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Chronique13/08/2014 à 11:24

Le vrai combat en Tunisie est entre la Nahdha et Ennahdha

Le vrai combat en Tunisie est entre la Nahdha et Ennahdha

Par : Mansour M’henni



Plus la date des élections approche, plus les spéculations se multiplient, les bourdes et les maladresses aussi pour certains vieux routiers qui ne semblent avoir tiré la leçon de 2011. Je pense d’abord à Néjib Chebbi, toujours pressé de prendre les devants des médias, indépendamment de ce que cela peut coûter, au propre et au figuré. Qui ne se souvient pas encore de l’énorme banderole, à plusieurs dizaines de millions disait-on, où Monsieur et Madame passaient déjà pour un maître de céans et pour une « première dame » ?

Cette fois, le Roi Néjib nous sort déjà son pronostic qui le met d’abord en tête des favoris, avec peut-être un adversaire de taille, BéjiCaïedEssebsi dont il voulait être le poulain avant d’en devenir l’adversaire et le rival. Puis, une petite remise à l’heure de ses pendules le conduit à se donner les mêmes chances que les autres concurrents. A la fin, c’est déjà la défaite qui se dessine à l’horizon et qui laisse entrevoir la possibilité de sa retraite. Voilà bien un supposé « vieux routier de la politique », puisque vieux routier du militantisme, qui se permet de faire choir sa carrière en quelques jours, allant même jusqu’à compromettre les chances de son parti. Car avec quel visage et quel moral un parti peut-il affronter des élections d’emblée ouvertes sur la démission de son chef spirituel ? Il est évident qu’un politique ne peut réussir que s’il a la modestie de reconnaître aux bons professionnels de la communication l’intelligence de leurs conseils, mais certaines gens n’arrivent pas à s’y faire.


 


D’un autre côté, Ettakattol (signifiant en arabe « alliance ») semble de plus en plus résonner comme un Tafakkok(signifiant en arabe « démantèlement »). En effet, il perd du terrain partout, en avançant dans le temps, sans doute parce qu’il est mal parti à se donner une relative « grande dimension » pour constituer la troisième rouedu scooter de la troïka. On se souvient des difficultés qu’il a eues à remplir son quota au gouvernement, cherchant à comblerle trou d’un ministre ou d’un secrétaire d’Etat dans les réserves discrètes du RCD ou du syndicat. Aujourd’hui, Ettakattol perd ses bases à Sidi-Bouzid, se voyant réduire à sa petite dimension quasi-régionale avec, en moins, son classement dans les partis de la gauche progressiste. Cela n’est certes pas très grave en cas d’un nouveau  remorquage par Ennahdha ; mais rien n’est moins sûr avec tous ceux qui sont prêts à le remplacer dans ce rôle.


 


En définitive, force est de reconnaître que toutes les élections de 2014 semblent s’organiser en fonction d’Ennahdha. Pour l’essentiel, deux questions dominent le paysage : Comment se rapprocher d’Ennahdha sans se griller en route, ou comment la contrer en la grillant par tous les moyens. C’est certes de bonne guerre, en politique politicienne, mais est-ce vraiment la bonne stratégie ? Là est la vraie question !


 


Les uns sont à chercher les techniques de fraude utilisées par Ennahdha en 2011, pour les dénoncer aujourd’hui que le mal est fait ; d’autres cherchent à provoquer, dans ce parti, des scissions internes comme on en voit dans les partis et les alliances dits démocrates, mais pour cela il doivent se réveiller très tôt ; d’autres encore essaient de rappeler, à un peuple de courte mémoire, les méfaits de ce mouvement avant et pendant la prise en main du pouvoir, etc.


 


En fait tout cela conduit à une seule déduction : la ferme conviction des uns et des autres qu’Ennahdha est une entité politico-religieuse de grande cohésion, de structure solidement charpentée, disposant des moyens nécessaires et largement suffisants pour s’offrir les services et les compétences dont ses militants peuvent ne pas disposer. C’est d’ailleurs pourquoi se leurrent totalement ceux qui rêvent d’une exclusion de cette formation politique de la prochaine composition du pouvoir. En tout cas, ce mouvement est en train de tirer de l’expérience du pouvoir les leçons qui se doivent pour sa stratégie à longue portée et à échéances stratifiées jusqu’au but final et à l’objectif escompté. La victoire d'Erdogan dans l’élection présidentielle turque, le 10 août 2014, est une illustration éloquente de cette stratégie.


 


Erdogan, l’élève de Ghannouchi, est en passe de réaliser l’éjection de l’image de Kamel Atatürken tant que fondateur de la Turquie moderne. N’était-ce pas là le fond du projet Ghannouchien pour la Tunisie, au besoin maladroitement véhiculé par Marzouki ? Il ne faut pas se faire d’illusion là-dessus : pour cette famille idéologique à base religieuse, après la Turquie, la Tunisie est le prochain terrain à reconquérir pour toutes les similitudes historiques entre les deux pays.


 


Mais franchement, ne faut-il pas que l’idéologie adverse s’inspire un peu des modes de fonctionnement pragmatiques de cette mouvance politique tout en apprenant, sur eux, la leçon de fidélité aux principes ? Plutôt que de chercher à se positionner en singletons satellitaires sur son orbite ? Le CPR n’est pas blâmable sur ce plan, car il s’est avéré, toutes ses tendances confondues, une réelle antichambre de ce mouvement. Mais Ettakattol n’y a-t-il pas laissé ses plus belles plumes et les plus fonctionnelles, alors que son porte-parole ne cesse de nous blesser les oreilles par son bourguibisme supérieur aux enfants déclarés de l’esprit de Bourguiba ? Il y a lieu de croire que le Joumhouri et l’Alliance démocratique soient sur la même voie.


 


Ce qui est certain, cependant, c’est que la grande compétition civilisationnelle en Tunisie, car plus que politique, se jouera entre les bourguibiens et les anti-bourguibiens, indépendamment de tout culte de la personnalité et de toute référence à son parti dans les différentes configurations qu’il a eues. Mais la pensée de Bourguiba et sa vision civilisationnelle qui cristallise toute la pensée de la Nahdha tunisienne. C’est ce que Al-Massarsemble être l’un des rares à l’avoir finalement compris, grâce à la lucidité de son nouveau leader, Samir Ettaïeb, auquel a juste échappé la manigance de l’organisation des législatives en premier, plutôt que la présidentielle, ce qui va laisser à Ennahdha toutes les latitudes de sa manipulation des autres.


 


Là est donc le vrai combat : entre la Nahdha et Ennahdha ! Ennahdha l’avait bien compris depuis qu’elle s’était donné ce nom, quand Ben Ali avait libéré ses militants et leur avait demandé d’adhérer à l’action politique civile. Ils avaient alors fait leur choix, en toute cohérence de leur pensée, surtout qu’ils avaient eu la preuve que Ben Ali ne pouvait être dans leur camp contre celui de Bourguiba. Aujourd’hui, lorsqu’ils donnent l’illusion de revoir leur idéologie à la baisse, ce n’est qu’une concession provisoire par simple stratégie, celle-là qui tire profit de la démocratie pour se retourner contre elle, en temps opportun.


 


J’avoue qu’aujourd’hui que je m’inscris hors de toute politique politicienne, je suis quelque peu admiratif de la constance de ce mouvement avec lequel je ne partage rien de plus que la foi en Dieu et son prophète Mohammed ; mais je suis tellement triste de la débandade des prétendus soldats de la vraie démocratie.

Economique Jawhara FM

jmc
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