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Chronique28/12/2017 à 12:17

Crise de la lecture et stratégie d’avenir

Crise de la lecture et stratégie d’avenir

Par Mansour M’henni 

Il m’a été donné de participer dernièrement à la 20° édition du Colloque national sur la lecture en milieu rural, qui s’est tenu du 26 au 28 décembre 2017 à Monastir.

Cinq communications techniques et scientifiques ont meublé la séance d’ouverture, le premier jour ; le reste des travaux consistant en des séminaires entre professionnels du métier et en visites sur les lieux pour rencontrer des élèves et initier des bibliothèques locales par le moyen des « Bibliothèques itinérantes ».

Le débat très animé de la première séance et les idées développées par les conférenciers n’ont pas manqué de susciter certaines interrogations dont je voudrais essayer de partager quelques unes.

D’abord, je ne saurais ne pas m’inquiéter de la notion même de « milieu rural » dont les racines ne seraient pas sans lien avec un état de l’évolution de la société caractérisé par des phénomènes de « l’exode rural ». Ce dernier, on le sait, est pour une bonne part dans le déséquilibre du développement entre les régions et serait également le moteur essentiel de l’émigration sous toutes ses formes. Revenir donc sur la notion même de « milieu rural », juste en termes d’interrogation, pourrait éclairer d’un regard critique sur notre politique de développement en général, et de développement culturel en particulier, y compris celui de la lecture.

On le sait, les bibliothèques itinérantes sont nées d’initiatives ingénieuses au début des années soixante du siècle dernier, à la création même d’un portefeuille gouvernemental consacré à la culture (Un secrétariat d’Etat). Les données infrastructurelles et un certain pari sur le développement culturel à l’aube de l’indépendance, allant de pair avec le pari sur l’éducation, ont favorisé l’initiation d’une dynamique itinérante de l’action culturelle et des « bus culturels » ont été utilisés pour projeter des films dans les places publiques ou déplacer des troupes de théâtre, en même temps qu’ils fournissaient des livres à des bibliothèques de circonstance dont la plupart naissaient à la faveur d’actions associatives. Mais aujourd’hui que le gouvernement a décidé et concrétisé l’étendue du statut des communautés locales (les municipalités) à tout le territoire, ne faudrait-il pas repenser la stratégie de notre politique rurale en la matière et revoir ses moyens ?

Ensuite, du point de vue particulier de la promotion de la lecture en milieu rural, dans l’esprit même du titre donné au 20° colloque national sur la question, « Pour une stratégie d’avenir », n’y a-t-il pas une certaine urgence pour une évaluation radicale de la stratégie adoptée et de la politique entreprise ? Les gens du métier se plaignent de reformuler tous les ans les mêmes observations et les mêmes propositions, sans bénéficier d’une vraie écoute et d’une interaction sincère auprès de l’autorité de tutelle. Qu’une vraie conversation s’ouvre alors à ce propos mais en termes d’évaluation objective et réaliste des effets et des causes des données constatées et des objectifs révisés. L’année nationale du livre, décidée par le ministère de tutelle, serait venue bien à propos si on en rationalisait les moments forts de l’échange et de la prospection.

Sur un autre plan, il y a sans doute moyen, notamment en coordination avec le ministère de l’éducation, de trouver le bon rythme de familiarisation efficiente des zones dites rurales avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication de façon à rompre l’isolement où elles se voient et à ne pas en faire un sous-produit du développement, mais un autre agent du développement, considéré en toute équité dans la distribution des droits et des devoirs, des obligations et des faveurs, des moyens et des résultats.

Cela dit, la question de la lecture est loin de se résumer, aujourd’hui, à des conditions géographiques ; elle ne touche d’ailleurs pas le milieu rural de façon spécifique ; elle est un fait de société dépendant à la fois de l’éducation, à tous ses niveaux, des rapports sociaux et culturels, et d’une façon d’être au monde étroitement liée au modèle civilisationnel où la personne se meut.

Autant dire donc que la conscience lectoriale est d’abord une conscience culturelle. C’est certainement un autre débat qu’il ne conviendrait pas d’occulter, surtout dans des conversations sur les stratégies culturelles.  

Economique Jawhara FM

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