vie datent de l’époque de Ben Ali. C’est tant mieux donc que le gouvernement en place ait secoué l’esprit de réalisation pour ne pas laisser les biens publics se délabrer, s’appliquant plutôt à en faire des signes de fierté et des nerfs d’activité. Finie cette rengaine de la diabolisation du passé. Les hommes d’hier sont là où ils sont, qui encore en action et qui en dehors de la vie ou du pays, avec ce qu’ils ont fait de bon et de mauvais, et l’Histoire les jugera pour ceci et pour cela, comme a dit feu Habib Boularès peu de temps après janvier 2011.Et elle est trop coûteuse, cette cité ? C’est vrai que le chantier a connu des hauts et des bas, le ministère de l’Equipement et ses spécialistes en savent ou devinent les effets et les causes. Mais a-t-on vu un bel et somptueux édifice ne pas coûter son prix ? Quoi qu’on en dise, ces bâtisses sont des faits de civilisation et des signes d’attachement des sociétés à la notion de grandeur et au sens de la beauté. Voyez tous les pays du monde, à différents moments de leur histoire, ils ont sauvegardé un patrimoine de monuments qui reflètent la spécificité de leur développement.


   Un Etat gère tous les aspects de la vie et il met l’effort et les ressources qu’il faut pour chacun d’entre eux. C’est à cela que servent les lois de finances, qui répondent à des besoins et à des choix circonstanciés et qui, en bonne démocratie comme nous pensons en instaurer, informent ainsi des orientations politiques majoritaires, soumises en fin de mandat à une évaluation déterminante pour la suite du parcours des gouvernants sortants. Et pour rester dans le secteur de la culture, il faut bien comprendre qu’il y a pour tous les goûts, pour toutes les intelligences et pour toutes les catégories sociales. Pour toutes les régions aussi ! Et nous y sommes.

   Enfin, la cité de la culture est dite centralisatrice ! N’y a-t-il pas lieu de se demander à ce propos pourquoi on chercherait à amputer le soupçonné voleur avant qu’il ne dérobe quoi que ce soit ? Il y a pour cette cité une programmation sur la base d’objectifs préalablement établis. On nous a dit qu’ils le seront sur la base d’un va-et-vient et d’une interaction continus entre le centre et les régions et si cela se fait, ce sera chose très heureuse. Je crois savoir, par expérience, que les régions sont autant heureuses de pouvoir créer et de trouver les moyens d’agir sur les lieux, que d’avoir l’occasion de manifester leur créativité et leur activité dans les grands centres urbains, notamment dans la capitale.Il faut bien se mettre d’accord une fois pour toute sur les concepts utilisés : la politique régionale n’est pas une action de démantèlement et de parcellisation du pays ; elle est surtout la compétence de fédération des efforts, de convergence des intérêts et de partage des fruits. Tout cela dans l’unité inaliénable de la patrie. Le développement de la culture dans les régions n’est donc nullement contradictoire de l’édification d’un haut lieu de la culture nationale appelé à dynamiser les échanges culturels de toutes les régions, d’abord entre elles, ensuite entre leur ensemble et le reste du monde.

   Mobilisons-nous plutôt pour l’état d’esprit d’une citoyenneté culturelle dont la Cité de la culture serait l’emblème et le flambeau et dont l’action, individuelle ou collective, sera le sang nourrissant ses vaisseaux. Plutôt que de spéculer d’avance sur la priorité de certains à la propriété de cette cité, disons-nous tous que cette cité est la nôtre, celle de chacun de nous où qu’il soit, et agissons en conséquence. On aura ainsi, plus tard et même au fur et à mesure, le temps et l’opportunité de démêler le fil blanc du fil noir.       

Economique Jawhara FM

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