Près de 54% des femmes sont victimes de violence en Tunisie : Les chiffres alarmants du CREDIF

La violence excercée à l'encontre des femmes dans les espaces publics a été le thème d'une étude réalisée par le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (CREDIF).

Dans une déclaration accordée à Jawhara FM, Imen Zouaoui, responsable des études et des recherches au Credif, a affirmé que le phénomène de violence contre les femmes est malheureusement bien répandu dans la société tunisienne.
L'étude a été menée auprès de 3870 femmes, âgées entre 18 et 63 ans, originaires de tous les gouvernorats et issues des différentes catégories sociales.
Les auteurs se sont focalisés sur les formes de violence dans les espaces publics à savoir dans les moyens de transport en commun, les espaces de divertissement et les espaces professionnels.
D'après les résultats de l'étude, 53.5% des femmes questionnées ont été victimes de violence dans les espaces publics.
Ce chiffre alarmant concerne un grand nombre de régions tunisiennes.
Sousse, Monastir et Kébili ont enregistré le plus grand taux de violence à l'égard des femmes. Les femmes à Zaghouan en souffrent moins si on croit les chiffres avancés par la responsable (17.2%).

"Pour le gouvernorat de Monastir par exemple, 85.2% des femmes entendues dans le cadre de l'enquête ont été victimes de violence psychologique, 60.7 % d'entre elles de violence physique et 85.2% de violence sexuelle", a détaillé Zouaoui.
Kébili s'est avéré être le gouvernorat où les femmes sont les plus agressées sexuellement, avec le triste record de 89.5%.

L'étude, dont les résultats ont été annoncés en mars 2016, a levé le voile sur les différents types de violence que subit la Femme au quotidien et a permis au Credif de réfléchir à une stratégie de lutte contre ces formes de violence, a indiqué Imen Zouaoui prenant pour exemple la récente campagne de sensibilisation contre le harcèlement dans les moyens de transport en commun.