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Chronique24/12/2015 à 15:41

Chronique : Quelle coalition et quelle opposition pour demain ?

Chronique : Quelle coalition et quelle opposition pour demain ?

Par Mansour M’henni

D’aucuns se posent, avec de plus en plus d’insistance, la question de savoir « qui, maintenant, va jouer le rôle de l’opposition ». On voit alors défiler des noms et des portraits combinés ayant pour chef de file l’éternel incontournable, Hamma Hammami ; dans ses parages ou dans son sillage, le fameux Moncef Marzouki et son quasi-homonyme Mohsen Marzouk qui risque de devenir son synonyme ; et pour enrichir la liste, l’ancien chef de gouvernement Mehdi Jomaa. De temps en temps, l’ombre d’autres comparses s’infiltre dans le champ de la photo de famille sans en affecter substantiellement le cadre ni la luminosité.

Il semble admis que le Front populaire, malgré sa cohésion apparente, reste un groupement fragile susceptible de connaître des divergences et même des dissensions, à l’image de toutes les coalitions de circonstance. Sans doute ce qui vient de s’y passer à propos du Kotb de Riadh Ben Fadhel est-il un signe prémonitoire. N’empêche que le front commun d’une frange des nationalistes arabes et des marxistes orthodoxes a donné la preuve de sa résistance aux tempêtes tant qu’il y a un adversaire commun à combattre. C’est pour cela que des commentateurs persistent à croire que le FP, au moins dans un pays comme le nôtre, restera fondamentalement une sensibilité politique d’opposition, quelque peu dans la juste logique d’un jeu de rôles.
Quant à Moncef Marzouki, tout porte à croire que son nouveau Harak ne sera qu’un néo-CPR sur les décombres de l’ancien, sans vraie philosophie ni programme politique. Tout juste une opération de semblant bras-de-fer pour une opération de séduction annoncée. Ce groupe, ou plus exactement son chef de file, a tellement pris l’habitude de la proximité et du soutien d’Ennahdha qu’il se sent peut-être perdu sans le frère islamiste, le parrain d’hier qu’on voudrait continuer d’accompagner même dans une coalition avec Nidaa Tounès, qu’importe s’il s’agit d’un clan ou de l’autre du Nidaa. D’ailleurs tous les anciens complices ou compères de Marzouki soutiennent formellement, par principe, sa démarche sans accepter de s’y engager. Ils le connaissent trop pour faire autrement.
De son côté, on verrait mal Mohsen Marzouk jouer le rôle d’opposant franc au pouvoir actuel, lui qui en a été l’un des principaux artisans. Au moins du point de vue éthique ou de cohérence politique, même si la politique politicienne, quand elle se laisse trop affecter par des considérations excessivement personnelles, perd tout repère éthique et toute cohérence programmatique. D’ailleurs Mohsen Marzouk sait, au plus profond de ses convictions, contre un narcissisme difficile à contenir, qu’il ne lui sera pas facile de réussir un grand éclat en dehors de Nidaa Tounès. C’est d’ailleurs pour cela que ses derniers propos laissent voir un changement de stratégie en remplaçant l’idée d’un nouveau parti par celle d’une réappropriation du parti d’origine. Cela laisse évidemment la porte ouverte à des compromis de dernière minute. Mais on n’en est pas encore à ce point de la résolution du conflit.
Reste le cas de Mehdi Jomaa. Ce dernier est si bien conseillé, et même encadré par ses « parrains » qu’il ne se hasardera pas aventureusement dans un statut d’opposant qui ne lui rapportera rien de bon politiquement dans les circonstances actuelles. Il continuera de faire œuvre de modérateur intellectuel dans son think thank, évitant d’insulter l’avenir, le cultivant au contraire en terre peu minée.
