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France : Une journaliste obligée à retirer son voile lors de la remise du «prix de la laïcité»


Un organisateur de l’évènnement « Prix de la laïcité, qui allait être remi mercredi 28 octobre 2015, à Samuel Mayol et Fazil Say, pianiste-compositeur turc, a demandé à une journaliste de l'hebdomadaire «Zaman France» d’enlever son voile à l’entrée de l’Hôtel de ville de Paris.
Le Premier ministre, Manuel Valls, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, assistaient à cette cérémonie organisée par le Comité Laïcité République (CLR).
Selon Libération.fr, la journaliste Suheda Asik a raconté dans un article publié le lendemain, comment trois personnes, avant le début de la cérémonie, lui ont demandé, avec insistance, de retirer son voile, justement au nom de la laïcité vantée ce soir-là.
La même source cite :
«Arrivée à la salle municipale, un agent d’accueil se dirige vers moi. […] Continuant à marcher à mes côtés, il se rapproche et me demande en "souriant" : "Vous êtes vraiment obligée de garder ça sur votre tête ?" Abasourdie, je pense un instant avoir mal entendu. Je lui demande donc de se répéter. "Non mais vous savez, vous êtes à l’Hôtel de ville ici, il faut respecter. Nous vous avons laissé entrer, vous pourriez l’enlever par égard pour nous, dit-il en désignant mon voile, c’est la moindre des choses".»
La journaliste a poursuivi :
«Un mal ne venant jamais seul, quelques minutes plus tard, je me rends compte que j’ai oublié mon téléphone à la sécurité, ce qui m’oblige à redescendre.
A mon retour dans la salle, je me dirige vers ma place quand une femme faisant partie de l’organisation m’arrête. "Bonjour !" me dit-elle en me fusillant du regard, puis sans transition : "Enlevez votre voile !"»Cette femme ira ensuite chercher un membre du Comité Laïcité République, qui demandera à la journaliste : «Et vous traitez de la laïcité, vous ?»
«A croire que mon voile m’empêche de réfléchir ou de faire mon métier», ironise Suheda Asik.
Libération a souligné, par ailleurs, que la municipalité de Paris a condamné cet incident qui ne reflète en rien, selon elle, sa politique.
La municipalité a également précisé que ses agents ne sont pas impliqués.



