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Chronique17/05/2015 à 22:05

Chronique : La Tunisie a attrapé la crève par l’intenable déraison des grèves

Chronique : La Tunisie a attrapé la crève par l’intenable déraison des grèves

Mansour Mhenni

Il faut reconnaître que ce qui caractérise la Tunisie d’aujourd’hui, c’est les grèves répétitives et presque généralisées. A peine a-t-on le sentiment qu’un secteur lâche du lest qu’un autre au moins prend la relève.

Loin de nous de remettre en question le droit de grève, mais il faudrait faire preuve de beaucoup de naïveté pour admettre que nul fil de coordination, voire de direction, n’agit dans les coulisses de ces décisions de grève et de leur exécution.

Il est évident, sans hypocrisie aucune, qu’il y une intention tenace non seulement d’affaiblir l’actuel gouvernement, mais tout bonnement de le faire tomber. Et pour ce faire, il s’agit de pousser le citoyen jusqu’au plus haut point de son exaspération, quitte à mettre dans le même sac le gouvernement et ses détracteurs. Semer en lui les raisins de la colère quitte à en subir les frais : l’essentiel est de redynamiser la logique de la violence comme un devoir ou une nécessité.

C’est ce que certains « politiques », ainsi se considèrent-ils, parlent déjà d’une deuxième révolution, comme si la première avait eu lieu, et prévoient déjà des élections anticipées au printemps de 2016. Savent-ils, ces « messieurs de la politique », que la révolution authentique n’a pas la violence pour objectif et qu’elle ne s’en sert que comme un moyen d’ultime recours. En effet, la révolution authentique est d’abord une action culturelle visant à changer les mentalités et la façon d’être et de voir. Comme par exemple revaloriser le travail et restaurer le sens de la solidarité citoyenne. Or une telle action culturelle est forcément une action conversationnelle qui peut, au besoin, amener l’engagé politique à remettre en question son propre engagement et à réviser les vérités qu’ils croient inamovibles. C’est pourquoi ces « messieurs politiques » ici désignés ne sauraient s’accommoder d’une démarche aussi humaine, relativisant les perceptions et rationalisant les démarches.

Voyez les moments choisis pour déclencher certaines grèves, parfois sauvages, comme celle des chemins de fer. Un jeudi, pour une durée indéterminée, à la fois pour affecter les déplacements professionnels et les déplacements vacanciers. Les grèves presque roulantes dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement, collant au plus près possible aux  dates des examens. La longue semaine de grève-congé des juges, les grèves de la Santé, de l’Industrie, du Commerce, des Services, etc. Il était pourtant entendu que les conditions étaient difficiles et qu’un nouveau gouvernement n’amènerait pas très vite le printemps.

Pourquoi maquiller le débat, il devient évident que l’intention première est de reprendre la combat de « i’tissamErrahil », avec de nouvelles combinaisons en raison de l’inversion de certains rôles. Deux composantes, l’une politique et l’autre civile, sont toujours partie prenante dans ces types de scénario : d’un côté le Front populaire, désormais passant plus pour un mouvement d’opposition permanente que de proposition de gouvernance, de l’autre l’UGTT qui, le pluralisme syndical demeurant encore embryonnaire, reste la force clé de toute pression des organisations professionnelles sur le cours des choses.

Il va sans dire que l’UGTT est indépendante des partis politiques, mais ses syndiqués ne l’étant pas, il faut bien comprendre que cette union ne peut agir qu’au gré du rapport des forces en son sein, se trouvant, bon gré mal gré, acculée tacitement à un alignement partisan. C’est alors le tour de sa diabolisation par certains, de sa glorification par d’autres, mais toujours au détriment de sa neutralité affichée et souhaitable.

Ce qui vient d’être dit ne décharge en rien le gouvernement de sa part de responsabilité dans la mise en marche d’une stratégie efficace pouvant parer à la désagrégation que connaît la société tunisienne depuis trois ans au moins.  A part tous les griefs qu’on pourrait trouver à la manière dont ce gouvernement a été constitué, et au manque de coordination sincère et constructive aussi bien entre les partenaires qui la font qu’entre les autres composantes actives de la société tunisienne, on pourrait souligner le rendement très inégal de certains ministres et secrétaires d’Etat et l’on pourrait reprocher à certains d’entre eux de faire plus de la parlote et de la gesticulation spectaculaire que de l’initiation de débuts de solutions crédibles pouvant rassurer les citoyens et leurs représentants. Le gouvernement comme une planque, ce n’est plus d’actualité.

Il est urgent alors de remettre les pendules à l’heure, de se fixer sur le travail et sur la rentabilité, au-delà de tous les calculs de toutes natures, surtout ceux de la politique politicienne. Faute d’un tel réveil de conscience, l’avenir du pays est en péril et personne ne sera à l’abri de ses dures épreuves.

 

Economique Jawhara FM

jmc
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