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Chronique10/09/2019 à 09:50

Ne soyez pas injuste avec les journalistes

Ne soyez pas injuste avec les journalistes

Par Mansour M’henni 



En ces temps où la Tunisie est peut-être à un carrefour crucial de son destin sur la voie de la démocratisation, il serait injuste de ne pas saluer l’expérience initiée par la télévision tunisienne et ses partenaires, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle.

Les trois séances de « débat », ou de face-à-face, entre les candidats peuvent plaire inégalement ou carrément ne pas être du goût de certains, mais on ne saurait nier leur rôle inaugural d’un mode de fonctionnement de nos médias mis au diapason de la transition démocratique.
Comme tous les débuts, cette expérience reste perfectible et à trop la dénigrer, on ne ferait que décourager ses auteurs.
Critiquons-la de façon constructive, mais incitons nos médias à y aller toujours plus loin, avec plus d’ambition.
Honnêtement, reconnaissons aussi que ces séances nous ont donné une meilleure idée des différents candidats, en rupture avec les transes de propagande, conduites parfois, jusqu’à l’injure et souvent contre la raison de relativisation des choses, par des intellectuels, des gens instruits et des citoyens cultivés.
Les discours des uns et des autres versent donc, majoritairement, dans l’idée fixe, dans l’inflexibilité à l’argument, dans l’insensibilité à la contradiction et dans le culte exagéré de personnes simples, bref dans tous les abus qu’on a vu créer des dictateurs à partir de si peu de chose.Pourtant, à y voir de très près et à bien y réfléchir, force est de croire qu’à l’issue des deux tours de l’élection présidentielle et au vu des responsabilités qui lui incomberons au futur président, nous n’aurons pas le profil idoine et que nous nous contenterons peut-être tout simplement du moins mauvais.
J’avoue personnellement être en rectification de l’impression première que j’avais à l’issue du dépôt des candidatures.
Je ne me hasarderai pas à citer des noms, comme précédemment, par respect des règles de la campagne, mais je peux dire que j’en suis à deux noms au premier rang et deux autres au second.
Pour revenir à l’essentiel de mon propos ici, en l’occurrence le travail journalistique, je trouve scandaleux, en ce temps de conscience démocratique, que l’on s’attaque à des journalistes qui font leur travail, de quelque manière que soit cette agression, verbale ou physique. Il paraît qu’on en est déjà à quatorze cas d’espèce, et parfois au vu et au su du premier responsable, le candidat à la présidence. Quelle désolation ! Quelle déception surtout dans un contexte d’élection du protecteur des libertés publiques et de la liberté de presse et d’expression.
D’abord Sameh Meftah, on ne peut plus professionnelle dans ses entretiens avec les candidats ; ensuite Boubaker Ben Akacha avec sa ligne éditoriale qui l’engage et engage la chaîne où il travaille ; puis Houssem Hamad et son style très fin dans un format très prisé, etc. Force est donc d’exprimer notre indignation devant de tels dérapages et de signifier haut et fort notre soutien et notre solidarité à nos collègues des médias.
Quant aux électeurs, leur responsabilité, qui est le gage de leur liberté, ne serait-elle pas de savoir déceler chez certains candidats le petit germe de la dictature, qui couve en eux sous couvert d’autorité, et donc de pouvoir finalement choisir en toute objectivité pour l’intérêt de la patrie et de son peuple ? 
Dans tous les cas de figure, on a toujours les gouvernants qu’on mérite… 

Economique Jawhara FM

jmc
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