Notons, au passage, qu’on n’évoque plus la possibilité d’un rôle de cet ordre à assumer par l’une ou l’autre des configurations destouriennes. Après plusieurs tendances, toutes divergentes sous prétexte de fédération de l’ensemble, après des flirts, par trop fragiles et ambigus, tantôt franchement avec Nidaa Tounès, tantôt en catimini avec Ennahdha, avec même, pour un temps, un projet de parti conduit par Mehdi Jomaa, il paraît difficile de voir cette famille (dont la configuration serait à redéfinir) construire de sitôt un rôle manifestement agissant, ni dans la coalition au pouvoir ni dans l’opposition. A moins d’un réveil de conscience radical et dépersonnalisé !
Force est cependant de s’attarder un tant soit peu sur la coalition gouvernementale actuelle puisque c’est par rapport à elle et contre elle que s’organiserait l’opposition. A ce propos, il n’échappe à personne qu’Ennahdha est dans l’expectative, gérant la conjoncture avec une maîtrise sereine de la situation et une adaptation rationalisée de l’évolution des événements. Il y a là une grande leçon à apprendre pour les nouveaux chasseurs en brousse politique.
Il est clair aussi qu’Afek Tounès est désormais le maillon faible de la coalition. On essaiera d’éviter son départ mais à coup de concessions certaines, qui peuvent ne pas convenir à l’ambition et à l’état d’esprit de son président très contesté dans le gouvernement. Yassine Brahim s’accommodera-t-il de cette évolution des choses, de ce creux de la vague ? Il choisira peut-être de se repositionner dans l’opposition ?! L’avenir proche le dira.
Nidaa Tounès est dans la situation la plus délicate, ce qui le pousse à trouver des compromis de circonstance. Il tiendra d’abord à son principal compagnon d’aujourd’hui, sans égard pour les divergences passées qui ne semblent persister que dans les propos de Moncef Marzouki, et pour cause ! Mais il cherchera à renforcer ses rangs, non par quelques indépendants peu portés à l’intégrer sans compensation conséquente ni par des pseudo-partis sans vraie représentativité. Peut-être cela poussera-t-il à dépasser le fossé qui se creuserait avec Afek Tounès ; mais cela redonne surtout de la valeur et du poids à l’Union Patriotique Libre (UPL), le parti de Slim Riahi que le Nidaa semble vouloir entraîner vers une fusion possible des deux partis.
Slim Riahi n’est plus, semble-t-il, le jeune parvenu qui se faisait un profil politique en achetant les médias et en monnayant les sports. Il a de fait réussi, par les moyens en cours dans les premières années de l’après 2011, à édifier un parti et une dynamique politique marquée par sa propre jeunesse comme une ouverture sur l’avenir, surtout par la prédisposition à apprendre, sur le terrain, les tours et les détours de la politique, et à rationaliser une démarche qui aurait paru, à certains, frivole et improvisée à ses débuts.
Nous croyons savoir que Slim Riahi est en évaluation et en révision de son parcours politique personnel et de celui de son parti pour une vraie vision politique adaptée à la réalité tunisienne, inscrite dans son histoire, portant pour elle un vrai projet d’avenir. Pour cela, il serait prêt à tirer profit des apports de toutes les compétences qui voudraient bien l’aider à le faire, en dehors de tout mercantilisme de premier degré. C’est sans doute pour cela que Slim Riahi n’ira pas précipitamment dans le sens d’une fusion avec le Nidaa ni avec quiconque d’autre. Il consolidera son territoire et sa zone d’influence et agira en interaction avec ceux à même de partager avec lui ses orientations politiques et les objectifs que son parti repensé, restructuré et réanimé aura fixés.
Au vu de toutes ces données, si pour l’essentiel la coalition au pouvoir semble difficile à rompre, une vraie opposition dans le sens d’un équilibre des forces est encore peu probable. Tout au plus aura-t-elle un chef de file distingué, le Front Populaire, capable d’associer à certaines de ses positions de petits groupuscules, pouvant juste rallonger une liste, mais difficilement renforcer son effet. 

Economique Jawhara FM

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