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Chronique30/04/2018 à 09:38

Hommage à deux défunts de l’éthique journalistique

Hommage à deux défunts de l’éthique journalistique

Par Mansour M’henni


Il est des personnes qui, quand la mort les surprend, partent en laissant dans les cœurs de ceux qui les ont connus, de près ou de loin, une douleur incommensurable et une tristesse pleine d’enseignements.

Tel me paraît être le cas de feu Khémaïes Arfaoui trop tôt emporté par une incurable maladie, le 26 avril 2018. Cette disparition, inattendue pour moi, m’a rappelé, comme signalé par Me Fethi Mouldi dans le Vendredi-Sport du 27 avril sur la TVT, le souvenir d’un autre journaliste d’Essahafa et de la grande famille de la SNIPE, en l’occurrence Abdelmajid Ben Ismaïl, lui aussi ayant succombé à une maladie rare et incurable, un certain 26 novembre 2012.

Si j’associe ces deux journalistes dans le même deuil et dans le même hommage, c’est qu’ils me paraissent porteurs d’une éthique professionnelle de grande consécration des valeurs humanistes dont la Tunisie d’aujourd’hui aurait le plus grand besoin pour se redresser, et peut-être même la société internationale, au-delà du cas tunisien. Je me permets d’en parler en termes de collègues non seulement parce qu’il m’a été donné de travailler avec eux en tant que responsable médiatique, mais aussi en tant que praticien journalistique, dans les quatre types de médias (l’écrit, l’audiovisuel, le télévisuel et l’électronique), depuis 1975.

Abdelmajid Ben Ismaïl était venu du journal Assahafa pour se joindre à l’équipe du service sportif de canal 21, en tant que journaliste, coproducteur puis producteur et, au besoin, chroniqueur de l’émission phare de la chaîne. Il forçait le respect de tout le monde et était respectueux de tous. Très appliqué et très sérieux, il avait toujours la touche du professionnel attitré et du compagnon de sincère humanité. Je me rappelle qu’à l’époque où de nombreuses gens de la profession sautaient sur la première occasion pour émigrer vers les médias privés qui naissaient, souvent sans même prévenir, lui était venu me préciser qu’il ne partirait pas, malgré une offre alléchante, avant la fin de la grille. Je lui avais dit que pour la noblesse de son geste, je l’autorisais à partir et que nous nous arrangerions à la chaîne parce que nous savions que Canal 21 était le lieu où les collègues cherchaient à maîtriser le travail et à se faire un nom et que nous n’avions aucune intention de brimer les ambitions des collègues (L’Histoire confirme aujourd’hui que cette chaîne sans budget conséquent a été une vraie école). Malgré mon accord (qui ne lui était pas nécessaire administrativement puisqu’il était un collaborateur externe), il m’avait promis de rester un mois encore, le temps que l’émission se dote des moyens de se passer de ses services, après le départ d’autres collaborateurs, inopiné pour la plupart. Ces derniers n’étaient sans doute pas excessivement blâmables, vu la relative modestie de leur pige, mais on leur reprochait un peu de ne pas soigner la forme. Une question d’éthique !  Feu Abdelmajid Ben Ismaïl en prenait le plus grand soin. Que son âme repose en paix !

J’ai connu Khémaïes Arfaoui dans la SNIPE-La Presse-Assahafa. En fait je n’avais pas avec lui un contact professionnel régulier puisque le journal de langue arabe avait son directeur qui le gérait dans une indépendance relative, sauf dans les moments de réunions consultatives ou dans les cas de tension. Or dans un cas comme dans l’autre, Khémaëis Arfaoui était du genre à faire la part des choses sans jamais chercher la cassure ni la rupture. Un vrai constructif, sans jamais être en défaut de ses engagements ni de ses obligations. Il savait défendre sa cause et celle de ses collègues sans jamais manquer de respect à une quelconque partie impliquée. Il était même assez habilité, son inséparable sourire aidant, à calmer les nerfs quand certains se laissaient enthousiasmer excessivement. Il était avec un groupe de syndicalistes dévoués : Néji Bghouri, Zied El Hani, Jamel Arfaoui, etc., pour ne citer que les collègues du journal de langue arabe. Même dans les moments les plus graves, nos rapports étaient de nature à forcer le respect réciproque dans la différence et la divergence. Et quand l’extérieur de la boîte ne s’en mêlait pas, nous trouvions toujours un terrain d’entente. Et même si un accord ne pouvait se faire, nous continuions de nous respecter mutuellement en attendant d’autres négociations.

Après 2011, c’est Khémaïes qui me demanda en amitié sur face-book, ce que j’accueillis avec plaisir et avec un surplus d’admiration pour cet homme qui pouvait bien, comme d’autres, s’en abstenir au vu des circonstances qui pouvaient justifier une telle attitude. Depuis, un échange amical, sympathique et respectueux nous maintint en contact jusqu’à quelques jours avant son décès. J’avoue n’avoir jamais eu une idée précise de la gravité de son état et c’est pour cela que sa mort m’a pris au dépourvu. Il était d’une noblesse d’âme, appliqué au travail, sincère dans son militantisme, jamais en manquement à la responsabilité citoyenne ni au sens du patriotisme.

Voilà bien deux journalistes qui prouvent que le secteur journaliste ne manque pas de citoyens qui font honneur à la patrie et à la profession, et que si quelques rares cas peuvent pousser à suspicion, autant croire que l’exception confirme la règle. A l’occasion, si je peux me permettre, je suggèrerais à mes collègues journalistes, d’abord via leur syndicat, mais aussi en association avec toutes les structures ou entreprises du secteur, l’institution (avec un choix ciblé de la date) d’une rencontre périodique  dont chaque édition sera dédiée à plus d’une honnête figure journalistique disparue, pour leur rendre hommage et faire valoir les valeurs ayant commandé leur carrière, de façon à favoriser le passage du témoin moral et déontologique entre les générations, indépendamment des appartenances des uns et des autres. Cette rencontre peut porter le nom d’un « Forum Médias et Société », avec un sous-titre pour chaque édition, comme par exemple « Ethique journalistique et démocratisation ». Heureux qu’une telle manifestation puisse associer les deux noms de Khémaïes Arfaoui et Magid Ben Ismaïl dans le même hommage ! Puissent-ils reposer en paix dans le meilleur des paradis de Dieu !

Economique Jawhara FM

jmc
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