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Chronique10/12/2015 à 16:01

Habib Essid et l’histoire d’un remaniement difficile à négocier

Habib Essid et l’histoire d’un remaniement difficile à négocier

Par Mansour Mhenni

Le gouvernement de Habib Essed avait commencé sous le signe du remaniement. En effet, le vote de confiance en faveur du premier gouvernement annoncé, prévu pour le 26 janvier 2015, fut reporté parce que la majorité requise ne pouvait être assurée.

Il a donc fallu s’accommoder un peu avec les délais et remanier la première liste, après des ajustements des alliances et des personnes, pour obtenir une majorité très confortable des Représentants du Peuple (167 voix). Depuis, le remaniement de ce gouvernement a été évoqué à plusieurs reprises et chaque fois reporté ; mais tel ne semble pas être le cas, cette fois, et le remaniement aura bel et bien lieu aussitôt le vote du budget 2016 achevé, puisque l’annonce en a été faite cette fois par le président du gouvernement en plénière du Conseil des Représentants du Peuple, le 27 novembre 2015.

 Rappelons que dès le départ, en février 2015, on soupçonnait que les jeux étaient quelque peu biaisés, on sentait la prise en compte de paramètres qui n’étaient pas seulement de compétence et d’efficacité et il sautait aux yeux que certains portefeuilles avaient des dénominations en trompe-l’œil pour laisser croire à des traits distingués d’une politique raisonnée du gouvernement, pourtant non encore élaborée. En fait, au vu de l’expérience et de la compétence en la matière considérée et même au poids politique des titulaires de ces portefeuilles, ceux-ci répondaient, d’évidence, à des besoins de satisfaire une certaine distribution préméditée au gré de certains services rendus. Bref, on a eu à s’accommoder, autant que faire se pouvait, de ce qui, pour certains, ressemblait à une quadroïka gouvernementale, prenant la place d’une troïka déchue. Pourtant, là aussi, ceux qui faisait le parallèle entre les deux gouvernements avaient dû mal calculer puisque la composition du gouvernement comprenait officiellement cinq partis, à part les indépendants. A moins que, pour eux, le Mouvement national tunisien ne soit qu’une personne plutôt qu’un parti !

 Ainsi, un peu plus de deux mois plus tard, dans la fièvre de l’attentat du Bardo le 18 mars, on recommençait à parler de remaniement et on annonçait même le départ imminent du ministre des Affaires étrangères, Taïeb Baccouche, et du ministre de l’Environnement et du développement durable, Néjib Derouiche. En effet, le premier semblait ne dominer ni ses dossiers ni son équipe (avec même des déclarations contradictoires entre lui et son secrétaire d’Etat, surtout à propos du chaud dossier de notre voisin libyen), si bien que son départ serait encore à l’ordre du jour jusqu’à maintenant, avec probablement l’option du rappel d’un ministre de Mehdi Jomaa pour le remplacer, en l’occurrence Mongi Hamdi qui a fait ses preuves dans le secteur.  Quant au second, il paraissait en désaccord avec le patron du gouvernement en personne. Toutefois, en mai, le chef du gouvernement ne ressentait plus le besoin d’un remaniement, même très ponctuel, sans doute par souci de ne pas déstabiliser un équilibre déjà précaire entre la Kasbah et certains partis.

Il y eut l’attentat de Sousse après, et l’ampleur du drame ne pouvait que fédérer l’ensemble dans le malheur et la douleur, sans effacer des esprits la nécessité d’un changement dans l’équipe et dans la stratégie de conduite des affaires de l’Etat. L’été aidant, et le congé politique, au moins formel, la rumeur du remaniement ne reprit véritablement qu’au mois d’octobre, traditionnellement perçu comme le mois de la rentrée politique. On avança même que six ministères seraient concernés par le remaniement dont la Justice, l’Economie, l’Agriculture, le Tourisme et les Affaires sociales. On précisa également que certains ministres de Mehdi Jomaa pourraient reprendre place dans la nouvelle équipe gouvernementale, ce qui se confirmerait avec au moins l’option Mongi Hamdi.

Soudain le 24 novembre, un coup terrible est porté à l’instance présidentielle par les terroristes daéchiens : 12 membres de la garde présidentielle trouvent tragiquement la mort à l’avenue Mohamed V, à quelques centaines de mètres du ministère de l’Intérieur, après l’intrusion dans leur bus de quelqu’un qui s’y est fait exploser à la ceinture piégée. C’était une dizaine de jours après les attentats de Paris, une quinzaine après la décapitation en Tunisie d’un jeune berger, d’une façon cynique et horrible. Il est donc normal que le président du Gouvernement, en se prononçant devant les représentants du peuple, annonce un très proche remaniement de son équipe, « dans la prise en considération de la lutte antiterroriste, du développement régional, de la lutte contre la corruption et de la consolidation des droits et des libertés ».

 Depuis, les spéculations se sont multipliées et chaque jour semblait être celui où allait être annoncée la nouvelle composition du gouvernement. Il a donc fallu que le conseiller de presse du chef du gouvernement, M. Dhafer Néji, rappelle que cela ne se ferait qu’après le vote du budget, précisant que tous les noms évoqués sont de l’ordre de la spéculation et n’ont aucun argument d’autorité. C’était certes nécessaire de le faire, mais cela ne saurait empêcher les spéculations de continuer et c’est tant mieux peut-être parce qu’elles peuvent servir parfois d’amers importants, allumés par l’opinion publique comme pour attirer l’attention sur ce qui pourrait échapper à une évaluation un peu trop canonique ou par trop biaisée par les considérations techniques et / ou politiques. Cela ne ferait que renforcer, autant que faire se peut, la décision démocratique. Habib Essid n’avait-il pas dit qu’il écoutait tout le monde et qu’il faisait la synthèse en bonne âme et conscience pour assumer, à la fin, sa responsabilité, toute sa responsabilité ? Nous ne pouvons que le prendre sur parole !

Seulement voilà que les choses se compliquent encore plus, à la croisée du vote de la Loi de finances 2016. Des divergences minutieusement maintenues en veilleuses lors du vote des budgets des ministères ont soudain éclaté pendant le vote final de l’ensemble, dont deux articles ont déclenché le duel. Une mouvance politique fédérée autour du slogan « l’opposition de gauche progressiste » se retire de l’assemblée de l’ARP, en échos à une sorte d’escarmouche entre deux groupes parlementaires qui semblent reconduire le conflit aux rouages peu clairs entre Mehdi Ben Gharbia et Yassine Brahim. D’un autre côté, les médias se pressent d’inviter sur leurs plateaux les ministres à la reconduction peu certaine ou les personnalités à la nomination probable, sans doute pour jouer leur propre lobbying du coup d’ascenseur qui fait monter et fait descendre. Du coup, on parle de petits changements ponctuels, pour ne pas manquer la promesse cette fois, car un remaniement raisonnable serait alors impérativement structurel et donc forcément négocié avec la coalition au pouvoir, l’actuelle ou celle à recomposer.

 Autant dire que, mis à part une légère redistribution des nominations, le vrai remaniement peut tarder à venir, en attendant un programme cohérent et intégral pour le reste du mandat et une réévaluation du budget 2016 à la lumière de chiffres plus crédibles et de possibilités plus logiquement envisageables, à la lumière aussi et surtout de ce qui pourra être fait pour garantir les conditions les plus favorables aux investissements.

Economique Jawhara FM

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