facebbok

Youtube

Rss

Web Radios

Français|

Accueil >Actualité >Chronique

Chronique12/07/2015 à 14:26

Chronique : Les associations ont bon dos en attendant le ministère de Kamel Jendoubi

Chronique : Les associations ont bon dos en attendant le ministère de Kamel Jendoubi

Par Mansour M’henni


Vendredi 10 juillet 2015, de bon matin, nous mettions en ligne, ici même, une chronique rédigée la veille et posant le problème des associations et celui du déséquilibre flagrant entre la façon de traiter avec les unes et les autres. Nous insistions surtout sur une souplesse exagérée, qui sonne comme du laxisme ou de la complicité, avec des associations à objets suspects sous couverture sociale, et sur une rigueur contraignante, qui résonne comme une tentative d’étouffement, avec des associations à objets culturels, artistiques et scientifiques.

 Cela se comprenait avec la troïka tellement l’intention du pouvoir en place, pourtant (ou parce que) provisoire, était évidente ; mais avec le nouveau gouvernement et après la promesse électorale du président de la République, finalement élu, la perduration de cet état des choses ne pourrait passer inaperçue, surtout qu’un ministère a été institué à cet objet, le ministère chargé des Instances constitutionnelles et de la Société civile, avec à sa tête un homme des associations et de la société civile, un homme sur mesure,  en l’occurrence Kamel Jendoubi, qu’on a rarement vu ou entendu, depuis, se déployer sur ce sujet d’une plus grande gravité qu’il ne paraisse.

Déjà dans un entretien accordé à l’Humanité.fr, en date du 13-2-2015, Kamel Jendoubi définissait sa mission dans ces termes : « Je serai le vis-à-vis gouvernemental des institutions en matière des droits de l’homme, des médias audiovisuels, du développement durable, de la lutte contre la corruption, des élections et aussi dans les collectivités locales et pour les Tunisiens à l’étranger. Quant à la société civile (syndicats, femmes, jeunes, avocats…) qui a joué un rôle historique depuis la lutte pour l’indépendance, ma mission est de la renforcer.  Je serai pour cela une force de proposition en tenant compte aussi de la nouvelle société civile qui a émergé dans la résistance contre la dictature et depuis la révolution. »

Un rôle bien trop transversal pour répondre à des problèmes précis du tissu associatif qui n’est d’ailleurs pas évoqué explicitement en tant que tel.

Puis, dans un bref entretien accordé à La Voix du Nord (20-3-2015), suite à l’attaque terroriste du Bardo, il répond à la question sécuritaire comme un responsable du ministère de l’Intérieur : « Mais l’heure n’est pas à la polémique. Ce n’est pas le moment d’épingler des faiblesses que nous reconnaissons, d’ailleurs. Mais nous avons remis la machine en marche. Le renseignement, la coopération avec les pays voisins s’améliorent de manière spectaculaire. Nous recensons près de quatre cents arrestations terroristes depuis la mise en place de ce gouvernement, en début d’année. Je n’exclus d’ailleurs pas que cette attaque soit une réponse à notre action antiterroriste. »

Ensuite Kamel Jendoubisera désigné, le 15 mai, par le chef du gouvernement pour entamer un dialogue avec les représentants de la société civile dans la région du bassin minier en vue de trouver un début de solution à la crise du secteur et aux problèmes sociaux y attenants, et la démarche s’avère non concluante. Il semblerait que l’objet de la mission fût plutôt de « contacter les différentes parties dans le gouvernorat de Gafsa, assurer le suivi des décisions relatives à l’emploi dans la région, évaluer la gestion de la CPG (la Compagnie Pétrolière de Gafsa), examiner les précédents engagements de recrutement et élaborer un programme relatif aux besoins de la CPG en ressources humaines et la dynamisation des sociétés de l’environnement ». L’une des raisons de l’échec de la mission serait-elle dans la crédibilité de l’instance qui en avait la charge, car c’est plutôt un conseil ministériel restreint qui devait l’examiner en conversant avec les structures représentatives. D’ailleurs, de l’avis de certains politiciens de la région, K. Jendouba n’avait pas les prérogatives nécessaires pour prendre des décisions et les solutions qu’il apportait aux habitants de la région leur parurent un simple réchauffement des solutions de Ben Ali.

Finalement, il y eut le drame de Sousse et cette fois encore K. Jendoubi se retrouve à la tête d’une commission de crise qui le ramène de fait, comme pressenti depuis l’attaque du Bardo, à un statut non avoué de porte-parole du (président du) gouvernement en matière de sécurité et gestion des crises. Ce qui nous ramène au jour même où nous avions publié notre première chronique, en l’occurrence vendredi 10 juillet 2015 quand, lors d’une conférence de presse succédant à la réunion de la cellule de communication, le ministre « des Associations » nous indique que depuis l’attentat de Sousse, pas moins de 734 descentes et l’arrestation de 127 personnes soupçonnées de terrorisme, ont eu lieu, ainsi que la fermeture de 41 mosquées échappant à l’autorité de l’Etat.

Il faut le reconnaître, Kamel Jendoubi est bel et bien embourbé dans un ministère dont l’objet et les moyens semblent très peu définis, comme si le portefeuille avait été créé sur mesure dans l’esprit d’une récompense pour services rendus et d’une reconnaissance de mérite, sans une visibilité claire des problèmes et de l’importance du secteur. Pourtant, c’est bien le cas : en matière d’interaction avec la société civile et le tissu associatif, Kamel Jendoubi a les moyens intellectuels et humains ainsi que l’expérience nécessaire pour mettre en place une équipe et une stratégie à même d’apporter un grand plus à la dynamique de développement démocratique dans le pays. L’idée de ce ministère aussi est bonne et peut s’avérer concluante dans l’état actuel de notre transition démocratique. Il suffirait sans doute de lui donner les moyens de fonctionner comme un vrai ministère pour y voir paraître des initiatives heureuses et des actions tangibles, dans le champ précis de son objet explicitement reconnu, mais en inter-échange avec les secteurs de croisement dans la cohérence globale de la politique gouvernementale.

C’est dire, à la fin, que Godot qui était venu ce dernier vendredi n’était pas le Godot attendu. Mais l’esprit associatif a bon dos… en attendant Godot…

 

Economique Jawhara FM

jmc
Voir tous les PODCASTS

PODCASTS

Economica du jeudi 15 Février 2021

Economica

Economica du jeudi 15 Février 2021

L'artisanat tunisien : La plupart des sociétés se trouvent dans une situation critique, 40% ont déjà déposé la clé sous la porte

Business News du lundi 15 Février 2021

Business News

Business News du lundi 15 Février 2021

Les préparatifs du ministère du Commerce pour le mois de Ramadan

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Business News

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Le taux de change du jour

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Journal Info

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Protestations nocturnes : 50 éléments arrêtés dont un enfant

  Economica du lundi 18 Janvier 2021

Economica

Economica du lundi 18 Janvier 2021

Les répercussions du Confinement total et ciblé sur l'économie tunisienne

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Economica

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Appréciation du Dinar tunisien par rapport au dollar

voir tous les sondages

sondage

Pensez-vous que la situation épidémiologique va s'améliorer ?

46%
107 votes
22%
50 votes
32%
74 votes
Nombre total de votes : 231 Retour Voter Voir le résultat
horoscope.jpg