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Chronique11/07/2016 à 17:36

Réinventer l'Union Européenne

Réinventer l'Union Européenne

Pr. Khalifa Chater

L'Union européenne vit un séisme sans précédent. "Le Brexit,  laisse une Europe à 27, sous le choc et désemparée” (titre de l'article de Jean-Jacque Mevel, Le Figaro, 25-26 juin 2016).

Diagnostic de Donald Tusk,  président du Conseil : "La situation est grave. Elle est même dramatique. Il est impossible d'en prévoir toutes les conséquences… Mais ce qui ne vous tue pas,  vous rend plus fort". Il est pourtant difficile de partager ce pari d'avenir. Crainte de l'effet domino, la sortie du Royaume Uni de l'U.E. consolide la position des eurosceptiques, partout en Europe. On ne peut méconnaitre le risque de contagion de certains pays. Le président du parti de gauche suédois, Jonas Sjostedr et le parti danois  ont plaidé pour des renégociations "d'une collaboration moins contraignante avec l'U.E." Le chef de l'AFD allemande souhaite "une Europe des patries". Il évoque d'autres sorties de l'U.E., si elle  "n'abandonne pas  son expérience quasi socialiste, de l'intégration, toujours plus poussée”. La plupart des acteurs politiques expriment leurs jugements critiques: Les Néerlandais, piliers  de l'union monétaire, estiment que son projet technocratique, ignore les soucis bien concrets des Européens : le chômage, les impôts, les frontières passoires, la perte d'identité et la menace terroriste. Position similaire des scandinaves, des Polonais, des Hongrois et des Tchèques (Jean-Jacque Mevel, ibid.) Alexis Tsipras, le premier ministre grec affirme que “le discours présomptueux des eurocrates enrage les peuples”. 

    Avis largement partagé : il faut réformer l'Europe. “Nous devons changer l'Europe, pour la rendre plus humaine, plus juste”, affirme Mattéo Renzi, le premier ministre italien. “Il faut se concentrer sur l'essentiel : la sécurité, l'investissement, l'harmonisation fiscale et sociale”, déclare François Hollande.  Avertissement d'Angela Merkel : “Nous ne devons pas tirer des conclusions rapides et simples qui diviseraient encore plus l'Europe”. Diagnostic du Président Barack Obama : l'austérité est “un facteur d'explication important des frustrations et inquiétudes tangibles en Europe… Les Européens ont le sentiment que l'intégration des économies et la globalisation ne profitent pas à tous de manière égale” (entretien à El Pais, 10 juillet). On devrait reconnaître cependant, que le débat n'a pas permis d'esquisser des solutions, au-delà d'un diagnostic pourtant partagé. L'intégration européenne a suscité un lever de bouclier souverainiste. D'autre part, on ne se résout pas à abandonner les prérogatives nationales à un gouvernement de technocrates, au-dessus des critiques.  L'Europe à plusieurs vitesses, concession au Royaume Uni, entretient le sentiment d'exclusion, des pays non-membres de la zone euro. 

    Alors que les officiels affirment leur détermination de prendre acte du départ des Britanniques et de tourner rapidement la page, les penseurs et les politologues esquissent des projets : Jugement anticipant le Brexit, Hubert vidrine, ancien ministre des affaires étrangères affirme : “Pour sauver le projet européen, il faut le libérer du dogme européiste” (titre de l'article,  http://www.lopinion.fr,  21 décembre 2015).“ Le fossé élites européistes/populations, dit-il,  est ainsi devenu le problème numéro un”. Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de gauche  estime que “ le Brexit doit donner une deuxième chance à l'idée européenne : celle d'une refondation démocratique, qui articulerait la démocratie qui vit dans les nations, avec une démocratie européenne, qui reste à définir”. Il propose  “la réunion d'une conférence, chargée de redéfinir les institutions européennes” (titre de l'article de Jean-Pierre Chevènement, Le Figaro, 25-26 juin 2016). En tout cas, le Brexit, qui rappelle que le Royaume Uni, vit au rythme de l'anglosphére et du monde, lancent un lourd défi au couple franco-allemand affaibli. Peut être faudrait-il accompagner le sursaut de souveraineté, par une révision du périmètre de l'aire de l'alliance. Ne faudrait-il pas plutôt promouvoir le partenariat euro-méditerranéen, transgresser les relations centre-périphérie postcolonial, que les accords de voisinage sauvegardent et établir des relations de solidarité et de co-développement, "gagnant/gagnant.  

Economique Jawhara FM

jmc
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