Les pièges et les prétextes de l’arme atomique


Par Mansour M’henni
Nous voici de nouveau dans le concert de l’arme atomique, comme pour fêter, sous prétexte de regretter, la violence en recrudescence entre Israël et ses alliés contre les Palestiniens et leurs alliés arabes, musulmans ou classés dans les catégories humaines considérées comme inférieures, au nom même des discours qui plaident pour l’égalité des droits !
On le sait, l’arme nucléaire vaut dans la stratégie des rapports internationaux comme une arme de dissuasion ; mais en vérité, nous posons-nous souvent la question de qui dissuade qui ? La réponse logique serait que les intelligents, les altruistes, les raisonnables, les humanistes, sont ceux qui peuvent dissuader les fous, les égoïstes, les incohérents, souvent en défaut d’humanité. Mais le spectacle du monde actuel et de la farce qui se joue comme une représentation fidèle du relationnel international nous donne de plus en plus la conviction que le rapport des valeurs est inversé.
Disons les choses plus clairement : au lieu que des instances internationales non discriminatoires gèrent les rapports internationaux sur une prise en considération du commun humain fondateur de paix et d’intelligence constructive partagée, on a laissé ce pouvoir de gestion entre les « puissants de ce monde » qui semblent nous répéter à chaque acte : « Après moi le déluge, je vous suce donc votre sang pour en tirer ma propre gloire ! Qu’importe pour moi ce que vous êtes et ce que vous pouvez représenter ! ».
Franchement, comment distinguer, en toute rationalité objective, les comportements et les arguments, dits ou tus, des chefs des puissants États, des comportements diabolisés au nom du racisme, du sectarisme et des idéologies obscurantistes ? Ne sommes-nous pas, d’un côté comme dans l’autre, dans l’affirmation des raisons du plus fort, fût-ce contre toute raison logique et de sincère profondeur humaniste ? D’ailleurs posons-nous la question la plus banale mais la plus convaincante : est-ce que tous ces puissants alignés derrière Benyamin Netanyahou, le soutenant dans ses actes les plus criminels au nom d’une logique qui ne tient en aucun point, sont habilités, éthiquement et démocratiquement, pour décider et conduire la marche de ce monde ? Quand on ajoute à cela que l’État de Netanyahou est l’un des rares à n’avoir pas signé le « Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires » et ses variantes, et si la Corée du Nord s’en est retirée en 2023, c’est sans doute à cause de la politique « à deux poids, deux mesures ».
Quel résultat avons-nous aujourd’hui ? Un État insoumis à toute réglementation universelle, un État impuni pour toutes ses horreurs qu’il semble perpétrer impunément pour compenser un ancien crime de guerre ! Voilà la logique prétendument humaniste des alliés de Netanyahou ! Décimer un peuple innocent pour se venger d’un crime commis par certains de ses propres alliés aujourd’hui !?
Comment donc, avec ces considérations, oser interdire à l’Iran son expansion vers le nucléaire ? Comment craindre la folie de l’Iran face à la folie qui commande le monde ?
Bref, comment faire pour replanter dans ce monde en déroute, une belle petite plante qui sente le bonheur et donne les couleurs du bien-être partagé ? Ce ne sont en tout cas pas ses dirigeants d’aujourd’hui qui changeront la face et l’esprit de notre monde.



