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Chronique06/10/2020 à 10:15

Pensements pour la Journée des enseignants

Pensements pour la Journée des enseignants

Par Mansour M’henni

Le 5 octobre de chaque année, depuis 1994, est commémorée « la signature de la recommandation concernant la condition du personnel enseignant », à l’initiative de l’UNESCO et de l’Internationale de l’éducation. Louable est cette décision quand on sait le rôle que jouent les enseignants, tous niveaux confondus, dans l’édification d’un modèle de société et dans la sculpture de la conscience citoyenne. Plus d’un quart de siècle après cette décision, il serait bon d’en évaluer l’impact et peut-être d’en réviser le fonctionnement.

Personnellement, après plus d’un demi-siècle de travail ininterrompu dans le secteur, même quand j’ai eu à assumer des charges administratives, je me sens en devoir de rendre compte de certaines réflexions qui m’habitent sans pour autant prétendre à une pensée systématisée sur la question. C’est pour cela que j’ai cru bon, au lieu du mot « pensée », de recourir au mot « pensement », ce vieux mot qui peine à conserver son usage ancien et qu’il serait peut-être utile de redynamiser afin de distinguer une pensée « accomplie » d’une pensée toujours en gestation.

A trop rattacher la journée du 5 octobre à « la condition du personnel enseignant », on court le risque à mon avis de la surcharger d’une signifiance syndicale, voire exclusivement syndicale. Ce n’est certainement pas une mauvaise chose, c’est plutôt heureux de ne pas oublier cette catégorie de fonctionnaires qui est un nerf moteur de la société et de penser à en améliorer les conditions de vie et de travail, sans quoi, c’est le corps social et son métabolisme général qui entreraient en défaillance irrémédiable. Pour avoir été longtemps enseignant et syndicaliste et brièvement responsable syndical sectoriel, je ne peux céder sur le moindre droit des enseignants. Cependant, je voudrais tant que leur journée mondiale soit une occasion d’évaluation, de réflexion et de prospection de leur mission ; car l’enseignant, plus que les autres peut-être, est un citoyen à grande et grave mission. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai parlé de « pensement ».

Pour rester dans les limites de cette chronique, j’insisterais sur deux points qui me paraissent devoir passer par le tamis d’une conversation et d’une concertation élargies, pour le meilleur de la profession et de la société.

Le premier point a trait à la relation de l’enseignant au savoir et à la connaissance ; quant au second point, il a rapport au relationnel pédagogique, donc aux rapports entre les enseignants et les « enseignés », donc aux notions d’autorité et de communication.

J’ai idée que le pire défaut d’un enseignant consiste à se considérer – pire encore, à se vanter – comme un titulaire de savoirs supérieurs et de prétendre, en conséquence, à une quelconque suprématie qui développerait en lui le culte de sa propre personnalité et qui en ferait un dictateur en hibernation susceptible de paraître sous son vrai visage à la moindre chaleur autour de lui. Le savoir devrait nous apprendre l’humilité avant toute chose parce que plus on apprend, plus on découvre l’immensité incommensurable des informations et des connaissances que notre univers peut nous fournir. Quant à l’intelligence humaine, elle a beau se nourrir et s’affiner au contact des savoirs accumulés, elle n’en garde pas moins la fraîcheur et l’ingéniosité de ses origines enfantines, capables de surgir de la bouche des moins instruits pour mettre à l’épreuve les opinions des plus instruits. Pour tout dire, l’enseignant me semble devoir se considérer comme un incessant apprenant lui-même, à même d’apprendre de ses propres élèves, et de tous les autres aussi.

Le deuxième point en découle, logiquement. Il est temps, dans la logique de notre ambition démocratique (elle-même à repenser et à redéfinir), que nos classes, tous niveaux confondus, se libèrent de la relation verticale entre l’enseignant et ses élèves ou ses étudiants, avec les précautions nécessaires pour éviter à la communication horizontale ses risques de dérapage vers le laxisme, l’irrespect et même l’anarchie. Il y a un juste milieu qui serait la juste voie et non « la voix juste ». Un énorme travail est à faire dans ce sens et pour cet objectif. Mais à tout voir autour de nous, il y a lieu de craindre l’immensité de cette tâche et de chercher à s’en détourner en la taxant d’idéaliste. Or c’est par une telle attitude que commencerait, à notre sens, la défaillance de la responsabilité citoyenne.

Ne baissons pas les bras alors et prenons de la peine, nous en verrions l’idéal prendre progressivement les traits de la réalité.

 

Economique Jawhara FM

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