facebbok

Youtube

Rss

Web Radios

Français|

Accueil >Actualité >Chronique

Chronique29/04/2016 à 10:04

L’UGTT au défi ou au déni du rêve tunisien

L’UGTT au défi ou au déni du rêve tunisien

Par Mansour M’henni

Dans ce grand tourbillon qui secoue et envenime l’ambiance sociale et politique de la Tunisie par ce que d’aucuns considèrent comme un coup de force de l’UGTT, se souciant peu des dégâts, on ne saurait rester indifférent ni manquer au devoir de mettre le doigt sur les signes et les origines du mal et de prévenir contre les dérapages qui en découleraient.

Au départ de ce qu’il conviendrait déjà de nommer une crise relationnelle, il y avait des incidents dans lesquels l’UGTT a été un acteur central soit par un « symbole » de sa direction nationale, soit par un représentant d’une de ses structures régionales ou sectorielles. Les plus en vue de ces événements sont ceux liés à l’hôpital de Sfax et ceux liés, en corollaire des premiers ou en effet collatéral, aux rapports à certains acteurs des médias, journalistes ou entreprises.

Qu’à un moment ou à un autre, de telles tensions naissent entre des forces du pouvoir (celles politique, économique, syndicale et médiatique), c’est dans l’ordre des choses et dans le juste équilibre recherché dans la gouvernance de la société. Néanmoins, la raison impose parfois de tempérer les rapports afin de ne pas aggraver une crise déjà pesante et de ne pas compromettre la commune destinée des citoyens de cette société.

Pour le cas de la Tunisie, force est de reconnaître qu’on est bien en état de crise et que toutes le forces actives et tous les pouvoirs agissants devraient s’impliquer au meilleur de leur apport pour aider à l’assainissement des rapports et à la réparation de la situation.

Est-ce à dire qu’il faille, pour cela, renoncer au propre de l’action de chacun ? Oh que non ! On a tout intérêt à ce que chacun des quatre pouvoirs (politique, économique, syndical et médiatique) fasse son travail et conduise sa lutte dans les limites et l’étendue des objets relevant de sa nature et de ses statuts. Cependant, dans la manifestation des actions respectives de chacun, il y a des règles éthiques qu’il conviendrait d’observer et qui imposent surtout le respect réciproque.

Certes, le respect est une valeur qui peut être imposée par la loi, mais elle est plus efficiente et plus noble quand elle relève de l’éthique présidant à une façon d’être au social et au vivre-ensemble. Malheureusement, certains responsables de l’UGTT sont parfois tellement emportés, allumés même, par l’enthousiasme de leur « militantisme » qu’ils chargent leurs propos et leur comportement d’un flux de provocation pouvant laisser un arrière-goût de déception quant à la rationalité que les Tunisiens voudraient toujours retrouver chez leur organisation syndicale.

Les attitudes, jugées presque unanimement blâmables, de certains responsables syndicaux à l’égard du ministre de la Santé ou des journalistes, surtout après l’étiquette de noblesse que le Nobel a collé au front de nos organisations civiles, laissent deviner un changement de stratégie de l’UGTT à l’égard du gouvernement actuel et poussent certains commentateurs à craindre une « infiltration » (le mot est à la mode) du syndicat par certaines formations politiques. Non que les syndicalistes n’aient pas droit à la libre appartenance politique ; mais c’est l’action syndicale et sa stratégie qui doivent rester indépendantes des agendas politiques des partis. Une telle confusion des registres était concevable du temps des gouvernements autoritaires, mais aujourd’hui, en Tunisie, cela serait inadéquat.

D’aucuns avaient considéré comme un signe prémonitoire la déclaration de Houcine Abassi, Secrétaire général de l’UGTT, se demandant qui était le plus fort dans le gouvernement, son président ou ses ministres. Pourtant, la remarque pouvait bien se justifier du fait de certains indices de libre initiative de quelques ministres et d’un manque flagrant de coordination rigoureuse dans l’action gouvernementale. Mais cela ne justifie nullement les insultes et les propos diffamatoires de certains acteurs impliqués dans ce qu’il faut bien appeler un conflit. Le pire dans la situation c’est qu’à chaque fois qu’un responsable supérieur cherche à intervenir, il déçoit notre attente de la rationalité pouvant ramener les débats à la sérénité et il nous déballe un soutien corporatiste digne de la frilosité adolescente de certains discours.

De grâce donc, à l’adresse des uns et des autres et à la veille de la commémoration du premier mai, en hommage à l’âme de Hached et consorts et pour la consécration des valeurs du travail et du respect, sachons raison garder de chaque côté des pouvoirs en place, sans renoncer aux droits de chacun et sans oublier les devoirs de chacun. Ainsi seulement nous serions tous à la hauteur de l’ambition de la Tunisie et des vrais rêves des Tunisiens.

Economique Jawhara FM

jmc
Voir tous les PODCASTS

PODCASTS

Economica du jeudi 15 Février 2021

Economica

Economica du jeudi 15 Février 2021

L'artisanat tunisien : La plupart des sociétés se trouvent dans une situation critique, 40% ont déjà déposé la clé sous la porte

Business News du lundi 15 Février 2021

Business News

Business News du lundi 15 Février 2021

Les préparatifs du ministère du Commerce pour le mois de Ramadan

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Business News

Business News du lundi 18 Janvier 2021

Le taux de change du jour

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Journal Info

Journal Info 07h00 du lundi 18 Janvier 2021

Protestations nocturnes : 50 éléments arrêtés dont un enfant

  Economica du lundi 18 Janvier 2021

Economica

Economica du lundi 18 Janvier 2021

Les répercussions du Confinement total et ciblé sur l'économie tunisienne

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Economica

Economica du mardi 12 Janvier 2021

Appréciation du Dinar tunisien par rapport au dollar

voir tous les sondages

sondage

Pensez-vous que la situation épidémiologique va s'améliorer ?

46%
107 votes
22%
50 votes
32%
75 votes
Nombre total de votes : 232 Retour Voter Voir le résultat
horoscope.jpg