Les élections législatives françaises


Pr. Khalifa Chater
Les élections françaises ont confirmé la victoire du mouvement “la République en marche” d'Emmanuel Macron.
Après son élection, des analystes avaient estimé qu'il risquait de gouverner, sans disposer d'une majorité parlementaire. Les élections du 11 janvier ont démenti leurs pronostics, attestant que la vague de fond, qui l'a porté, au pouvoir, allait marquer, dans le suivi, les élections législatives. “La République en marche” et son allié du Modem, viennent d'obtenir, lors du premier tour, 32,32 % des voix, lui permettant de s'assurer une large majorité, au sein de l'Assemblée. Il devance l'alliance Les Républicains-UDI (21,56%) et le Front national (13,20 %). La France Insoumise, dirigée par Jean-Luc Mélenchon confirme son leadership sur la gauche (11 %). Mais enregistre un score bien plus faible que celui enregistré par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle (19,58%). Le parti socialiste, enregistre une défaite à l'ampleur inédite sous la Ve République pour un parti de gouvernement. Il ne recueille, avec son allié PRG que 9,51 % des voix. Dans les marges, le Parti communiste recueille 2,74 % des voix, Europe-Ecologie-Les Verts (3,3 % des voix%) et Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan (1, 2 % des voix). Lassitude ou désintérêt, le premier tour fut marqué par une forte abstention (51,29%) selon l'estimation Ipsos/Sopra Steria).
Résultats définitifs des élections
Formations politiques |
Résultats |
Rangs |
La République en marche et le modem |
32,32 % des voix |
1er |
Les Républicains et l'UDI |
21,56 %des voix |
2em |
Le Front national |
13,20 % des voix |
3em |
La France insoumise |
11 % des voix |
4em |
Le parti socialiste et PRG |
9,51 % des voix |
5em |
Le parti communiste |
2,74 % des voix |
6 em |
Europe-Ecologie-Les Verts |
4,3 % des voix |
6em |
Les résultats dessinent les contours d'une Assemblée très largement dominée par La République en marche et son allié MoDem. Ils devraient bénéficier d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Ils obtiendraient, en effet, entre 415 et 455 sièges, un chiffre supérieur à la majorité absolue (289 sièges). Les autres grands partis auraient une faible représentation.
Projection des sièges
(Estimations d'Ipsos Steria)
Formations politiques |
Nombre de députés |
République en marche et le modem |
Entre 415 à 455 |
Les Républicains et l'UDI |
Entre70 à 110 |
Le parti socialiste, PRG,DVG, Europe-Ecologie-Les Vert |
Entre 20 et 30 |
Le parti communiste et Debout la France |
Entre 8 et 18 |
Front National |
Entre 1 et 5 |
Autres |
Entre 7 et 32 |
Conclusion : “la République en marche” devient ainsi la première formation politique en France. Le parti socialiste, affaibli par les attaques de ses frondeurs et de la concurrence des mouvements de Jean-Luc Mélenchon et du parti d'Emmanuel Macron, qui faisait partie de l'équipe gouvernementale de François Hollande, vit une crise, sans précédent. Il devrait se reformer ou disparaître. Le parti Républicain, affecté par le mouvement des affaires et les guerres des chefs, résiste mieux à la vague contestataire. Avec l'effondrement du parti socialiste et du parti communiste et du recul du parti républicain, on peut parler de la fin d'un système politique, résultant d'un ras-le-bol. Certains n'hésitent pas à parler d'un “retour aux sources de la Ve république”, relativisant les partis.



