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Chronique10/07/2015 à 09:16

Le Godot-Jha des associations, viendra-t-il un jour chez nous ?

Le Godot-Jha des associations, viendra-t-il un jour chez nous ?

Par Mansour Mhenni

Le tissu associatif est sans doute l’une des parties les plus importantes du corps social et sa gestion est d’autant plus délicate

que l’on est souvent tenté de ne pas lui prêter l’attention nécessaire du fait d’une confiance excessive dans son potentiel d’autogestion. On sait pourtant combien ce tissu peut être d’un double tranchant et combien, par inadvertance ou par manipulation, un léger dérapage peut devenir un facteur de démantèlement social quand le rôle principal du tissu associatif est de cimenter le corps social et de lui donner les conditions favorables à la cohérence et à la solidarité de toutes ses composantes.

L’Histoire de la Tunisie contemporaine, celle du réformisme moderniste qui s’est épanoui à partir de la seconde moitié du XIX° siècle, montre combien notre pays a été initiateur dans cette dynamique sociétale volontariste et combien il en a tiré profit pour concevoir et construire son Etat moderne à travers les dures épreuves de la période coloniale.

La Première République tunisienne, avec les deux volets différenciés de son parcours, a d’abord régulé la vie associative pour mieux la contrôler, ce qui se comprenait à un moment où l’on engageait la Grande bataille pour le développement ; puis, avec le changement de 1987, elle a libéré l’initiative associative au point de donner l’impression d’une inflation associative, très peu opérationnelle selon certains observateurs.

Il y a sans doute à prendre et à laisser, dans tout cela qui n’en reste pas moins un parcours cohérent, dans l’ensemble, avant que certains dérapages arrogants dans la première décennie du XXI° siècle ne déboussolent la machine de régulation des rapports délicats de la société civile, le tissu associatif compris, avec les instances de gouvernement et les structures politiques.

Avec la rupture de janvier 2011, on croyait que ces rapports allaient prendre la voie qui convienne à la nature des deux pôles de la gouvernance, celui de la société civile et celui du pouvoir politique ; malheureusement, les choses se sont compliquées davantage, se sont aggravées même, par l’intervention d’un pouvoir religieux qui, à peine délivré de la régulation de ses actions par le pouvoir politique, a cherché à devenir le principal pouvoir de régulation de la société, et d’abord de la société civile transformée en structure matricielle de la mobilisation politique, plus sournoisement et plus gravement que ne le faisait le parti au pouvoir de la première République.

Je disais que les choses s’étaient aggravées en raison du lien, malheureusement difficile à occulter, entre le pouvoir religieux par trop politisé et la montée en flèche du terrorisme, à toutes les échelles : nationale, régionale et internationale. Et dans cette grande supercherie de maquillage du temporel par le spirituel, le tissu associatif a été le vecteur de passe-droits, de manipulations, d’exactions, et d’autres infractions qui ont pratiquent tous versé dans l’entreprise d’implantation et de renforcement des bases du terrorisme et de son fonctionnement.

Le pire et le plus révoltant, c’est que tout cela se faisait, se fait encore, au nom de Dieu et de la charité musulmane. Du coup, une armée d’associations s’est disséminée dans tout le pays, surtout dans les régions socialement et psychologiquement fragiles, pour les embrigader à coup de subventions et d’aides de diverses natures, toutes pourtant relevant plus de l’esprit d’une néo-corruption que d’une quelconque morale sociale. Au résultat, on a des associations qui disposent de centaines de millions aux origines brumeuses et on en a d’autres, surtout celles de nature scientifique ou culturelle, qu’on a privées même du petit pécule des subventions de l’Etat, tellement le moyen et les procédures pour y candidater sont devenues épuisantes et désespérantes.

Telle est donc l’équation toute déséquilibrée : d’un côté, des Milliards non contrôlés et pratiquement incontrôlables pour des associations quasi-politiques à couverture sociale et religieuse ; de l’autre, des associations en plein dans leurs objets et dans les lois qui les commandent, mais ne trouvant même pas les fonds nécessaires pour la gestion de leur existence, taxes mensuelles comprises ; que dire alors de leurs actions appropriées et de leurs programmes spécifiques !

Pendant la campagne électorale, le problème a été soulevé avec le candidat de Nidaa Tounès à la présidentielle, qui avait promis alors de faire de cette question une de ses priorités les plus urgentes. Devenu président, on attend encore de sa part une attention soulignée à cette affaire, même si, de fait, ce n’est pas tellement dans ses prérogatives directes.

Reste le gouvernement, dont le rôle est ici de devoir avant d’être de droit : il nous a bien affublés d’un ministère des associations, peut-on dire. Ce fut bien une belle lueur d’espoir dans la conscience authentique de l’action associative. Mais depuis, on attend Godot… et Godot ne vient pas… Viendra-t-il un jour chez nous ?

Economique Jawhara FM

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