Le Soumoud de la Tunisie, à Gandhi


Par Mansour M’henni
Nombreuses sont les dénominations données à cette dynamique internationale s’activant depuis plusieurs mois à briser le blocus imposé à Gaza et ses citoyens. Ce mouvement d’ampleur internationale est une preuve éloquente de la juste cause palestinienne et de l’horreur répressive que le pouvoir sioniste (à ne pas confondre avec la population juive) fait subir à toute une population démunie de tout, sauf de leur attachement à leur patrie et à leur droit d’y élire domicile, même dans les conditions lamentables que le monde entier connaît désormais.
A propos de cetéveil de la conscience internationale, on parle alors de « la caravane Soumoud », du « convoi Soumoud », de « la flottille Soumoud » et le « Marche mondiale vers Gaza ». Autant de dénominations qui semblent signifier que l’humanité n’est pas morte dans l’homme, même si certains dirigeants politiques font tout pour imposer l’idée contraire. Cependant, force est de reconnaître que la force et la commande sont concentrées pour une large part entre les mains de ces décideurs antihumanistes. C’est peut-être pour cela que la Résilience internationale, le Soumoud collectif, a été ressenti comme une bouffée d’air pur, malgré l’odeur de pourriture et d’abjection à laquelle chacun de ses pas réfère en toute indignation.
Quel que soit l’aboutissement de cette mobilisation pour le dénigrement de l’inconscience sioniste, il y a lieu de retenir un constat important : l’humanisme veille toujours dans la conscience humaine et il importe de toujours ranimer le feu lumineux de cette conscience. Il est vrai que le pouvoir politique, partout dans le monde, a plus tendance à jouer à l’hypnotiseur des consciences ; mais la citoyenneté intelligente et cultivée sur de bonnes bases étiques peut faire l’effet d’une résistance inébranlable. Ainsi, ne soyons pas surpris de voir pervertir la lumière nourrie de cette conscience solidaire avec le peuple palestinien, par la politique politicienne, en arme de manipulation ou de règlement de comptes entre adversaires idéologiques, politiques, sectaires ou autres. Ce qu’il importe d’y lire avec passion, c’est le défi pacifiste des soldats de la résilience, de La Force du Soumoud, opposé à l’extrême force militaire rassemblée de tous bords pour essayer de détruire une population abandonnée à toutes les misères et finalement à une famine caractérisée ! Cela nous rappelle Mahatma Gandhi et sa philosophie de la non-violence et de la vérité. Est-ce donc le Retour de Gandhi qu’il faut espérer, au centre de la lutte pour la cause palestinienne ? Mais quelles chances peut avoir une telle philosophie face à la « Trumpette » de Netanyahou, ce « mauvais don » né moins de deux ans après l’assassinat du « Père de la nation indienne » (30 janvier 1948, l’année même de la Nekba), Gandhi dont la date de naissance (le 2 octobre 1869) a été décidée par les Nations Unies comme la « Journée internationale de la non-violence »?
Par ailleurs, le patriotisme, vécu comme un pilier central de l’humanisme cosmique, me remplit de fierté de voir cette mobilisation internationale pour le sens noble de l’Humanité et contre la barbarie et son odeur fétide se concentrer en Tunisie et partir de son port, comme si en arrière-fond du voyage, une voix secrète chuchotait : « Creusez-voir dans cette terre, vous y trouverez des racines indélébiles des Lumières et de l’Humanisme » !
« Creuse, mon fils, creuse », écrivait Driss Chraïbi à la fin de son roman Succession ouverte !



