facebbok

Youtube

Rss

Web Radios

Français|

Accueil >Actualité >Chronique

Chronique02/12/2015 à 14:28

Le Moyen-Orient, en guerre !

Le Moyen-Orient, en guerre !

Pr. Khalifa Chater


Disons plutôt que le Moyen-Orient est désormais un terrain de guerres. L'Irak, la Syrie, le Yémen et la Libye, subissent les effets d'un jeu de guerre (wargame). 

La stratégie du chao a institué une guerre civile et mis à l'ordre du jour une volonté de balkanisation de l'ensemble de l'aire. L'Egypte, le Maghreb et les pays du Sahel africain vivent un état d'insécurité. La Palestine subit l'occupation et la colonisation, faisant valoir une politique d'apartheid. En quête de redéfinition, des analystes évoquent des "visages de la guerre moderne", atténuant de fait la gravité des tragédies humaines (Renaud Girard, "les 7 visages de la guerre moderne", Le Figaro, 3 novembre 2015). Certes le but de la guerre n'a pas changé depuis l'antiquité. "Il s'agit, pour un groupe humain (qui a pris souvent, mais pas toujours la forme d'un Etat)  d'imposer son hégémonie à un autre" (Thucydide, la guerre du Péloponnèse). Prenons aussi en compte  la définition de Clausewitz de la guerre comme "poursuite de la politique par d'autres moyens". C'est un jeu d'interaction entre stratégies, tactiques, mais aussi incertitudes, et hasards. C'est à la fois un acte de pensée politique, un calcul de probabilités et une disponibilité au risque. De nos jours, de nouvelles formes d’affrontement mettent en scène d'autres  enjeux et d’autres acteurs, établissant parfois des guerres indirectes. Ce qui est certain en revanche, c’est que la guerre, hier comme aujourd’hui, est le révélateur tristement spectaculaire du travail souterrain des sociétés, qui se joue sur la longue durée. La caractérisation des guerres que subit le Moyen-Orient, de nos jours, permet cependant un éclairage du paysage politique et de sa configuration géopolitique :   Les guerres hybrides : Les guerres impériales permettaient de prolonger leurs puissances par un empire. L'invasion américaine de l'Irak, en 2001, s'inscrivait dans la volonté du Président Bush d'appliquer sa configuration du "grand Moyen-Orient". Les puissances mettent désormais en œuvre des guerres hybrides. Il s'agit de conflits ambigus, "camouflés", non déclarés. Excluant  le choc entre des fronts ennemis, elles se définissent évidemment comme des  «guerres non-linéaires». La guerre hybride se caractérise par l’emploi des moyens les plus divers pour déstabiliser un État et en polariser la société. Définissant la guerre hybride, Nico Tak, le général néerlandais à l'Otan affirme : "Il  s'agit d'effacer les frontières entre la guerre et la paix " (Daniel Brösler, "Comment l'Otan fera face à la guerre hybride", Le Monde, supplément Europa, 6 février 2015). En Syrie, les pays du Golfe, la Turquie et les USA ont encouragé la mise en cause du régime syrien, par une guerre hybride. On assiste également au Moyen-Orient à une réactualisation et une redynamisation de la guerre froide, où l'on se combat volontiers par intermédiaires interposés. Il y a actuellement une guerre froide entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, une lutte pour l'influence sur le Golfe persique et la péninsule arabique et bien au-delà. La Turquie participe désormais activement à cette guerre froide, faisant valoir ses relations spécifiques avec les acteurs, en Syrie et même en Irak. Dans une large mesure, on peut désormais parler de guerres régionales, qui ont suscité des dérives et se sont accommodés des guerres civiles. Le Moyen-Orient subit des guerres non-étatiques : Les nouvelles guerres attestent que les conflits interétatiques tendent à s’effacer au profit de nouvelles formes d’affrontement qui mettent en scène comme acteurs, de nouveaux guerriers. L’État se voit attaqué dans sa souveraineté et sa légitimité. Les acteurs transnationaux  et les groupes combattants entendent s’imposer dans une scène mondiale reconfigurée.
De ce fait, les Etats-nations d'Irak et de Syrie sont mis en périls.   La guerre de l'apartheid : Profitant du contexte de l'affaiblissement des Etats arabes et de la sortie effective de scène de la Syrie, après l'Irak, Israël développe son expansion coloniale et son régime d'apartheid.  Il a été le principal bénéficiaire des dérives du "printemps arabe" et de la stratégie du chao qui s'en suivit. Mais la troisième intifadha – fut-elle spontanée à l'origine ! - dissipe les rêves de l'occupant. Des nouvelles générations - inventant leurs armes - ont pris l'initiative de la reprise des combats de libération.  L'Etat palestinien et les gouvernements arabes devraient assurer leur couverture politique.  La nouvelle Intifadha fait valoir l'unité palestinienne. Elle l'anticipe et exprime sa volonté d'intégration de la résistance.  


NDLR : Cet article d'opinion libre est publié sous la responsabilité de son auteur et n'engage pas la rédaction de Jawhara FM. 

Economique Jawhara FM

jmc
Voir tous les PODCASTS

PODCASTS

Economica du jeudi 15 Février 2021

Economica

Economica du jeudi 15 Février 2021

L'artisanat tunisien : La plupart des sociétés se trouvent dans une situation critique, 40% ont déjà déposé la clé sous la porte

Business News du lundi 15 Février 2021

Business News

Business News du lundi 15 Février 2021

Les préparatifs du ministère du Commerce pour le mois de Ramadan

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Business News

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Le taux de change du jour

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Journal Info

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Protestations nocturnes : 50 éléments arrêtés dont un enfant

  Economica du lundi 18 Janvier 2021

Economica

Economica du lundi 18 Janvier 2021

Les répercussions du Confinement total et ciblé sur l'économie tunisienne

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Economica

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Appréciation du Dinar tunisien par rapport au dollar

voir tous les sondages

sondage

Pensez-vous que la situation épidémiologique va s'améliorer ?

46%
107 votes
22%
50 votes
32%
74 votes
Nombre total de votes : 231 Retour Voter Voir le résultat
horoscope.jpg