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Chronique18/08/2014 à 13:04

Turquie, une présidence, sans changement politique ?

Turquie, une présidence, sans changement politique ?

Par :Khalifa Chater
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été élu, le 10 août 2014, président de Turquie pour la première fois au suffrage universel direct. Avec  52,1% des voix, il devance de treize points Ekmeleddin Ihsanoglu, le candidat de l'opposition social-démocrate et nationaliste, qui a obtenu près de 39% des suffrages.

Le candidat de la minorité kurde, Selahattin Demirtas, a rassemblé seulement 9%. "Aujourd'hui est un nouveau jour, une nouvelle étape pour la Turquie, c'est la naissance de la Turquie qui va renaître de ses cendres ", a déclaré Erdogan devant ses milliers de fidèles. Peut-il mettre à l'ordre du jour des changements d'envergure, transgressant le discours fondateur du Parti de la justice et du développement. D'autre part, Erdogan n'est pas un homme nouveau. Ancien maire d'Istanbul, il est contesté par la mouvance démocratique, qui voue un culte exceptionnel, à Mustapha Kamel. Durant les manifestations de juin 2013, Erdogan avait été sérieusement contesté. Mais il est soutenu, du fait de son appartenance idéologique, par les religieux et les conservateurs turcs, qui évoquent volontiers la stabilité et la croissance économique, qu'il a assurées au pays. Volonté d'adapter les institutions à ses vues, Erdogan n'a jamais caché son intention de renforcer les prérogatives du chef de l'Etat, au prix d'une réforme de la Constitution. En tout cas, sa victoire va lui permettre de prolonger son règne de cinq ans à la tête du pays, alors que son parti assure les autres rênes du pouvoir.

La réorientation de la politique turque : Suite à l'implosion de l'URSS,  le gouvernement turc a procède à une réorientation de sa politique étrangère.  La nouvelle donne libère, en Transcaucasie et en Asie centrale, six nouvelles républiques partageant avec elle, un héritage historique et ethnoculturel commun. Elle va exploiter cette nouvelle situation, pour étendre son influence, dans le cadre d'un  "panturquisme".   Elle souhaite devenir "la Mecque culturelle du monde turcophone" (Pierre Cyril Cyrus Teymour Pahlavi : " Géopolitique de la Turquie" in www.diploweb.com, janvier 2003).  Dans le cadre de cette politique, tirant profit de ses liens culturels et religieux, elle esquisse un rapprochement avec les pays arabes. L'accès au pouvoir, en mars 2003, de Recep Tayyib Erdogan, président du parti islamiste AKP (Parti pour la justice et le développement) et la conjoncture du printemps arabe, donnent au gouvernement turc, l'opportunité de faire valoir sa matrice intégriste  et, en conséquence, ses alliances naturelles, avec le président égyptien Morsi et les mouvements de son obédience, confirmant, par ailleurs, ses relations privilégiées avec Hamas. Ses opérations de séduction, tells que l'esquisse d'une révision de ses relations avec Israël et les dénonciations des agressions contre Gaza, ont suscité un rapprochement évident. Sa  stratégie d'ottomanisation  qu'elle  a voulu  mettre en œuvre, devait conforter son jeu de rôle. Dans ce contexte, l’Egypte du président Morsi devint l’un des axes de la nouvelle tentative de redéploiement régional turc. La chute du Président Morsi et la prise de position en sa faveur, du gouvernement turc, écartent la Turquie de la scène égyptienne et relativisent ses ambitions comme un grand acteur sur la scène arabe. La dérive intégriste en Syrie, en Irak et en Libye et la prise de distance de l'Arabie, des Emirat et du Bahreïn, des nouveaux acteurs du printemps arabe et la pesanteur de son appartenance à l'Otan réduisent la marge de manœuvre de la Turquie. D'autre part, elle a été, volontiers, le relai des jihadistes maghrébins qui regagnaient la Syrie.  Des observateurs se hasardent même à affirmer que "la position de la Turquie face à l'État islamique est ambiguë" (Nare Hakikat, Le Figaro, 11 août 2014). Tenant compte du rejet international, la Turquie prend ses distances.



Conclusion : Le nouveau Président peut-il sortir la Turquie de son "splendid isolement", dans l'aire arabe ? Peut-il transgresser le discours fondateur de son parti et sa matrice théocratique, pour opérer une révision stratégique, en relation avec la nouvelle conjoncture arabe ?  Autrement, la nouvelle présidence consacrera la continuité, sans programmes de changement interne et externe évidents. 

Economique Jawhara FM

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