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Chronique09/05/2015 à 22:21

Faut-il limiter les naissances des partis pour éviter la misère politique ?

Faut-il limiter les naissances des partis pour éviter la misère politique ?

Par Mansour Mhenni

Commençons par souligner un paradoxe évident dans le titre que je donne à cette chronique ; en effet, peut-on, en démocratie, limiter la fondation de partis politiques aussi excessive que paraisse une telle opération ? Cependant, n’est-on pas en droit de penser qu’une inflation de partis ne fait que noyer le poisson et réduire la démocratie à une simple formalité plutôt que d’en faire une culture et un état d’esprit ?

On s’en souvient, à l’issue du changement qu’ont connu, en 2011, l’Etat, la société et le citoyen tunisiens, la prolifération des partis a été perçue comme une bouffée d’air de liberté et comme le recouvrement d’une bonne santé politique. On a alors atteint les 200 partis, avec les heurts et bonheurs de la loi du nombre. Mais on s’en est accommodé plutôt de bon cœur, avec l’espoir de voir ce nombre se comprimer au juste nécessaire pour une démocratie fonctionnelle à impact concrètement constructif pour le cheminement de notre pays vers l’objectif recherché, celui d’une société démocratique.

Or voilà que l’évolution de la situation semble se détourner de cet objectif par l’incurable logique de personnalisation de la politique, au lieu de faire de la politique un vivre collectif pour le bonheur partagé dans un être-ensemble respectueux des différences et des exigences. C’est que la logique de l’intérêt personnel préside toujours au comportement des personnes et des groupes. Le plus grave, c’est que cela a, par moments, affecté les structures de la société civile par la manie des listes indépendantes aux élections, si bien que celles-ci finissent plutôt comme un marché parallèle dont la principale victime est le budget de l’Etat. Quant au contrôle de ces opérations et à la démarche de recouvrement de cet argent dilapidé, on peut citer notre célèbre dicton : « Attends, poule, que le blé te vienne de Béja ! ».

Il faut dire que ces aberrations ont été payantes pour certains : il suffirait de se rappeler par exemple que la Tunisie a été présidée, trois ans durant, par le président d’un parti qui est en situation irrégulière avec les finances électorales de l’Etat. On évoquerait aussi ces partis qui, profitant des conjonctures régionales, sont constitués pour une opportunité presque unique, celle d’une visibilité gouvernementale de son président fondateur. D’autres exemples à caractéristiques diverses peuvent être énumérés, mais là n’est peut-être pas l’essentiel de la question, si l’on est capable d’en tirer les enseignements qui se doivent.

L’interrogation ici conduite prendrait de l’importance si on l’articulait à une dynamique qui s’esquisse de nouveau autour de la constitution de nouveaux partis. Trois au moins sont à l’ordre du jour.

Il y a quelques semaines, Ahmed Saïdi, un ancien député de Sousse démissionnaire d’El-Moubadar, SadokKorbi, un ancien ministre de Ben Ali ayant tâté le terrain de toutes les mouvances destouriennes sur le terrain, ainsi que Lotfi Chouba, un ancien gouverneur de la même période et un fidèle de ce dernier, se sont retrouvés à Hammamet avec l’intention de fonder un nouveau parti, déçus, semble-t-il, de l’éclatement spectaculaire de la famille destourienne. Reste à savoir si, de ce point de vue justement, un parti de plus ne serait pas un parti de trop et si la solution ne résidait pas ailleurs. Pour l’heure, rien de nouveau sur cette initiative.

Le second cas est celui de MondherZénaïdi dont nous avions dit, à sa rentrée au pays un peu avant les élections, un retour ayant été différemment perçu par les observateurs et les commentateurs politiques, qu’il avait à se demander d’abord ce qu’un ancien de la machine du pouvoir du Ben Ali (qui n’avait pas que des défauts, il faut bien en convenir aujourd’hui) pouvait apporter de nouveau, sur tous les plans qui noircissent l’image et l’évaluation de l’ancien régime. En ce temps-là, il avait conduit son aventure de candidat indépendant, avec les hauts et les bas d’une candidature indépendante, mais avant de s’engager dans une nouvelle action partisane, qu’il se propose de conduire, il va bien devoir faire l’évaluation de toutes les étapes de son parcours et construire son nouveau chemin sur cela. Il va cependant devoir se positionner essentiellement par rapport à la famille destourienne, dont les premiers soldats paraissent essoufflés d’une bataille qui les aurait épuisés, sur tous les plans.

Toutefois, le cas le plus intéressant à étudier est incontestablement celui de Mehdi Jomaa dont nous avions souligné, à plusieurs reprises, l’ouverture sur l’avenir de par plusieurs conditions objectives et plusieurs données de conjonctures, nationale et internationale. En effet, Mehdi Jomaa fait partie des réserves enrichissantes de l’Etat et de l’avenir de la Tunisie, on y reviendra sans doute dans un autre contexte. Mais ce cadre supérieur, aux compétences et à l’intelligence incontestables, se devra d’offrir aux citoyens tunisiens d’abord, mais aussi à ceux qui le soutiennent, le sens d’une innovation attendue tant en matière d’une nouvelle conduite politique du pays qu’en matière de juste équilibre à assurer entre l’économique et le social, tout cela dans l’inaliénable spécificité culturelle d’une Tunisie authentique, ouverte, tolérante et rationnelle. Bref, une Tunisie du juste milieu, tout à fait méditerranéenne et fière de sa méditerranéité, qui est sa principale carte à jouer dans le concert de l’universalité.

Lui aussi va devoir se positionner par rapport à de nombreuses mouvances avec lesquelles on le soupçonne de flirter, et même d’aller plus loin dans cette proximité. Ses détracteurs sortent déjà de l’ombre, mais lui continue dans la sérénité. Ce qui est certain, c’est qu’on entendra encore parler et bientôt, peut-être, on aura affaire à lui ou à faire avec lui.

Economique Jawhara FM

jmc
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