Master international film festival : Présence particulière de la cinématographie tunisienne

Dans le cadre du programme mis en place pour cette 2^ème édition du MIFF, les panels se suivent chaque matinée afin d’enrichir les connaissances dans tout ce qui est en rapport avec le cinéma.

Après le « Shooting » en Tunisie, la musique des films, aujourd’hui mercredi 10 mai 2023, s’est tenu un panel au sujet de la « Numérisation des archives de cinéma et protection du patrimoine » afin de débattre de l’importance de ce volet dans la sauvegarde de l’héritage cinématographique du pays.

C’est qu’aussi bien pour le cinéma que pour tout autre domaine, la numérisation des archives est un acte primordial et indispensable afin que « tout ne soit perdu » un jour ou l’autre.

Car comment ne pas archiver nos œuvres cinématographiques, au risque de les perdre définitivement ?

Des œuvres comme les premiers dans l’histoire du cinéma tunisien, ceux de Samama Chikli qui a tourné le premier court métrage tunisien, « Zohra », et « La Fille de Carthage » un deuxième film de fiction, en 1923, ou « Al-Fajr », d’Omar Khlifi, et les plus récents films des Kalthoum Bornaz, Moufida Tlatli, Selma Baccar, Nouri Bouzid, Férid Boughdir et bien d’autres, ne doivent jamais disparaître d’une manière ou de l’autre.

Et les numériser est un devoir national comme la numérisation des archives de notre Histoire, politique, sociale, culturelle ou patrimoniale.

Sachant que le cinéma a toujours été le reflet de toute société, sa « mémoire » collective, son « témoin », et de-là, le bien garder et le pérenniser est une manière de sauvegarder notre patrimoine dans sa globalité.

C’est aussi le protéger de toute tentative de déformation ou d’accaparation injuste, voire illégale.

Une obligation et un besoin urgent dans ce domaine en particulier, sachant que des initiatives dans ce sens ont été entamées qu’il faut soutenir de la part des institutions nationales concernées et les inciter à accorder à ce domaine l’intérêt et les moyens requis.

Les compétitions

Dans l’après-midi de ce mercredi, ont été projetés les films en compétition parallèlement aux films hors compétition, donnant le choix au public et aux cinéphiles d’enrichir leur savoir dans le domaine.

« Je reviendrai là-bas », le film long-métrage documentaire du Tunisien Yassine Redissi, est un retour sur les traces d’un grand artiste tunisien, peu connu peut-être mais qui a profondément aimé son pays natal, s’étant exilé en France.

Il s’agit d’Henri Tibi, celui qui est né et a vécu à La Goulette.

Ses amis et ceux qui l’ont connu et côtoyé, relatent sa vie, son parcours, son répertoire, car il était un grand musicien qui a longtemps chanté son pays, nous replongeant dans ce passé fantasmagorique des années 50-60, de cette Tunisie multiconfessionnelle.

Avec des archives anciennes, des photos, des documents retrouvés ici et là, c’est le passé de cet artiste, de sa ville et de son pays qui est révélé…

L’autre grande découverte de ce festival est le film burkinabé « Sira », de la réalisatrice Apolline Traoré qui relate les péripéties d’une jeune fille, Sira, après son enlèvement, violée et jetée en plein désert, elle qui était destinée à un proche mariage avec son fiancé.

Dans un lieu isolé du Sahel africain, une famille dresse son camp et se trouve attaquée par un groupe terroriste qui tue les hommes, vole les biens et les animaux de la famille et le chef décide d’enlever Sira.

Se trouvant seule en plein désert, elle n’abandonne pas et suit les traces de ce groupe jusqu’à le retrouver, jurant de se venger de son agresseur.

Après avoir trouvé refuge dans une grotte près de leur campement, Sira prend contact avec d’autres jeunes filles prises en otage. Et petit à petit, elle scelle des liens avec un vieux qui va l’aider à anéantir ce groupe, et qui s’avère être un informateur.

Après la longue période de sa cachette et son accouchement, Sira va monter un plan avec le vieux pour neutraliser le groupe qui connaîtra sa fin avec l’arrivée des forces gouvernementales.

Ayant appris à manipuler les armes, c’est à elle que reviendra le dernier tir qui va faire exploser tout le camp de ces terroristes et tuer son bourreau, livré aux vautours…