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Les restes d'une fusée chinoise menacent de s'écraser sur Terre


Un morceau d'une vingtaine de tonnes venant d'une fusée chargée de transporter un module vers la future station spatiale chinoise pourrait entrer dans l'atmosphère en début de semaine prochaine.
Un succès, puis des doutes. Dimanche dernier, la Chine a annoncé avoir, avec réussite, lancé dans l'espace le deuxième des trois modules de sa station spatiale en cours de construction, une étape cruciale vers la finalisation de cette installation qui fera entrer l'Empire du milieu de plain-pied dans la conquête spatiale.
L'engin nommé Wentian, d'environ 20 tonnes et sans astronaute à bord, a été propulsé par une fusée Longue Marche 5B depuis le centre de lancement de Wenchang, sur l'île tropicale de Hainan.
Seulement, moins d'une semaine plus tard, l'US Space Command, un commandement interarmées des États-Unis chargé des opérations spatiales, s'inquiète du destin de cette fusée qui a, semble-t-il, échappé à tout contrôle des autorités chinoises.
Selon CNN, elle devrait même retomber en direction de la Terre d'ici le début de la semaine prochaine, et la zone de rentrée devrait se limiter entre les latitudes de 41 degrés sud et 41 degrés nord de l'équateur. Le point précis ne pourra être estimé que quelques heures avant l'entrée dans l'atmosphère.
Comme le signale CNN, ce n'est pas la première fois que Pékin est accusé de ne pas gérer correctement les débris spatiaux. L'an passé, un bout de fusée chinois d'une longueur estimée de 30 mètres et d'un poids d'environ 21 tonnes avait déjà menacé de frapper la Terre. Cette fois-ci, les restes concernés péseraient environ le même poids.
"C'est un objet métallique de 20 tonnes. Bien qu'il se brise en entrant dans l'atmosphère, de nombreux morceaux, dont certains assez gros, atteindront la surface", estime auprès du média américain Michael Byers, professeur à l'Université de la Colombie-Britannique, également spécialisé dans les risques liés aux débris spatiaux.
Selon lui, le risque pour les êtres humains restent extrêmement faibles, mais de grosses pièces pourraient causer de certains dégâts si elles venaient à chuter dans des zones habitées. Selon lui, de manière logique, plus les déchets seront nombreux, plus les chances que certains de ceux-ci chutent seront grandes, en particulier dans l'hémisphère sud du Globe.
"Ce risque est entièrement évitable car il existe désormais des technologies et des conceptions de mission qui peuvent fournir des rentrées contrôlées au lieu de celles incontrôlées et donc totalement aléatoires", explique-t-il encore, pointant du doigt des régions inhabitées par l'homme, telles que les océans.
Côté chinois, on préfère saluer le "succès total" de cette opération. Long de près de 18 mètres et d'un diamètre de 4,2 mètres, ce module-laboratoire s'est amarré à Tianhe, le premier module de la station qui est déjà en orbite depuis avril 2021.
"C'est la première fois que la Chine doit amarrer des véhicules aussi grands ensemble" et "c'est une opération délicate", explique à l'AFP Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l'astrophysique, aux Etats-Unis.



