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Chronique17/05/2016 à 09:54

Tous les diplomates à Carthage, le profond message de la présidence

Tous les diplomates à Carthage, le profond message de la présidence

Par Mansour M’henni 

Profondément éloquente et hautement symbolique a été la cérémonie de célébration, par la présidence de la République, du 60ème anniversaire de la création du ministère des Affaires étrangères, celle-ci ayant eu lieu un certain 3 mai 1956, un 3 mai qui, comme par un hasard objectif ou par un signe prémonitoire, allait devenir une Journée Mondiale de la Liberté de la Presse.

Le caractère exceptionnel de cette cérémonie vient du geste ayant commandé son organisation et de la nature des invités qui y ont pris part : tous les diplomates des soixante ans de la Tunisie indépendante, réunis dans la même salle et dans une ambiance dont sont lavés, au moins pour un temps, les signes de l’animosité, de la rancune, du rejet de l’autre et des règlements de compte.

Certains médias ont insisté sur la présence de Abdelwahab Abdallah, non plus pour le prendre en vindicte comme l’avaient fait un jour de folle confusion certains avocats, dits hommes de loi, mais pour rappeler qu’il a été ambassadeur et ministre des Affaires étrangères, peut-être aussi parce qu’il avait été le pensionnaire du Palais du plus long séjour, parmi les invités. Mais il y avait aussi tous les autres, des diplomates « de Bourguiba », les diplomates de Ben Ali et ceux des gouvernements qui se sont succédé depuis janvier 2011. Tous, diplomates de la Tunisie indépendante, comme une image d’Histoire, cohérente dans son apparente diversité.

En vérité, cette cérémonie a porté en elle la valeur symbolique d’un objecteur de conscience qui semble devoir et pouvoir rappeler à l’intelligence tunisienne sa propre cécité le jour où un « prophète de la nouvelle humanité », en l’occurrence Nelson Mandela, avait appelé les Tunisiens à se rendre aussi dignes de la haute histoire qu’il l’a été lui, à un moment privilégié de sa vie, un moment qui représente encore toute sa vie.

L’Histoire humaine et humaniste est celle-là qui sait mettre en contexte à la fois les événements, les hommes et leurs actes, pour une juste appréciation des fonctions et des processus et une sereine évaluation du passé en vue d’une meilleure édification de l’avenir. C’est pour corriger certains dérapages d’une période chaotique, par laquelle il a fallu passer et dans laquelle Béji Caïd Essebsi n’a peut-être pas été celui qu’il est aujourd’hui, justement par l’effet et sous le poids du contexte, que le président de la République a eu finalement cet acte de grande lucidité. Cet acte devrait servir d’exemple, de leçon même, à ces responsables de différents paliers de la hiérarchie qui, cherchant peut-être à oublier une partie de leur propre histoire personnelle, cherchent, de leur propre chef ou sous une influence de mauvais conseil, à écarter des valeurs incontestables de l’élite tunisienne, même dans des rencontres formelles, sous prétexte de tourner la page du passé, oubliant en cela qu’ils sont eux-mêmes des hommes du passé , parfois plus que ceux qu’ils cherchent à faire oublier.

Force est de reconnaître que ce n’est pas cet esprit-là qui édifierait un beau et solide avenir. Force est de comprendre que, confrontés aux conditions du présent et confortés par l’esprit de conversation qu’ils peuvent avoir au contact des jeunes générations, ces compétences du passé peuvent s’appliquer objectivement à une évaluation constructive de la réalité de notre pays et contribuer ainsi, efficacement, à l’évolution de notre société vers les ambitions qui l’animent et le destin qu’elle voudrait s’édifier, dans la juste logique de l’Histoire et dans la bonne dynamique du développement.

Il nous vient à l’esprit, pour la circonstance, ces nombreuses rencontres organisées dans plusieurs secteurs : de l’éducation, de l’enseignement, de la culture, des médias, de la société civile, là où un nouveau corporatisme semble s’affairer à confisquer un certain pouvoir de décision et dont des compétences sûres sont tout bonnement exclues, autant dire « par incompatibilité d’humeur », pour ne pas aller plus loin dans la critique. Du coup, nous avons une nouvelle catégorisation des responsables, des intellectuels, des hommes de culture, etc. La présidence de la République, elle-même, n’a pas été exempte, par moments, de ces partis pris aberrants. La présidence du Gouvernement non plus.

Osons espérer que ce geste initial et initiatique de la présidence, un 16 mai 2016, servira à quelque chose, à différents niveaux des responsabilités, dans les institutions publiques au moins, car la logique de l’entreprise privée a ses propres raisons qui ne sont pas forcément de toute la raison. La Tunisie s’essouffle de l’amputation qu’elle a subie d’une large partie de ses compétences ; il est temps qu’elle retrouve sa rationalité dans la gestion de ces questions fondamentales et qu’elle guérisse certains conseillers et certains fonctionnaires de service de leurs complexes et de leur mauvaise foi.

Economique Jawhara FM

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