Elections françaises, des possibles imprévus !
Pr. Khalifa Chater
Les élections françaises proposaient volontiers un binôme présidentiel : Valéry Giscard d'Estaing /François Mitterrand, en 1974, François Mitterrand/ Valéry Giscard d'Estaing, en 1981, Jacques Chirac./ Lionel Jospin, en 1995, Jacques Chirac/ Jean-Marie Le Pen, en 2002, Nicolas Sarkozy/Ségolène Royal, en 2007, François Hollande/ Nicolas Sarkozy, en 2012.
Les électeurs étaient alors invités à faire le choix, entre deux personnalités politiques, confirmées au sein de leurs partis. L'institution des primaires socialistes, depuis 2006, puis des primaires de la droite et du centre, depuis 2016, allaient changer la donne, mettre à l'ordre du jour, des compétitions au sein de chaque camp, avant le nécessaire appel au rassemblement, lors des élections finales. Lors des primaires de la droite, le 20 novembre, François Fillon a crée la surprise en dominant largement le premier tour, devançant Alain Juppé, démentant les sondages, qui l'ont érigé en favori. Soutenu par Nicolas Sarkozy, écarté par les urnes, François Fillon a de fortes chances d'être élu, en 2017. Affecté par ses divisions, le parti socialiste semble hors de la course. Les sondages se sont d'ailleurs empressés d'évoquer une finale électorale, entre les candidats du parti républicain et de l'extrême droite. Mais les imprévisions à l'ordre du jour, lors des élections américaines et des primaires de la droite et du centre, font valoir une possible remontée de la gauche et pourquoi pas François Hollande, vu "l'émaillage" du parti socialiste, c'est-à-dire, l'efficace encadrement populaire, qu'il assure.
Ne risquerent-ils pas d'avoir une finale électorale opposant François Fillon et Marie Le Pen, ou plutôt Emmanuel Macron, ancien ministre de l'économie, se présentant hors parti et François Fillon ou Marie Le Pen. L'impopularité des Establishments politiques pourraient favoriser, un choix hors système, à l'instar de l'élection de Donald Trump, aux USA en octobre 2016. Des observateurs font valoir les chances d'Emmanuel Macron, "bel jeune homme", rappelant la victoire de John Fitzgerald Kennedy, en 1961. Mais cela dépendrait, selon un analyste, des ses rapports avec les forces d'influence, la franc-maçonnerie, les banques et les grandes entreprises industrielles. Expert financier, il pourrait faire valoir cet atout, alors que les candidats des grands partis, ne semblaient pas répondre aux attentes sociales, dépendant évidemment d'un retour de la croissance. La montée de l'extrême-droite, pourrait difficilement être exclue. Elle exploite la question du développement des migrations, suite à la stratégie du chao, en Syrie, en Libye et en Irak. Prenons la juste mesure des possibles imprévus, un risque d'ouverture de "la boite de Pandore", selon des observateurs. Elle pourrait n dans ce cas extreme, bouleverser les relations euro-méditerranéennes, par l'établissement des frontières "isolationnistes", option que l'extrême-droite évoque volontiers.
