Le poisson-lapin sur le point d'envahir la Méditerranée

Le sujet des poissons venimeux a refait surface ce lundi 1er aout 2016 après qu'un article publié par Sky News aujourd'hui ait souligné la gravité de la propagation rapide de cette espèce en Méditerranée.

Appelée les "poissons-lions", cette espèce a été aperçue la première fois en 1991 au large de la Palestine, et plus récemment le long des côtes libanaises et tunisiennes, d'après l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Selon une étude suédoise datant de 2011, plus de 900 espèces exotiques ont déjà commencé à coloniser la Méditerranée. Passant par le canal de Suez, les espèces les plus agressives trouvent en Méditerranée un nouveau terrain de chasse où s'épanouir.

En Tunisie depuis 2010 :
Ces poissons vénimineux ont fait leur apparition en Tunisie pour la première fois en 2010, et plus précisément à El Chebba, du gouvernorat de Mahdia avant de se propager au reste des plages tunisiennes.
En 2014, un nombre de poissons-lapins a été décelé sur les côtes de Bizerte (Sidi Mechreg).
Ce poisson envahisseur hautement toxique a également été repéré à Sayada, du gouvernorat de Monastir l'année dernière.
Il est à noter, toutefois, que la forme de ces poissons toxiques en Tunisie diffère de celle, qui a fait objet de cette étude.

 Une véritable menace pour l'écosystème :

Les craintes de voir cette espèce envahissante et agressive menacer les écosystèmes locaux sont réelles, puisqu'elle s'est développée en cinq ans dans les Antilles, détruisant l'équilibre de l'écosystème marin local après avoir été introduite accidentellement vers 2007.
Selon le docteur Carlos Jiménez du Cyprus Institute, l'expert en la matière cité par l'IUCN, cette espèce peut entraîner un impact négatif considérable aussi bien sur les écosystèmes que sur les économies locales.
Exclusivement carnivore, le poisson-lion est très agressif et attaque directement les autres espèces. Prédateur ultime, sa technique de chasse est terrifiante : pour attraper ses proies, le poisson-lion déploie ses nageoires pectorales en grand, nage après les poissons, crée ainsi une dépression et les aspire avec son immense gueule. Pouvant atteindre les 50 centimètres, il n'a pas de prédateurs, les requins hésitant à l'attaquer. Capable de se positionner au sommet de la chaîne alimentaire, ses femelles peuvent pondre jusqu'à 30 000 œufs tous les 4 jours, et ce, pendant toute l'année.
Baigneurs et plongeurs des eaux méditerranéennes pourraient vivre un calvaire, comme leurs collègues antillais et américains. Les poissons-lions ne s'attaquent pas directement à l'homme en principe, mais leurs épines empoisonnées peuvent faire des dégâts. Les piqûres déclenchent des douleurs qui peuvent durer plus de 24 heures, ainsi que des malaises, fort dangereux lorsque l'on est dans l'eau.

 Son goût exquis :
Le goût de ces poissons serait exquis, ce qui aiderait à la régularisation de cette espèce si on en mange.
D'ailleurs, plusieurs chefs aux Antilles proposent ce "poisson" dans leurs menus.



F.M / Agences