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Chronique05/09/2016 à 08:34

Chronique : Les mots de trop de Habib Essid

Chronique : Les mots de trop de Habib Essid

Par Mansour M’henni

Je crois qu’on ne peut avoir sur les gens, les politiques surtout, que des avis provisoires et des jugements de circonstance. C’est ce qui se confirme encore pour moi à l’effet qu’a fait la dernière allocution de Habib Essid pour la passation de la responsabilité de présidence du gouvernement à son successeur Youssef Chahed.

Je le dis avec d’autant plus de conviction que j’ai été de ceux ayant défendu jusqu’au bout la démarche, on ne peut plus respectueuse de l’Etat de droit et de l’esprit constitutionnaliste, de Habib Essid pour sa sortie du gouvernement du fait de l’initiative présidentielle d’un gouvernement d’union nationale.

Je trouve en effet que l’image retenue, jusqu’à la séance du vote de confiance devant l’ARP, d’un Habib Essid légaliste et respectueux des institutions a été altérée par cette phrase, peut-être un peu trop laconique pour certains, du président sortant du gouvernement qui, s’adressant officiellement à Youssef Chahed, fausse le pas à la communication de règle pour insérer une sorte de boutade interpelant Rached Ghannouchi, en face de lui, pour lui dire : « C’est une initiative présidentielle qui a été cette fois à l’origine du  changement du chef du gouvernement,  la prochaine fois, il nous faudra une fatwa, sidna Echeich ».

D’aucuns ont trouvé dans cette phrase l’expression d’une pensée prémonitoire, voire d’une fuite délibérée d’information concernant une machinerie internationale qui serait en train d’ourdir un ultime complot pseudo-constitutionnel en faveur du monopole du pouvoir par l’islamisme politique. D’abord on verrait mal une telle machination s’attaquer à Habib Essid qui serait pour elle l’insurmontable obstacle – et qui plus est, au vu et au su de ce nouvel ennemi lui-même ! Et puis, s’il en était ainsi, cela aggraverait la situation de Habib Essid qui aurait été en connivence, observant le silence sur cette donnée grave jusqu’au jour où, blessé dans son amour propre, il laisse échapper, comme un acte manqué, une information qu’il aurait dû scander haut et fort en pleine assemblée parlementaire, quand tout le monde le pressait de dire « la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ».

A mon humble avis, cette phrase du président de gouvernement sortant est incontestablement dictée par un profond dépit qui peut être analysé du point de vue de la psychologie des gouvernants et qui corrige, au désavantage du concerné malheureusement, l’idée qui a failli rester d’un homme d’Etat serein, inaltérable, digne et peu intéressé. Cet homme est finalement « homme et rien d’humain ne lui est étranger » et l’on ne serait pas étonné, au vu d’une animosité qu’il semble avoir déclenchée, de voir surgir à son propos certaines accusations et autres remises en question de certaines des qualités qu’on n’hésitait pas à lui reconnaître publiquement. Il en va ainsi de la politique où le silence est tacitement supposé un contrat de confiance et où la parole hasardeuse et incontrôlée est une forme de suicide, politique au moins.

Le dépit sous-jacent à une telle phrase a sans doute l’avantage de montrer que Habib Essid n’a pas été vraiment indépendant dans l’exercice de son pouvoir, comme on a voulu nous le faire croire. Des promesses non tenue de R. Ghannouchi lui auraient-elles fait perdre le contrôle de ses moyens ? Ce serait malheureusement cette faiblesse-là qui discréditerait l’ancien chef du gouvernement en lui montrant combien l’intérêt de la relation entre deux hommes avait primé sur la relation d’un responsable politique avec son peuple !

En définitive, Habib Essid a sans doute crée le buzz, pour le bonheur de certains médias et pour un court moment, le temps d’une transition déjà faite ; mais il aura laissé dans cette maladresse l’essentiel d’une image imposante d’un nouveau responsable en démocratie tunisienne. Son allocution avait tourné au conseil de Youssef Chahed, mais la vraie leçon que retiendrait ce dernier serait la juste lecture de la maladresse de son prédécesseur. 





NDLR : Cet article d'opinion libre est publié sous la responsabilité de son auteur et n'engage aucunement la rédaction de Jawhara FM. 

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