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Chronique31/12/2014 à 10:39

Le mal du pouvoir et la tentation de nuisance

Le mal du pouvoir et la tentation de nuisance

Par Mansour Mhenni
Le provisoire est fait pour ne pas durer et de ce point de vue tout est provisoire ; l’intelligence, c’est de le comprendre assez tôt, avant l’irréparable. L’Histoire de la Tunisie ne manque pas d’exemples édifiants, jusqu’à l’époque contemporaine. D’aucuns vont jusqu’à dire que les dirigeants arabes ont dans le sang l’entêtement à vouloir garder le pouvoir au-delà de ce qui permis par l’éthique et par la constitution.

Pour rester en Tunisie, indépendamment de tout ce qui est dû aux différents mouvements et aux différentes actions, individuelles ou collectives (sauf celles ayant porté atteinte par la violence à la vie ou à l’intégrité physique de gens innocents), pour maintenir vivace dans la société le sens de la remise en question, la date du 14 janvier 2011 reste le seul vrai repère historiquement fiable d’un changement politique dans le pays, à l’aube du XXIème siècle.
Au-delà du départ de celui qui détenait le pouvoir, cette date nous a permis, à tous, une vraie transformation de l’état d’esprit citoyen et de la conscience pratique de la gouvernance. Même ceux qui étaient dans le système de ce qu’il faut bien appeler maintenant la Première République ont mis beaucoup d’espoir dans la nouvelle dynamique de changement. A preuve, très nombreux étaient les gens du système qui avaient rallié les rangs de la contestation et ceux qui ne l’avaient pas fait, essentiellement par un devoir de discipline administrative à laquelle ils étaient soumis, au moins pour la plupart, n’étaient pas insensibles à l’espoir que les vents nouveaux pouvaient et promettaient d’apporter.
Malheureusement, trop de narcissisme a détraqué le bon fonctionnement de la machine du renouveau politique. Chacun voulait passer pour « le sauveur du pays » ; certains niaient à la Tunisie jusqu’à son statut républicain qui était l’un des fondements de sa modernité ; d’autres déballaient des rancoeurs longtemps nourries par l’esprit de revanche et par l’instinct de vengeance jusqu’à menacer un processus d’évolution civilisationnelle qui devait constituer une grande opportunité pour le pays en vue de confirmer la tradition séculaire de son inscription dans la logique de l’Etat, dans le sens du progrès et dans les valeurs de tolérance et de solidarité citoyennes.
Heureusement, la machine a tenu contre vents et marées et l’on peut dire aujourd’hui que nous nous en sommes bien tirés, malgré tout, surtout en comparaison à d’autres. Néanmoins, certains indices et certains comportements obligent à la méfiance et incitent à la suspicion.
Il y a certes le moins grave, comme ces déclarations de responsables du Front populaire qui n’avaient pris aucune position clairement et franchement définie en rapport au parti appelé à former le gouvernement et à son candidat à la présidence et qui aujourd’hui sont les premiers à imposer des conditions à la dynamique de composition du prochain gouvernement. Qu’ils disent refuser de s’y trouver avec un parti adverse, c’est leur droit et c’est légitime. Qu’ils cherchent à écarter l’actuel ministre de l’Intérieur, Ben Jeddou, pour des raisons liées à l’assassinat de deux de leurs leaders, désormais martyrs de la nation, cela se comprendrait aussi. Mais qu’ils refusent la participation au gouvernement de compétences nationales qui ont servi leur pays sous l’ancien régime et qui l’ont peut-être fait, indépendamment de la couleur politique, de façon plus utile que certains faux opposants, cela peut paraître non seulement injuste, mais contraire au bon sens.
Sans doute conviendrait-il aux auteurs de ces déclarations de nous dire ce qu’ils vont faire avec ces gens qu’ils vont côtoyer dans l’enceinte de l’assemblée des représentants du peuple. S’ils veulent rester dans la cohérence de leur logique, ils devraient démissionner de l’ARP. Mais s’ils reconnaissent à ces citoyens tunisiens leurs droits et la confiance placée en eux par un vote libre et transparent, ils doivent leur reconnaître aussi leur droit non moins légitime de participer au gouvernement s’ils ont la compétence requise.
Ce qu’il faut craindre de ce genre d’attitudes, c’est l’intention de mettre déjà en place une plateforme d’opposition pour l’opposition, ce qui reste contraire à l’intérêt de la patrie, dans la situation où elle est aujourd’hui. Oui pour une opposition sur évaluation de ce qui est entrepris, non à une opposition de blocage gratuit.
Nous le disions ci-dessus, ce n’est peut-être pas tout à fait le cas pour le Front Populaire, mais c’est forcément le cas pour le président sortant, au vu de  ses dernières gesticulations politiques incontrôlées, allant jusqu’à diviser le pays en peuple de citoyens et peuple de non citoyens, les premiers uniquement ayant droit à sa reconnaissance et même à son parrainage pour une action extra-institutionnelle (le « Harak »). De ce point de vue, la démarche par trop suspecte de la présidente, de plus en plus contestée, de l’Instance de Vérité et de Dignité ne saurait être perçue en dehors de cette perspective.
Sans revenir sur les détails de cette opération qui cache des manigances et des manipulations allant jusqu’à forcer l’interprétation des textes au-delà des limites de signification, sans parler du bafouage des institutions de l’Etat, il nous semble essentiel de tirer la sonnette d’alarme pour prévenir contre les intentions de blocage de l’Etat et de ses institutions et leurs tentatives de les faire échouer dans leur entreprise de sauvetage du bateau et de remise en marche de la dynamique de développement. Notre remarque s’adresse surtout à la société civile qui, plus que jamais, doit faire la preuve de son indépendance en appuyant ce qui se fera de bon, quels qu’en soient les auteurs, et en s’opposant fermement aux actions de nuisance quels qu’en soient les concepteurs et les instigateurs.
La Tunisie se redresse péniblement dans la douleur de ses courbatures ; évitons de la forcer à plier l’échine et aidons-la à garder les yeux sur les plus nobles et les plus hautes ambitions de son peuple : un seul peuple où nous sommes tous citoyens à part entière.

Economique Jawhara FM

jmc
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