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Chronique22/12/2015 à 09:33

De la commémoration et de l’esprit de révolution

De la commémoration et de l’esprit de révolution

Par Mansour M’henni

C’est toujours une bonne chose de commémorer les dates symboliques, pourvu que l’objectif en soit les enseignements à tirer et non les manipulations à essayer. Cinq ans après l’incident déclencheur du grand séisme, une gifle fictive et une immolation qui couvait peut-être, les Tunisiens sont partagés quant à cet événement ayant conduit au changement du pouvoir et à l’instauration d’une Deuxième République.

Pour les uns, c’est une vraie révolution populaire même si un fait divers est à son déclenchement et même si les résultats n’en sont pas encore très probants. A leur appui, avec une confusion fortuite ou voulue entre guerre et révolution, l’argument que plusieurs guerres sont parties d’un fait divers. Mais aussi, d’évidence, qu’une révolution est véritablement un processus mis en fonctionnement et ne pouvant connaître son accomplissement que dans la durée.

Pour les autres, c’est la logique du complot extérieur, savamment ourdi par tous les moyens, y compris les nouvelles technologies de la communication et l’exploitation bien ficelée du mécontentement populaire pour sa fonctionnalisation de façon efficace, surtout pendant le dernier quart d’heure de l’opération.

Toutefois, il ne s’agit pas tellement, à l’occasion d’une commémoration, de tirer la couverture dans un sens ou dans l’autre comme cela semble avoir été le cas dans la plupart des émissions médiatiques, ni même de rendre justice à Fadia El Fani contre Mohamed Bouazizi, ou à ce dernier contre sa famille, ni à celle-ci contre les gens de sa région. A vouloir trop rapidement écrire l’Histoire, on ne fait que la déformer au profit des erreurs passées. Le propre serait de se réinstaller dans le présent qui regarde le passé pour éclairer l’avenir. Or, aujourd’hui, le présent est marqué par une guerre à plusieurs fronts, tous en interaction.

Tous les citoyens, ou presque, semblent croire fermement que la grande urgence est la lutte antiterroriste, mais certains commentaires largement médiatisés ne servent-ils pas le terrorisme, quand ils ne sont pas, d’un certain point de vue, eux-mêmes des actes terroristes ?

En plus, la plupart des Tunisiens se plaignent de la corruption et sont conscients de sa gravité, n’hésitant pas à la mettre en rapport étroit et en implication réciproque avec le terrorisme ; mais qui se demande, au fond de lui-même, s’il n’est pas lui-même dans une quelconque forme de corruption, même à petite échelle, rien qu’à filer discrètement une pièce ou un billet à un agent de service pour obtenir les faveurs d’une priorité ? L’Etat lui-même ne devrait-il pas revoir son fonctionnement, comme signalé dernièrement pas un député du peuple, pour se demander si, à la manière dont certains produits sont taxés à la vente, cela ne favorise pas le marché parallèle et donc à la fois la corruption et le terrorisme ?

Comment conduire alors la bataille socio-économique avec cela et essayer d’encourager les investissements et de créer les emplois ? Comment surtout stimuler la libre initiative quand la petite sécurité, l’essentielle, celle à petite échelle, jusqu’au plan psychologique, n’est pas une donnée première de l’adhésion à la vie et à la citoyenneté ?

La révolution est une vraie culture et une éducation commune où chacun contribue au changement de l’état d’esprit d’autrui. On se dit alors dans une société de conversation, mais pour cela, il faudrait que nos écoles, tous niveaux confondus, et d’abord la famille soient des espaces de conversations où toute vérité doit être relativisée et où la participation doit être vraiment démocratique.

Dans cette perspective, les médias ont un rôle majeur, du fait même qu’ils se reconnaissent comme des « faiseurs d’opinions », à condition qu’ils ajoutent à cette expression la qualité de liberté. Oui ! Les médias ont la noble tâche d’être des « faiseurs d’opinions libres » et cette mission n’est possible que quand ils cesseront de donner des leçons et de brandir des discours enflammés comme s’ils étaient en meeting politique ? Franchement, à part deux ou trois animateurs, donnez-moi ceux qui donnent des signes de guérison de cette manie fâcheuse !

C’est cela qu’on appelle une vraie révolution et qui ne peut s’accomplir que dans la durée, pourvu qu’on prenne conscience de devoir s’y engager. Les commémorations reprendraient alors leur vraie fonction de la juste interrogation des choses et de la meilleure façon d’en converser, et non de haranguer les gens à son propos.

Economique Jawhara FM

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